8. Minata

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Le regard que je lui lançais lui met directement la puce à l'oreille puisqu'il ajoute aussitôt :

— Je suis ton voisin de table pour probablement jusqu'à la fin de l'année et je veux savoir ce qui m'attend. Et ne t'inquiète pas, c'est moi seul qui ai entendu cette partie, mais pour ta crise de sanglot, même le prof a eu peur.

Je souffle avant de m'asseoir sur un banc qui se trouve à l'ombre en réfléchissant à cent à l'heure sur ce qui m'est arrivé. Il me rejoint également et je sens la pression de son regard jusqu'au plus profond de mon être.

— Ce n'est pas parce que j'ai fait une crise de larme que je vais me laisser berner, ok ? Lancé-je d'un coup. Cette main que tu veux me faire croire que tu me tends, tu peux la ranger tranquillement dans ta poche. Même si je voulais parler avec quelqu'un, ce qui n'est pas le cas, ce ne serait sûrement pas toi.

Je me lève et pars aussitôt en direction de la classe. Dès que j'y arrive, le cours était fini, et toute l'attention des élèves se porte sur moi. Je déteste vraiment ça.

Une fois assise à ma place, Aya et Yaya me rejoignent, l'air inquiet.

— Est-ce que ça va, Minata? Demande Aya. Depuis quand tu pleures dans ton sommeil ? Tu m'as fait le même coup hier soir aussi.

— Ça va, ne vous inquiétez pas. Ce n'est rien de grave.

Aya me sonde un instant avant de déposer un sachet noir devant moi. Je les regarde tous les deux et fouille dans le sac en plastique.

Il y avait trois paquets de chips et trois bouteilles d'eau.

— C'est pourquoi ?

— Je me pose la question aussi. Dit Yaya en haussant les épaules.

— C'est pour une mini-officialisation de notre amitié bien sûr. Allez, on doit faire vite avant le début du prochain cours.

Yaya soupire d'exaspération, mais ne dit rien. Il prend un paquet qu'il ouvre aussitôt et on fait de même.

[...]

— On va s'arrêter ici pour aujourd'hui. Informe le prof en commençant à ranger ses affaires.

Je ne sais pas vous, mais quand un cours se termine, une vague de liberté m'envahit et c'est comme si tout mes soucis s'en allait ... enfin, avant qu'un nouveau poids ne nous encombre.

— Avant que je n'oublie, je veux que vous me faites une présentation, en duo, d'une œuvre littéraire que vous aurez choisi vous-même avec votre binôme qui sera votre voisin ou voisine de table. Que ce soit une œuvre de la littérature africaine ou française, le choix vous revient.

Sur ces mots, il prend son sac et sort de la classe. Génial, qu'est ce que j'avais dit ?

Je tourne la tête vers mon voisin qui était en train de bailler, puis prend son sac. Voyant son initiative, je lui dis aussitôt :

— T'as entendu ce que le prof a dit au moins ? Je ne veux pas avoir de mauvaise note à cause de toi.

— Ouais, j'ai entendu. Je ne veux pas de mauvaise note aussi figure toi. Et puis ce n'est pas pressé tout ça, on a du temps.

— On n'en a pas juste, imbécile. Reviens ici !

Il dépasse la porte sans même considérer ce que je viens de lui dire.

Je n'ai même pas le temps de m'énerver qu'Aya m'entraîne à sa suite pour qu'on rentre ensemble, même si les chemins sont complètement opposés.

J'arrive finalement à la maison après avoir persuadé Aya de prendre le chemin de chez elle. Dès que je referme la porte derrière, je me débarrasse de mes chaussures et entre dans le salon en grognant de fatigue.

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