9.

83 5 6
                                    

Un sourire étirait ses lèvres, tandis qu'elle observait avec attention Bucky. Elle n'avait pas le moindre regret, le moindre remord : Paula ne pensait même pas à un seul instant que l'homme était couché à la place de son fiancé. Cela lui importait peu, très franchement : tout ce qui comptait pour elle était son air apaisé. Elle aurait aimé le réveiller, mais elle craignait sa réaction, alors elle attendit de longues minutes avant de décider de se lever, seule. Paula soupira, puis se glissa dans la douche, dans une question d'habitude, et enfila ensuite ses habits, un simple jean et un tee shirt. Sur la pointe des pieds, elle marcha pour rejoindre la cuisine, où elle prépara un petit déjeuner de rêve : des fruits coupés, des tranches de pain grillées puis s'offrît la joie de boire un grand café. Paula vit arriver ensuite Bucky, qui marcha sans trop la regarder, et elle le héla. Il se tourna vers elle, l'air embarrassé.

- Où vas-tu ? demanda la femme en se passant la main dans les cheveux
- Je rentre chez moi, murmura t il sans la regarder.
- Pourquoi ? l'interrogea t elle, perplexe. Je t'ai préparé un petit déjeuner, tu sais.
- Je pensais que tu voulais que je rentre, répondit l'homme, gêné
- Quoi ? Bon sang, tu n'as rien compris, soupira t elle, exaspérée. Allez, assis toi.

Barnes s'avança vers la femme et s'installa sur la chaise qu'elle lui montrait, puis elle s'assit en face.

- Bon appétit ! s'exclama t elle, enjouée.

Il lui sourit, pendant qu'elle le regardait toujours.

- Pourquoi pensais tu que je voulais te mettre dehors ? s'inquiéta la femme.
- Je sais pas. Tu vas te marier, et...

Elle se glaça, les yeux posés sur son café.

- Tu penses que je te mens ? demanda t elle
- Non, je ne sais pas.
- Que je fais mal ?

Bucky ne répondit pas, le regard dans le vague, puis déchiqueta sa tranche de pain, songeur.

- Je sais pas, murmura t il.
- Désolée, c'est peut être un peu tôt pour ce genre de discussions. Tu as bien dormi ?
- Bien, et toi ?

Elle hocha la tête, puis posa sa main sur celle de l'homme, et lui adressa un sourire. Il répondit avec la même expression, songeur. Maintenant, en mangeant ce même repas avec elle, il ne savait pas si ce qu'il éprouvait était réciproque, ou même si cela avait de l'avenir. Paula vit la perplexité dans son regard, et se redressa pour embrasser les lèvres de l'homme.

- Pitié, arrête de me regarder comme ça, murmura t elle. Écoute moi, je t'ai voulu, et je te veux encore. Si je pouvais le refaire, je le referai. Cent fois.

Bucky répondit à son baiser, et attrapa son bras pour la garder près de lui, avec cette volonté de toujours la conserver. La femme le lâcha, ensuite, avec un œil étincelant d'amour, puis s'assit.

- J'ai faim, annonça t elle, en continuant de manger. Il revient ce midi.
- Je serai parti, approuva l'homme avec un air entendu.
- Je t'envoie un message dès qu'il part à nouveau.

Il eut un rire, récoltant un regard interrogateur de la femme.

- J'ai l'impression qu'on est des délinquants, s'expliqua l'homme

La femme lui adressa un clin d'œil.

Bientôt arriva l'heure de son départ, alors qu'onze heures et demi sonnait. Sur le pas de la porte, elle exprimait son dépit par de longs soupirs, et il l'observait avec un air attentif.

- Je veux pas que tu partes, murmura la femme, les yeux baissés, en coinçant ses cheveux derrière son oreille.
- Comme tu veux, mais le déjeuner risque d'être sympa.

Elle ricana faussement, et leva les yeux au ciel, puis posa ses mains sur ses épaules.

- Cinq minutes de plus, supplia t elle en embrassant son cou
- Paula, je veux pas qu'il nous surprenne.

La concernée respira longuement, un sourire étirant ses lèvres.

- Tu n'es pas marrant.

Il parut prendre ses mots comme un défi, puisqu'il exprima sa passion en entremêlant leurs lèvres, s'agrippant à elle brutalement, et elle sentit que ses cheveux étaient traversés par ses doigts. Lorsqu'elle s'éloigna, l'homme eut l'impression de brûler face à ses yeux marrons qui lui faisaient face, mais il posa sa main sur la poignée.

- J'y vais, déclara t il, le regard rivé sur elle.
- Pars vite, sinon je te saute dessus, soupira t elle.

Il ricana et disparut derrière la porte, qu'elle traversa rapidement, appuyée sur elle. Elle lui fit un signe de la main, pendant qu'il s'éloignait, lentement, et Paula lui signifia d'un geste de s'enfuir. Barnes lui offrit un sourire, en la défiant du regard, et elle ferma sur sa vision, en soupirant. Un rictus niais habitait son visage, pendant qu'elle revoyait les événements du soir, ses mains sur le corps de l'homme, et inversement, leurs lèvres qui se fusionnaient, et leurs regards alors qu'ils se souriaient.

Son téléphone sonna, au loin, et elle accourut pour le prendre, sans même savoir si ce comportement ridicule était lié à Barnes. Son air réjoui s'effaça totalement lorsqu'elle se rendit compte qu'il s'agissait de son fiancé.

- Sucre ? demanda t il alors qu'elle décrochait
- Oui, mon amour ?
- Je rentre dans une demie heure, tu pourrais préparer le repas ?
- Bien sûr.

Paula lui glissa quelques mots doux, puis ils se quittèrent. Elle constata que Sam lui avait envoyé de nombreux messages.

"Dis. Tu es où ?"
"Paula Alcott. Réponds moi"
"Je suis mi inquiet mi en colère. Où es tu ?"
"Et où est Bucky ? Pitié ne me dis pas que c'est ce que je pense"
"Je vais te tuer Paula"

La femme pouffa, amusée, et lui répondit :

"Là, je ne sais pas où Bucky. La dernière fois que je l'ai vu, c'était hier soir. Bon courage !"
"Tu es morte", répondit il dans la minute. "Rendez vous demain soir au bar de la dernière fois. Et ne venez pas ensemble"
"Pourquoi viendrait on ensemble ?", répliqua t elle innocemment

Elle imagina son ami lever les yeux au ciel, et cela la fit rire. Motivée à nouveau, la femme marcha jusqu'à la cuisine puis commença à préparer le dîner, en fredonnant, à nouveau submergée d'images de Bucky. Pendant que des pâtes étaient plongées dans l'eau bouillante, elle changea les draps du lit pour camoufler l'odeur de Barnes. Alors que les légumes cuisaient, la porte d'entrée s'ouvrît.

- Chérie, s'exclama Ted, avec une expression ravie

La femme sourit, puis embrassa ses lèvres de son fiancé.

- Ça sent bon, murmura l'homme. Tu m'as manqué.

Elle rit, et déposa un nouveau baiser sur son visage.

Ted aida sa fiancée à préparer le restant du plat, et lorsque celui ci fut achevé, avalé et les casseroles lavées, l'homme mena la femme qu'il aimait dans leur chambre. Paula se fit la remarque que, douze heures auparavant, elle était dans les bras d'un autre, au même endroit, et cela la fit sourire, alors que Ted s'essoufflait à faire naître ce même rictus.

L'Aigle et le Loup Blanc [Bucky Barnes] MARVELOù les histoires vivent. Découvrez maintenant