45. Minata

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J'ouvre lentement les yeux en entendant des bruits qui proviennent du salon.

Puis, ma porte s'ouvre dans un fracas laissant apparaître ma mère, furieuse.

— TU NE PEUX PAS TE RÉSOUDRE À M'ÉCOUTER ET À NE PLUS T'ATTIRER DES PROBLÈMES N'EST-CE PAS ? QU'EST-CE QUE J'AI FAIT DE MAL POUR T'AVOIR MÉRITÉ ?!

Un grondement se produit dans ma tête à l'entente de ses paroles tandis qu'un pincement douloureux se produire dans ma poitrine. Je me redresse tout en la regardant se diriger vers mon armoire.

— Tu vas voir les conséquences de ton obstination et ta désobéissance... Grommele-t-elle en mettant tous mes bonnets dans un sac en plastique.

Je me lève d'un bond de mon lit et la suis ne sachant pas ce qu'elle compte faire de mes affaires.

Elle me repousse violemment jusqu'à ce que je perde l'équilibre lorsque j'attrape le sac.

Le temps que j'arrive en bas, elle jette mes couvre-chef dans un coin de la cour avant d'y mettre le feu.

Dès que je m'avance vers eux, elle me retient par le bras et me tire en arrière.

— Tu vas te reprendre et vite fait, tu as compris ? Tu n'es plus une gamine, alors arrêtes tes caprices !

J'appelais mon père à venir m'aider, mais il ne vient pas.

Il m'a lâché lui aussi ?

Je prends un peu de courage et pousse ma mère sur le côté avant d'aller essayer de sauver quelques uns de mes bonnets à l'aide d'un vieux poinçon qui traînait.

Je n'ai pu récupérer que deux dans tout le tas et ceux-là aussi étaient en lambeau.
Peu importe ce qu'on va me dire, ces bouts de tissus étaient un trésor pour moi. C'était Iba qui m'a fait aimer les couvre-chef et en les brûlant, ma mère vient de brûler une moitié d'Iba...

Mon estomac se retourne une nouvelle fois et cette fois, après avoir vomi. Je tombe dans les pommes…

[...]

Tout comme Iba, mon père m'a promis d'être là pour moi, toujours...

Mais aujourd'hui, je me rends compte que cette promesse n'était que du vent. Il n'est pas venu quand je l'ai appelé. Au cas contraire, il aurait pu arrêter ma mère...

À vrai dire, je me suis toujours demandée si une mère pouvait faire ça à sa fille, lui dire tout ce qu'elle me dit...

[...]

Lorsque j'ouvre les yeux, je sens quelque chose couvrir mon nez et ma bouche, ainsi qu'un son invariable et un peu trop répétitif.

Je tourne la tête à gauche... personne. À droite... personne...

Qu'est-ce que je fais ici ? On dirait une chambre d'hôpital et on dirait que ce truc sur mon visage est un masque à oxygène.

Le bruit de la porte me fait tourner la tête de la dite direction et je vois Brahima. Dès que nos regards se croisent, il me sourit légèrement. Un sourire tendre et affectueux.

— Hey... Ça va... ?

Dès que je tente de bouger il m'arrête et me dit qu'il allait informer le docteur.

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