Chapitre 15

205 11 14
                                    

Matt se trouvait étalé sur son lit, les fesses à l'air. Un appel lointain le tira du sommeil, et il réalisa lentement qu'il avait une main posée sur un sein ferme et rebondi. Avant tout autre chose, il ouvrit un œil pour le regarder, puis il le pressa doucement avant de retirer sa main. Les idées embrouillées, il s'assit sur son lit et se frotta vigoureusement le visage en se demandant ce qui avait bien pu le réveiller ainsi.

L'instant d'après, Matt se tourna vers sa conquête de la veille, toujours endormie sur son lit. Un petit sourire sur les lèvres, il laissa son regard se promener le long des courbes de son corps, quand un appel retentit à nouveau, juste devant sa porte.

— Dépêche-toi, on est déjà en retard ! s'écria Jenn.

Matt tenta de rester immobile pour faire croire qu'il n'était pas là.

— Bon, allez, ajouta sa cousine. Attention, j'entre !

Sans réfléchir, et toujours sans le moindre vêtement sur le dos, Matt sauta sur la porte pour lui bloquer le passage. Dans son élan, il se retrouva dos à la porte alors que sa belle conquête s'étirait langoureusement. En se redressant, elle prit le temps de le dévisager de la tête au pied, puis elle lui adressa un sourire coquin.

— Laisse-moi entrer ! Qu'est-ce que tu fais ?

— C'est bon, attends-moi une minute, répondit Matt. Je m'habille et j'arrive.

Il entendit sa cousine soupirer derrière la porte.

— Si tu n'es pas dehors dans une minute, je défonce la porte.

Jenn ne plaisantait pas. Matt sonda la cabane du regard et repéra vite une tenue propre. En un éclair, il enfila son pantalon marron et ses bottes noires et boutonna sa chemise beige, puis il prit un instant pour se regarder dans le miroir. Matt se trouvait trop petit, mais il compensait par une puissante musculature. Il passa une main dans ses épais cheveux blonds, puis il se tourna vers sa conquête, toujours allongée sur le lit sans essayer de dissimuler ses formes.

— J'adorerais rester, mais je dois vraiment y aller, s'excusa-t-il en reculant vers la porte. Fais comme chez toi, mais pense à refermer la porte en partant.

Elle jeta un oreiller sur lui, mais il avait déjà filé. Devant sa porte, Jenn avait les joues gonflées par la colère. Matt lui adressa son plus joli sourire, mais elle refusa de le lui rendre. Comme pour lui donner une leçon, elle s'engagea sur le chemin sans lui décrocher un mot.

Bercé par le vrombissement lointain du fleuve, Kehl'ton était un village rempli de petites maisons de bois, chacune unique par sa taille et par sa forme. La seule construction en pierre était un immense puits décoré qui marquait le centre du village. Une palissade en bois entourait le village, et les quelques arbres qui s'élevaient encore à l'intérieur formaient un plafond de feuilles d'un vert translucide. Au travers, Matt parvenait quand même à distinguer le blanc éclatant des neiges éternelles du sud.

— Ah, vous voilà !

Un homme dont les cheveux commençaient à grisonner, attendait devant la porte de sa grande maison carrée. Matt s'approcha en souriant et embrassa le père de Jenn.

— Désolé pour le retard, tonton Karl, lui dit Matt. Jenn ne voulait pas sortir du lit.

— Pardon ? bafouilla-t-elle en le foudroyant du regard. Tu... tu...

— Aucun problème, répondit Karl en posant sur eux un air chaleureux. Votre ponctualité légendaire ne m'étonne plus. Même avec un incendie aux fesses, je ne suis pas sûr que vous soyez capables d'être à l'heure.

Sa plaisanterie fut accueillie par le rire sincère de ses deux invités. Face à eux, Karl se contenta d'afficher un grand sourire bienveillant.

— En tout cas, je suis content de vous voir, reprit-il. Pendant un instant, j'ai bien cru que vous vous étiez trompés de jour.

L'Armée des TerresWhere stories live. Discover now