Calix Hiemis

Capitulum 13

Les quelques pas à faire jusqu'à la chambre furent une vraie torture. J'étais extrêmement pressé d'en finir et j'avais aussi envie de fuir très loin. Ce fut seulement une fois entré dans la pièce que je pus me reprendre un peu.

Taìlann me maintenait toujours contre lui et ne semblait pas vouloir me lâcher. Je n'en étais pas moins mécontent et je voulais profiter de sa chaleur encore longtemps. Je sentais des frissons glacés dévaler mon échine sous l'appréhension de ce qui allait arriver. C'était plus fort que moi.

— Tu veux qu'on te laisse encore un moment ou tu préfères commencer de suite ? murmura-t-il contre mon oreille.

— Si j'attends, je ne trouverai plus aucun courage. Commençons maintenant, s'il vous plaît.

Mes deux vampires acquiescèrent et Anthèm'ir s'approcha du lit.

— Nous allons faire exactement comme la dernière fois. Je vais m'installer sur le lit face à toi et Taìlann sera juste derrière toi. Est-ce que cela te convient ?

— Oui, c'est bon pour moi. Je me sentirai plus rassuré.

J'avais les mains moites et si nous ne commencions pas dans la minute, j'allais faire une syncope. J'étais partagé entre fuir à toute jambe ou me cacher sous la couette. La motivation qui m'avait accompagnée toute la journée avait fui plus vite que lorsque je me goinfrais de pâtisseries.

Anthèm'ir retira sa chemise avec toute la grâce du monde et je vis Taìlann faire de même. Son regard se voila l'espace de quelques secondes lorsqu'il vit le dos musclé de son lié, mais il ne tenta rien. Le vampire avait pour habitude d'être extrêmement tactile et je supposais que la situation devait être suffisamment sérieuse pour qu'il n'ose même pas une caresse sur son corps.

— Si tu te sens de le faire, retire aussi ton haut. Le sens du toucher est très important et rassurant pour nous. Tu ne t'en rends peut-être pas encore compte, mais tu te sentiras bien mieux lorsque nous serons près de toi, peau à peau.

Même avec mes vêtements, j'avais bien senti combien il était rassurant d'être entre leurs bras. Je fis tout de même ce que le vampire me conseilla et retira à mon tour mon vêtement en m'approchant du lit.

Taìlann me tendit sa main avec un sourire si tendre qu'il aurait pu me faire fondre le cœur et je m'installai sur les genoux de l'autre démon, face à lui. Les bras du prince retrouvèrent leur place - autour de mes hanches - et je sentis son torse brûlant contre mon dos. Il embrassa ma mâchoire et mon crâne et je me laissai aller contre lui en soupirant d'aise.

— C'est quand tu veux, joli cœur. Nous allons faire la même chose que la dernière fois.

Je hochai la tête, incapable de parler, la gorge trop serrée. Je pris une grande inspiration et soufflai à plusieurs reprises avant de signifier d'une petite voix que j'étais fin prêt.

Anthèm'ir posa ses mains sur mes bras et les caressa avec toute la douceur du monde. Ses gestes étaient rassurants et aussi apaisants que ceux de Taìlann. Il prit le temps nécessaire pour que je puisse me détendre autant que je le pouvais et il m'offrit quelques baisers emplis d'une multitude d'émotions positives.

Sentir leurs corps chauds contre le mien était un pur délice. Je me sentais rassuré et en sécurité dans ce cocon de chaleur.

Après s'être assuré que nous pouvions commencer, Anthèm'ir retira sa main gauche de mon bras et porta son poignet à ses lèvres. Il continuait toujours de me regarder de ses yeux charbonneux et magnétiques et finit par transpercer de ses crocs sa peau laiteuse. Je sursautais légèrement en entendant ses dents venir le percer.