Chapitre 13

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Point de vue de Gajeel

À deux doigt de me fracasser la tête contre les murs du château, je m'arrêtais en plein couloir.

Moi:-《 Merde... Merde, merde, merde... Merde ! Reprend toi bon sang ! 》

Je soupirais d'exaspération en me rapprochant de la parois en pierre, pour m'y vautrer en une longue pleinte.

Moi:-《 N'est-ce pas assez ? Tu vas vraiment passer toute la journée à faire ces aller-retours ? Penses-tu seulement à nôtre réputation ? Combien de servantes t'ont vu faire ? N'as-tu donc aucune retenue ?... Tes propres chevaliers, d'habitude imperturbables en parlent. Allons, soit un minimum raisonnable ; tu dois au moins garder les apparences merde ! 》

...

Je me fatiguais pour rien.

Ça ne servait strictement à rien de me demander de faire preuve d'un minimum de bon sens.
Que faire... Je ne savais plus comment m'y prendre ; me sermonner n'y changeait rien. *soupire*
Comment pouvais-je être aussi têtu et capricieux qu'un enfant en bas âge ?!

C'était franchement ridicule...

J'avais beau me réprimander... Je finissais quand même par y retourner. Peu importe l'argument que je pouvais avancer ; l'idiot que j'étais resté buté sur son idée fixe. C'était à dire : Passer du temps avec que la femme que j'aim-j'estimais ! Que j'estimais !

Oui... Que j'estimais le plus... Sans pour autant complètement me l'avouer. Et pour le coup... J'avais fait preuve de pantalonnades particulièrement grotesques même pour le genre.

Car bon... Sans se mentir, vouloir absolument compter le nombre de pieds qu'avait le fauteuil que je n'utilisais jamais dans ma chambre, n'était pas vraiment une affaire si urgent... Ça ou le questionnement existentiel de la couleur du plafond en pierre de mes appartements, que je devais aller observer, sur le champ. Ou encore la "vérification" minutieuse de toutes les portes parfaitement fonctionnelles de mes quartiers encore une fois sans attendre... Je ne suis pas certain qu'il était pertinent d'absolument m'assurer dans l'immédiat que le bois de merisier massif de ma bibliothèque ne s'était pas changé en bois d'acacia par enchantement... Ça et j'en passe...

Nul besoin de le dire.
Vraiment...

Mon absurdité se passait de mots. Je n'avais pas qualifié mes prétextes de pantalonnades particulièrement grotesques pour rien.

Moi, le grand Gajeel Redfox, se retrouvait réduit à-... *soupire*

Cela aussi se passait de mots.

...

En réalité, il n'y avait rien de bien étonnant dans mon attitude. Pourquoi me jetais-je la pierre ? Il n'y avait pas de quoi. Car oui, je n'aurais pas pu agir autrement. Après avoir eu la joie de me réveiller au près de Lévy... Ma réaction était prévisible. Inéluctablement, j'aurais eu envie d'abandonner mes obligations et annuler les moins importantes pour avoir le plaisir de partager mon temps avec elle. Mais... Lui ayant impulsivement ordonné de ne pas quitter la chambre... J'aurais eu l'air bien fin à revenir sur mes dires, une fois de plus. Déjà que je m'étais couvert de ridicule... Je n'aurais clairement pas survécu à plus de honte et d'embarras. Donc... Les va-et-vient justifier par de faux prétextes étaient la seule voie qu'il me restait.

Heureusement, Lévy n'avait pas l'air embêté ou agacé par cela. Au contraire, ça la faisait doucement sourire et même un peu rire !

En revanche... J'avais fait l'erreur de complètement omis de prendre en compte les serviteurs, dans mon équation. Mes chevaliers se posaient de sérieuses questions, quant à mon équilibre mental, et... Pas une domestique n'avait l'air d'ignorer mes aller-retours. Toutes celles que je croisais me regardaient avec amusement. Aussi, certaines étaient franchement très peu discrètes pour ragoter. J'entendais tout ! Au moins, du peu qui était parvenu jusqu'à mes oreilles, ce n'était jamais rien de bien méchant ; juste de la curiosité mal placée, de l'excitation et un besoin maladif de les partager. La situation était... affligeante, pour ne pas dire autre chose. Mais bon... C'était moi qui l'avais provoqué.

Esclave affranchiWhere stories live. Discover now