Chapitre 25

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  Le nez levé vers le ciel, Katsuki Bakugo observait celui-ci s'assombrir. Les sourcils froncés, il constatait les éclairs jaillir, à des milliers de pieds de là. Il allait pleuvoir, sans aucun doute. Un frisson le parcourut à cette pensée. 
  La pluie était agréable, mais de loin. Pour les terres, pour les personnes n'ayant pas accès à l'eau facilement, mais pas au-dessus de sa tête. Il n'appréciait pas ce lot de tonnerre et d'éclairs que celle-ci renvoyait parfois.

  Il soupira lourdement, les bras croisés, puis jeta un œil derrière lui. Le jardin était vide, les employés, tout comme Izuku, avaient préféré rentrer. Ce qu'il ne tarderait probablement pas à faire, lui aussi. 

  Le manque de sommeil dû au stress permanent avait pesé lourdement, ce jour-là. Malgré l'orage, il s'était assoupi sur la méridienne, sans pouvoir s'en empêcher. Morphée avait été un peu trop insistant. 

  Peut-être l'avait-on envoyé trop loin, d'ailleurs, car quand on vint le réveiller, il sursauta brusquement, et agrippa fermement la lame à sa hanche. Un de ses serviteurs se tenait devant lui, l'air inquiet. 
  Que se passait-il, encore ? 

  Le blond prit le temps de s'asseoir, et de lâcher son poignard.

__ Dites moi.

__ Un garde souhaiterait vous voir. L'homme face à s'arrêta quelques secondes. De toute urgence.

  Son cœur s'emballa rapidement, tandis qu'il se levait, s'efforçant de tenir fermement sur ses jambes tremblantes d'angoisse. Il plaça un pied devant l'autre, se rendant devant la porte, et invita le garde, trempé, à rentrer.

  Kaminari Denki se gratta la gorge, avant de prendre une grande inspiration. 

__ Retezo se trouve à nos portes, monsieur.

  S'il avait été seul, ou en compagnie de Midoriya, Bakugo se serait écroulé, littéralement. Mais il ne le pouvait pas. Pas devant un garde. Pas devant son armée. Il devait être un homme froid. Au sang froid. 
  Il devait avoir l'air assez confiant pour ne pas avoir à s'en faire.

__ Elles souhaitent discuter, et affirment qu'elles ne partiront pas tant qu'elles n'auront pas eût ce qu'elles veulent.

  L'empereur hocha la tête, et espéra sincèrement que le temps maussade cache son teint certainement livide. 
  Il inspira profondément, remerciant finalement ce temps. De cette façon, la plupart des Izyrians étaient d'ores et déjà chez eux, confinés. Il n'y aurait pas besoin de faire intervenir toute l'armée, et d'inventer un mensonge grossier pour rassurer la population. 

__ Faites le tour des maisons. Il est hors de question qu'elles entrent tant que nous ne nous sommes pas assuré que tout le monde soit chez soi. Me suis-je fait comprendre ? 

  Le guerrier hocha avidement la tête, et repartit sous l'orage sans broncher, au pas de course. Il n'y avait pas de moment à perdre.
  Si Retezo avait mis un mois à abattre Sonalia, et deux semaines pour remonter jusqu'à la capitale d'Izyria, il était important de prendre toutes les précautions possibles.

  Et puis, si pour le moment, aucune urgence n'avait été remontées des campagnes sur quelque attaque que ce soit, le danger n'était pas moindre. Il le savait pertinemment. 
  Ces femmes étaient malignes, sans aucun doute. Rusées comme des renards, cherchant la moindre petite faille. 

  Katsuki devait attendre. Attendre que l'armée fasse son travail, pour pouvoir faire le sien. L'angoisse montait. L'étouffait. Il regardait par le trou servant de porte, et grimaça. Il allait devoir sortir sous la pluie. Sous cette pluie torrentielle. 
  Il n'en avait aucune envie, mais le choix ne le lui était pas vraiment laissé.

empire - bakudekuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant