Chapitre 4 Phoenix

1.7K 98 12
                                    

Quelques heures plus tôt,

Il est presque vingt-trois heures lorsqu'une moto entre au M.C*, je reconnais de suite le son de la moto de Romy. N'était-elle pas censée rentrer demain ? Je sors sur le perron, la regardant la garer sous le hangar, en face de la maison. Son frère la rejoint, l'ayant lui aussi reconnu. J'entends leur conversation, la nuit les sons se répercutant beaucoup mieux.

— Salut Romy ! Comment ça se fait que tu es là si tôt ? Tu ne devais rentrer que demain soir non ?

— Salut Nono, dit-elle en lui plantant une bise sur la joue. Je devais mais j'ai eu quelques déconvenues.

— Comment ça ? Que s'est-il qu'il s'est passé ?

— Les filles ont voulu aller boire un dernier verre dans une boite branchée, sauf que je n'ai pas trop fait attention où je mettais les pieds...

— ... comment ça où tu m'étais les pieds ? commence à s'énerver Nolan.

— Si tu me laisses finir je pourrais te raconter mais pour cela, il faudrait déjà que tu ne me coupes pas la parole !

— Alors vas-y raconte et magne toi ! s'énerve t'il.

— Ben, en fait, c'était le repère des Bodygard.

— Quoi ? crie t'il.

— Nolan ! Romy ! Au débrief de suite ! crié-je à mon tour.

Le Bodygard Clubs ! Nos ennemis jurés ! Je ne rêve que d'une chose, crever leur président mais d'abord je veux le faire souffrir. C'est un fils de pute, une vérole sur cette terre qu'il faut faire disparaitre. Il sème la mort où qu'il passe. Alors venir sur mon territoire, dans ma ville, hors de question. Ça fait quatre ans que je le traque, que j'espionne le moindre de ses faits et gestes, j'ai rallié un club ami pour lui déclarer la guerre, mais il faut d'abord que mon piège soit insoupçonnable ! Je ne veux pas qu'il puisse m'échapper !

Nolan et Romy me rejoignent dans mon bureau, je viens de me servir un verre de scotch.

— Tu en veux un ? proposé -je à Nolan

— Ouais merci ! Je crois que je vais en avoir besoin !

Il est en colère, cela se sent dans le ton qu'il emploie pour me répondre.

— Et moi ? me fait Romy.

— Toi, tu t'assieds ici et tu nous raconte ce qu'il s'est passé ! lui crie t'il.

— J'ai dix-huit ans ! je te rappelle !

— Justement, tu n'as... QUEdix-huit ans !

— Mais...

— Tais-toi Romy ! Je t'en conjure, tais-toi ! crie son frère.

— Il faudrait savoir... tu veux que je vous explique... ou je dois me taire ?

— Ne fais pas la maline avec moi ! Je te conseille d'arrêter ce petit jeu, tout de suite...

— Mais...

— Romy ! dis je en claquant ma main sur le bureau. Ça suffit, ton insolence m'insupporte et insupporte ton frère !

Elle baisse la tête, choquée par ma violence. Elle baisse le regard sur ses pompes, n'osant affronter mon regard. Il est vrai que la moitié de mon visage est recouvert d'un masque noir. Il me prend du front jusqu'au-dessous du nez. Seule la couleur de mes yeux est visible et quand je suis en colère, ils sont aussi noirs que de l'encre. Lorsque j'ai monté ce club, j'ai décidé que personne ne verrait mon visage dans son entier. J'ai choisi le nom Phoenix* pour la légende qu'il représente. Ceux qui sont à mes côtés, m'ont prouvé par les multiples épreuves que je leur ai fait passer, leur allégeance. Ceux qui me trahissent meurent sur un bucher, brulé vif comme jeanne d'arc. Mes ennemis y compris.

PhoenixWhere stories live. Discover now