20. Dénouement Du Déni

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« Le dénouement théâtral est mon détachement sentimental ; dénouement de mon déni. »




EMRYS



Rd, South Street, Brentwood
Sunday, December 19th
12:30 am





Cela fait bien depuis vendredi que je fuis la clinique, une fugue qui me mène à errer de maison en maison, cherchant un refuge temporaire. Mais finalement, je retourne chez moi, dans ma vieille chambre, en dépit du fait que mes parents ne me donnent pas leur accord. Je ne suis même pas sûr qu'ils sont au courant de mon retour, perdus dans leurs propres problèmes.

Ma mère semble déjà bien tranquille sans moi, débarrassée de son fardeau unique. Quant à mon père, que puis-je dire ? Absent ou présent, cela ne fait aucune différence. Je doute qu'il me jette même un regard en ma présence. Tellement que j'oublie la couleur de ses yeux.

La maison est plongée dans un noir constant depuis vendredi, comme un décor de film d'horreur vivant. L'enchaînement de mes maux et de mes souffrances assombrit non seulement mon état mental, mais aussi mon environnement. Chaque coin de la maison semble s'inspirer de mes sentiments, qui sont suicidaires.

Dylan et Amaris ? Depuis vendredi matin, ils semblent s'être évanouis dans la nature, comme s'ils n'avaient jamais fait partie de ma vie. Aucun message, aucune rumeur, pas la moindre trace d'eux. Leur absence est une fusion dramatique que je n'arrive pas à ignorer.

J'ai essayé de les joindre deux ou trois fois avec le téléphone fixe, mon portable étant encore à la clinique, mais rien, aucune réponse.

Heureusement, Elias me rend parfois visite. Il passe des heures avec moi dans le salon, les seules occasions où la maison s'illumine réellement. Nous discutons de tout et de rien, souvent de manière si intense que cela finit en dispute pour déterminer qui a raison ou tort. Ces échanges passionnés sont devenus une sorte de rituel. Nous nous racontons des anecdotes, certaines drôles, d'autres plus graves, mais chaque conversation semble précieuse.

Elias a cette façon de ramener un semblant de normalité dans ma vie chaotique. Ses visites sont comme des phares dans l'obscurité, et malgré nos querelles, je m'accroche à ces moments. Ils me rappellent que, malgré tout, la vie continue.

Hier soir, il m'avait promis de réserver une surprise à mes prétendues "amies" en allant les voir avec Elias pour leur faire une surprise. Selon lui, elles souffrent terriblement de mon absence et me regrettent énormément.

Nous savons tous que c'est d'une fausseté profonde.

Je reste assise là sur le palier de chez moi, attendant l'arrivée de Cameron et Elias, qui sont censés m'emmener à South, un endroit assez paumé à 13 minutes à pied de Middleton Hall, je crois.

La lumière du palier reste allumée au-dessus de moi, me tapant vulgairement sur le crâne. Je reste frigorifiée, enveloppée dans un gilet beaucoup trop grand pour moi bleu foncé et un jean noir "baggy". Je présume que Sean et Shaye ne seront pas les plus ravis de me voir, et quant à Amaris, rien ne me surprendrait venant d'elle. Elle m'a probablement déjà oubliée.

Vendredi soir était le seul moment où je me suis réellement sentie proche d'Elias. Il a essayé de me comprendre et j'ai eu l'impression qu'il voulait sincèrement que je me sente mieux. Ses actions semblaient témoigner de ses regrets pour son comportement d'avant.

Je rapproche mes genoux de mon torse, me repliant sur moi-même alors que je fixe la route devant moi, complètement vide. Le vent secoue les arbres en face de chez moi, tandis que quelques voitures passent, j'espère secrètement que l'une d'elles soit celle de Cameron.

THE CURSED LOVEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant