I

24 2 0
                                    

L'ado traversait la pièce de long en large, tournant comme un lion en cage. À côté, sa mère la suivait du regard depuis sa chaise en plastique rutilante. Les résultats tardaient à venir. Cela faisait 1h qu'ils attendaient, tout deux, dans cette grande pièce qui se vidait et se reremplissait par marée. 1h qu'il tournait et 1h qu'elle le fixait. Le stress restait là, comme une boule énorme qui grossissait dès que le médecin entrait dans la pièce. Lui, il ne comprenait pas. Comment sa mère pouvait être aussi calme ? Comment pouvait-elle ne laisser transparaître que si peu d'émotions ? Elle, elle s'inquiétait. Mais sans le montrer. Parce que son fils, elle l'aimait plus que tout. Parce que si elle lui montrait qu'elle s'inquiétait, alors il paniquerait.

Une nouvelle fois, le médecin entra dans la pièce. Une nouvelle fois, il appela un inconnu. Une nouvelle fois, il disparu dans le long couloir blanc. Une nouvelle fois, le garçon soupira.

"- Ça va aller Milli, ça va aller...

- Tu sais pas, si ça va aller ! Explosa le garçon. Personne ne sait, si ça va aller, parce que personne ne sait ce que j'ai ! Alors arrête de dire ça ! Arrête ! Et ne m'appelle pas Milli, j'ai plus quatre ans. Mon nom, c'est Milligan, et si t'aime pas, fallait y penser avant !"

Il ne le pensait pas. Sa mère le savait, lui s'en voulait. Il ne le pensait pas et il n'aurait jamais dû dire ça. Il souffla et se laissa tomber sur la chaise à côté de sa mère.

"- Je suis désolé. Je...pardon
- Ça va, trésor. Ça va aller."

***

Mme. Halligan avait eu Milligan quand elle avait 25 ans. Un coup d'un soir, rencontré dans un bar. Et neuf mois plus tard, Milligan Halligan. Il avait les yeux bleus et la mâchoire anguleuse de son père. Et son humour, de ce qu'elle se souvenait de cette soirée, d'il y a 14 ans. Il avait son nez retroussé à elle, son sourire aussi. Sa gentillesse de ce qu'on disait. Mais quand elle s'écrasait, lui s'enflammait. Là où elle cédait, lui explosait.
Elle l'avait éduqué seule. Elle n'avait pas pu prévenir l'homme, et si elle avait pu, elle ne l'aurait certainement pas fait. De toute façon, il n'aurait probablement pas reconnu l'enfant. Et ça, elle ne l'aurait pas supporté. Milligan était devenu sa raison de vivre. Cela faisait 14 ans, qu'elle vivait à travers lui. Et sa plus grande peur, c'était que Mil' puisse vouloir retrouver son père. Parce que s'il le rejettait, s'il faisait mal à son fils, elle s'en voudrait pendant longtemps, de ne pas avoir su le protéger.
Quand elle s'était rendue compte qu'elle était enceinte, elle avait paniqué. 25 ans, pour elle, c'était trop tôt. Elle n'était pas prête pour accueillir un enfant. Encore moins seule. Mais elle l'avait fait. Ça avait été dur mais Milligan était doux et facile à vivre. Elle en était fière, si fière.
Alors cette soirée-là, quand il lui a dit que ça n'allait pas, elle s'en était voulu. Son trésor allait mal : elle n'avait pas su le protéger. Il était là, devant elle, ses yeux bleu aggrippés au parquet, honteux de ce qu'il avait fait. Jamais elle n'avait connu Milligan honteux. Milligan était fier. Fier de sa mère. De son histoire. De ce qu'il était. Fier, même quand il racontait ses bêtises, fier même quand il n'avait pas la moyenne. Fier du moindre mot dans son carnet, de la moindre cicatrice sur son corps. Mais là, non. Là, il avait honte. Honte de devoir expliquer à sa mère qu'il s'était battu, encore, mais que cette fois, ça s'était mal fini. Il avait frappé parce qu'on avait insulté son père. Il avait frappé pour un homme qu'il ne connaissait pas, qu'il n'avait jamais vu, même en photo. Alors il avait été exclu. Définitivement. Parce que l'autre type avait finit le bras cassé. Parce que le collège en avait marre de rattraper Milligan Halligan avant qu'il ne blesse vraiment son adversaire. Parce qu'ils en avaient marre des coups d'éclats du jeune homme. Sa mère trimait pour lui offrir le meilleur futur possible, et lui la méprisait par son comportement. Il avait honte, honte comme jamais il n'avait eu honte. Sa mère travaillait pour lui offrir seule la vie qu'il souhaitait, et lui frappa pour un mec dont il n'avait même pas de photo.

C'est comme ça qu'ils s'étaient retrouvés là, dans cette salle d'attente aseptisée. Parce qu'un collège avait accepté de le prendre mais à deux conditions : qu'il fasse un bilan médical, trouver comment en deux coups il avait eu la force de briser un os, trouver pourquoi il se battait à la moindre occasion, mais surtout à condition qu'il ait un suivi psy.

Le médecin entra de nouveau dans la pièce.

"M. Halligan ?"

________________________________________________________________________________

Saluuuut !

J'ai dis y'a 3 mois, 4 mois, je sais plus que je referais pas de fanfics mais au final... I'M BACK. Donc voilà le premier chapitre de ma nouvelle histoire, j'espère qu'elle vous plaira, hésitez pas à voter et commenter, ça me fait vraiment plaisir de savoir que vous en pensez.

J'essaierai de poster un à deux chapitres par mois, mais bon pour celleux qui ont un suivi ma première histoire je suis pas un roi de la régularité...

Pour celleux qui ont lu ma première fanfics vous allez voir : ça sera normalement pas du tout la même chose...

En tout cas bonne lecture à toustes, et à bientôt !

Milligan HalliganOnde histórias criam vida. Descubra agora