Chapitre 35

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Voilà plusieurs jours que Tseruja priait pour connaître la pensée de Dieu par rapport à la proposition du souverain. Elle avait eu sa réponse, mais elle n'arrivait pas à se faire à l'idée qu'elle devait vivre si loin. Elle se demandait si elle pourrait revenir quand elle le voudrait, parce que si elle revenait, ce ne serait plus forcément en tant que la princesse de Syliria.

Elle ne se sentait pas de taille devant une telle situation. Elle n'était pas rassurée également de l'état de santé de son frère, puisqu'elle n'avait pas de nouvelles de ce dernier.Elle n'avait pas le droit de le voir aussi. Elle priait pour tous ces sujets et était si dérangée qu'elle avait décidé de travailler à distance durant une semaine afin d'avoir plus de temps pour prier pour  connaître la volonté de Dieu. Elle désirait savoir ce qu'elle devait faire concernant son entreprise, comment elle allait gérer toutes ces choses qui la submergeaient.

En fin de journée, elle décida de faire une pause pour préparer le dîner. Elle n'avait même pas vu l'heure avancé si rapidement, elle ignorait que l'on pouvait perdre la notion du temps lorsqu'on était plongé dans la présence de Dieu. Autrefois, elle s'était souvent posée la question de comment l'on pouvait être conscient au quotidien de la réalité de l'existence de Dieu. Elle ignorait que c'était si intense, elle ne le voyait pas avec ses yeux physiques, mais elle ressentait sa présence dans chaque cellule de son corps. Il était devenu bien plus réel que toutes choses.

Même lorsqu'elle était au milieu des tumultes que créaient les paparazzis, elle arrivait à se focaliser que sur Dieu pour se sortir de ces genres de situations.  

Elle décida de préparer quelque chose de simple : Un velouté aux fanes de radis qu'elle accompagna de pains aux lentilles corail. Elle avait appris ces recettes de celle qui était sa nounou,lorsqu'elle était petite puisque sa mère ne s'était pas occupée d'elle. Elle avait même supposé durant longtemps que c'était cette dernière qui était sa mère.

Malheureusement, sa mère ne prenait pas soin d'elle pour une raison qu'elle avait ignorée depuis de longues années. Elle avait été le fruit d'une simple aventure d'un soir. Pour sauver l'honneur de sa famille, celui qu'elle avait toujours connu comme son père avait été dans l'obligation de  prendre sa mère pour reine. Néanmoins, elle considèrerait toujours cette nounou comme sa mère, la mère qu'elle aurait voulu avoir.

Elle pensait à retourner en Syliria en espérant qu'ils seraient prêts à mettre de côtés toutes ces choses qui ont été dites dans le passé. Mais, elle n'avait pas la paix dans son cœur à l'idée de faire une telle chose. Alors, elle pria avec ardeur en ayant la ferme assurance que Dieu réveillera son frère et qu'il se révèlerait à lui également. Ce serait sa plus grande joie, que ce dernier puisse faire la rencontre de celui qui a transformé sa vie.

- Tu es bien installé ? Demanda-t-elle à Glenn qui ne faisait plus aucun cas d'elle tant qu'il était focalisé sur les plats qu'il avait devant lui. Elle décida de le laisser regarder pendant qu'elle rendrait grâce à Dieu.

- Tu aimes ? Questionne-t-elle après lui avoir fait goûter le pain à base de lentilles . Il ne manqua de montrer à quel point il aimait ce nouveau met qu'il découvrait en terminant toute son assiette, puis il était venu s'installer sur la jeune fille qui caressait tendrement sa tête.

Elle se posait de multiples questions au sujet de cet enfant qu'elle avait dans ses bras. Voulait-elle offrir une vie faite de pressions à cet enfant ? De plus, elle avait tant de choses à lui dire lorsqu'il grandira. Elle devait lui dire qu'elle n'est pas sa mère véritablement, et que ces deux parents avaient perdu la vie tragiquement.

Seulement, cela était déjà compliqué , comment ferait-elle donc pour le soumettre à une vie sous les projecteurs ? Elle ne pouvait se faire à l'idée de lui offrir la même enfance qu'elle avait eu.

Alors qu'elle pensait encore à ces choses,elle fut tirée de ses pensées par la sonnerie de son téléphone.

- Je pensais que tu avais disparu, ironisa Neil.

- Je t'envoie des documents quotidiennement, comment aurais-je pu disparaître ?

-Tu ne donnes pas vraiment de signe de vie, tu aurais bien pu programmer l'envoie des documents.

- Tu me sembles étrange, dis-moi ce que tu veux.

- Peux-tu venir chez ma sœur samedi ? Nous aimerons que tu sois présente pour un moment de détente .

-Je dois être là à partir de quelle heure ?

- Toute la journée.

- Qu'allons-nous faire pour que cela dure toute une journée ?

- Tu verras bien. Ce serait bien que tu sois là , tu as passé toute une semaine enfermée chez toi.

- Tu as raison, Jalia m'avait invité chez elle depuis un moment , mais je n'ai jamais été .

- Alors, c'est l'occasion parfaite pour t'y rendre.

- Je serai présente samedi dans ce cas.

- Super ! Je te laisse, bonne soirée, s'empressa-t-il de dire avant de mettre fin à l'appel.

La jeune fille trouva cet appel assez ambigu, Neil était terriblement angoissé à l'idée de l'inviter chez Jalia. Elle décida de ne pas y prêtée attention pour se focaliser sur son fils qui attendait impatiemment d'avoir son dessert.

- Tu veux la glace de yuzu également ?

- Cette glace ? Demande-t-il en pointant le pot que sa mère tenait entre ses mains.

- Oui, tu en veux ? Il acquiesça,pensant que le yuzu était du citron. Il ne s'en rendit même pas compte  alors qu'il bougeait la tête au rythme de la musique qui jouait dans la pièce.

Tseruja posa sa tête sur la table avec un léger sourire sur les lèvres et regardait Glenn déguster sa glace. Elle se disait que lorsqu'on était petit, on désirait grandir pour devenir des adultes et lorsqu'on devenait enfin des adultes, on voulait redevenir un enfant qui n'avait pas à faire face aux problèmes de la vie.

Elle aurait aimé que son fils puisse demeurer dans cette insouciance en profitant pleinement de sa vie, sans pression médiatique et familiale. Mais, il semblerait que ce rêve ne pourra jamais devenir une réalité. Puisque les tabloïds ne se préoccupent guère de ce que les gens ressentent quand leurs vies privées sont affichées partout.

Songeant encore, elle fut sortie de ses pensées par l'arrivée d'un invité non désiré chez elle.

- Vous êtes toujours à Béarne ?

𝙻𝙰 𝚁𝙾𝚂𝙴 𝙳𝙴 𝚂𝙰𝚁𝙾𝙽Où les histoires vivent. Découvrez maintenant