Capitulum 22

393 30 3
                                    

Mon sommeil fut tiraillé par une bouillonnante chaleur et une douleur intense me parcourant le corps ainsi que par mes envies insatiables envers mes vampires. Mes émotions et ceux des démons me déroutaient toujours tant cela était étrange de le vivre en trois êtres, mais je ressentais une grande stabilité arriver.

Mon corps se transformait. J'arrivais clairement à le percevoir et cela m'angoissait, mais le désir de luxure et la soif finissaient par prendre le dessus sur mon esprit craintif et je cherchais à l'assouvir autant que possible en me débattant entre les bras de mes amours.

Je me mettais à crier aussi lorsque la douleur devenait insoutenable. Ma gorge se déchirait et le sang que je recevais pour m'apaiser suffisait à peine à m'aider. J'avais besoin de plus.

J'étais si chaud que j'avais l'impression de bouillir. Je me griffai la peau essayant de faire sortir ce mal de mon être, mais j'étais rapidement immobilisé entre deux autres corps brûlants. Mes démons me transmettaient autant qu'ils le pouvaient leurs émotions, m'aidant à me calmer et leurs murmures aussi doux que des caresses renforçaient cela.

J'arrivais à me détendre quelque temps, mais ma soif et mes courbatures m'étaient beaucoup trop douloureuses pour que je puisse me reposer pleinement. Mes vampires me veillaient avec soin, alternant parfois le temps que l'un puisse se reposer avant de pouvoir à nouveau m'abreuver de sa vitalité.

J'avais perdu une nouvelle fois la notion du temps, et seules les émotions de Taìlann et d'Anthèm'ir m'aidaient à comprendre où j'en étais avec notre lien. J'avais rapidement compris que notre âme mettait plus de temps que ce qu'ils avaient pensé à se compléter.

Mon désir de boire était très intense et envahissant et ils devaient rester auprès de moi en permanence afin de me nourrir toujours plus de leurs vies. Je ne sentais aucune limite à mes envies, rajoutant même de la frustration à cela.

Finalement, les caresses ardentes que le prince effectuait depuis un moment, se firent plus douces, mon corps appréciant enfin cela avec bonheur et je réussissais quelque peu à me calmer. Les baisers d'Anthèm'ir devenaient comme un pansement gelé sur ma peau si brûlante et cette envie de faire l'amour fut apaisée lentement, mais sûrement grâce à l'amour qu'ils éprouvaient et à leurs gestes infiniment bons.

Mes yeux me picotaient de plaisir tant leurs touchers étaient bénéfiques. Leurs peaux, pourtant si chaud d'ordinaire, avaient fini par tempérer ma propre chaleur si insoutenable.

Leurs mains m'effleuraient le torse, le dos, le bassin ou même les cuisses, sans jamais augmenter mon désir et pourtant, s'en était presque jouissif. Je soupirais de bien-être à chaque passage sur mon corps, profitant aussi du sang en plus grande quantité dont je pouvais me nourrir.

— Il se calme enfin...

— Ces changements ne sont pas simples, mais nous ferons le nécessaire pour t'apaiser autant que possible Sinaïh. Tu vas pouvoir te reposer davantage maintenant.

Anthèm'ir embrassa mes lèvres et m'offrit un peu du sang de son lié tout en continuant ses caresses. Les paroles de mes vampires me bercèrent et leurs caresses et baisers me firent somnoler et même m'endormir, malgré ma faim toujours tenaillante et les quelques douleurs de mon corps.

Ma gorge entièrement sèche me tira brusquement de mon sommeil pourtant réparateur. Une quinte de toux me prie, mais je réussis tant bien que mal à faire passer cela malgré ma faim immense qui alimentait le désert entre mes lèvres.

Mon corps ne souffrait plus, mais la racine de mes dents me démangeait furieusement. Je devais rasséréner cela.

J'ouvris les yeux, encore légèrement lourds de fatigue, et vis les rayons de l'étoile guide filtrés à travers les rideaux de la pièce. Tout était calme autour de moi et mes vampires étaient très sereins, me rassurant également par ce qu'ils éprouvaient.

Calix HiemisWhere stories live. Discover now