13. Minata

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— Ne savait-il pas que vous deviez présenter votre travail aujourd'hui ? Demande le professeur de français, mécontent.

— Bien sûr que si... Peut-être que quelque chose est survenue à la dernière minute...?

Même s'il aurait pu me prévenir plus tôt. Je regarde une nouvelle fois la porte d'entrée et détourne le regard vers le professeur.

— Allez, tu peux commencer. Dit-il.

Je le regarde perplexe, on a tout préparé ensemble. Je ne me vois pas le présenter toute seule, même si en vrai je me suis préparée à une éventuelle contrainte. Je fixe une nouvelle fois la porte, mais toujours rien. Je racle donc ma gorge et fais face à mes camarades.

— Bonjour à tous, nous... je suis ici devant vous aujourd'hui pour vous présenter notre recherche portant sur le roman : Les malaises écrit par Chinua Achebe. Commençons par l'introduction...

Je commence ma lecture, ne manquant pas de lancer des regards furtifs vers la porte. Malheureusement, je termine cette partie trop tôt alors que je prenais tout mon temps en la lisant. J'informe la lecture de la prochaine partie qui est la biobibliographie. Au premier mot de ma phrase, la porte s'ouvre subitement, laissant entrer un garçon essoufflé.

Intérieurement, j'étais un peu soulagée. Cependant, je lui ai seulement montré mon mécontentement. Il s'excuse plusieurs fois auprès du professeur, qui accepte en fin de compte qu'il présente avec moi...

Après une bonne heure, nous avons pu terminer calmement notre présentation, dont, sans me vanter, j'étais fière. À la pause déjeuner, j'étais assise avec Yaya et Aya quand Konan s'approche de nous avec un air désolé, je crois.

— Je peux te parler, Good Mind ? Demande t-il

— Honnêtement... Non, j'en ai pas envie et ne m'appelle plus jamais comme ça.

Il ne bouge pas d'un pouce, il semblait même insister physiquement car il tapait du pied. Je lève la tête et vois qu'il me regardait impatiemment, je soupire d'agacement et lui demande ce qu'il voulait.

— Je voudrais te parler seule...

J'expire bruyamment en plissant les yeux, je me lève et m'éloigne avec Konan. Arrivés dans un coin, il prend la parole sans attendre :

— Je n'ai pas d'explications à te donner, je n'ai pas envie de le faire qui plus est. Mais je tiens quand-même à m'excuser...

Un petit silence s'en suit, il soupire puis reprend:

— Désolé pour mon retard, je sais que j'avais un devoir envers toi. Je n'avais même pas ton numéro pour pouvoir te prévenir que j'allais prendre du temps. Je m'étais embrouillé avec mon frère et il m'a enfermé dans ma chambre, alors que je m'étais déjà réveillée assez tardivement. Au milieu du chemin, on a eu un pneu crevé...

Mes bras, croisés auparavant, sont lâchés mollement le long de mon corps. Je soupire tout en le fixant avant de lui répondre: 

— Ce n'est pas grave, au moins t'es venu...

[Un mois plus tard]

En l'espace d'un mois, nous avons eu droit à plusieurs interrogations, dont les notes notamment sont décourageantes et deux devoirs communs dont on ne se plaint pas trop. D'après les profs, les choses sérieuses ont commencé. Durant ce temps, il n'y a pas eu de grands changements.

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