𝐩𝐫𝐞́𝐥𝐮𝐝𝐞

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⠀⠀ C'est là que tout a commencé.
⠀⠀ La patinoire était à peine éclairée, dévoilant l'heure tardive d'une journée presque achevée. Sous cet horaire, celle-ci aurait dû être fermée au public, prête à être nettoyée de tous les entraînements. Et pourtant, à travers la pénombre des spots, une silhouette s'élançait sur la glace d'une facilité déconcertante, laissant des traces de son passage derrière chacune des poussées rythmiques qu'elle effectuait avec une habilité travaillée depuis des années. Elle était là, régnant en reine sur la glace. Les lames de ses patins usés éraflaient la surface autrefois lisse de l'aréna, et toutes les marques dont elle était la créatrice semblaient être un reflet de celles qui reposaient sur sa peau de porcelaine.

⠀⠀ Elle et la glace – elles ne font qu'un. Une harmonie parfaite.
⠀⠀ Car ce n'est qu'à l'instant où elle se laisse porter par le rythme de ses enchaînements, qu'elle peut se sentir finalement vivante. Son corps filant à vive allure, le bruit de ses patins glissant, la température négative gelant le bout de ses doigts ; c'est tout cela qui lui donne l'impression de pouvoir respirer librement.

⠀⠀ Parce que c'est lorsqu'elle patine qu'elle peut sentir la vie palpiter dans ses veines.
⠀⠀ Parce que c'est lorsqu'elle patine qu'elle peut respirer sans douleur.

⠀⠀ Parce qu'Elizabeth García n'a jamais été une vivante,
⠀⠀ Elle a toujours été une survivante.

THE MAD WOMANWhere stories live. Discover now