45 - Magie au passé

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Ô toi la flamboyante,
Pourquoi ta flamme n'est désormais dansante
Que dans mon musée des souvenirs 
Pas de boutique à venir
Qui voudrais acheter le deuil de tes rires 
Ceux-là même que j'entends encore retentir
Je jurais pouvoir les attraper
Ce n'est pas ce que révèlent les maudites dates du calendrier
Ô si tu savais
Ô ce que je les hais

Dis-moi où tu es passée
Je t'aurais dédié
Le moindre de mes
Mots si seulement tu étais restée
La douloureuse vérité
Me susurre que je mens
Regarde, encore ici,
C'est à toi que j'écris
Je suis loin de ton esprit maintenant
Pourtant, je pourrais te croisais au détour d'un tournant
Un pas me sépare peut-être de toi
Un détroit m'arrache de ce que tes pensées voient

Malgré mes efforts
Désespérés
Le fossé s'est creusé
Je n'ai pas su te marquer en ton for

Comment t'en vouloir
Quand tu n'avais aucune mauvaise intention
Quand je n'ai pas su retenir ton attention
Je broie quand même du noir

Tu étais de ces magiciennes
Que je ne peux me résoudre à oublier
Tu étais de ces magiciennes
Qui m'ont abandonné

Et pourtant, oui pourtant
Tu étais l'incarnation de ce que j'avais imaginé
Et pourtant, oui pourtant
Tu étais de ces exploratrices rêvées

Tu glissais sur l'art
Comme on vogue dans les flots du soir
Jamais dépourvue d'esprit critique
Jamais prisonnière du classique
Tu maîtrisais le savoir et tout le beau
Qu'il peut avoir à surfer sur l'eau
Mais jamais tu n'étais effrayée
De te laisser aller à plonger
Pour chercher
Ce que le dessous de la surface cachait

Quand bien même c'est à peine si je savais nager
Je t'aurais suivi là où je n'avais pas pieds
Pour contempler et découvrir
Les complexités des créatures et la malice de tes sourires
Mammifères, poissons et crustacés
Epaves coulées
Il n'y avait rien que tu n'aurais voulu connaître
La curiosité irriguait ton être
Ô comme cela savait m'abreuver
Et je t'assure que des branchies ont poussé

Toi et tes flannelles fleuries
Toi qui n'a pas honte d'aimer
Toi qui défend tes combats sans épée
Toi et tes silences réfléchis

Toi et tes plaies que tu tais
Toi et tes airs d'antan
Toi qui te bats pour le présent
Toi l'effrontée cachée

Ô quand je t'appelais ma sorcière
N'y vois pas une insulte puérile
Ô quand je t'appelais ma sorcière
Vois-y plutôt un hommage fébrile

Ton charme particulier a opéré
Voilà posé l'un de mes plus longs poèmes
Ton charme particulier a opéré
Sinon comment expliquer, qu'après tout ce temps, je t'aime

Tu n'as pas peur d'afficher les plus uniques de tes goûts
Tu masque habilement ton dégoût
Cette vie criante en toi
S'inscrit dans le silence ici bas
Cette énergie brûlante en toi
Refroidis la mort là-bas
Inoubliable, comment ne pas te retenir
Oubliable, je n'ai pas su te retenir
Dans ma mémoire, à ces images je me tiens
J'ai peur de n'avoir rien à quoi me tenir


Pour ton départ, un début d'acceptation
Mais toujours la crainte d'une damnation
Ne t'en fais pas, je garde le sourire
Quand je pense à toi, quoi que je puisse en dire
Toi la rousse aux ardents atours
Toi qui a émis le souhait de dévoiler à la clarté du jour
D'autres lumières autour
Toi qui les déniche dans leur tour
J'aurai aimé être un de tes lampadaires
Mais je sais reconnaître ce qui appartient à hier

Ô toi la voyageuse de salon, dans tes yeux la magie d'éclats d'or
Ô toi l'ensorceleuse qui s'ignore



"J'aurais voulu être un artiste..."Where stories live. Discover now