COMME UNE NUIT D'ÉTÉ

30. HAMILTON.

2022 – Ghost, Justin Bieber

ESMÉE

Je ne dirais pas que je suis en train de vivre mon meilleur dimanche devant un Grand Prix mais je dirais qu'il fait partie des meilleurs. J'ai des souvenirs d'enfance, de moi devant la télé, l'odeur d'un bon plat qui traverse la pièce. Peu importe où nous étions, mon grand-père n'avait imposé qu'une règle : la chaîne numéro une, Grand Prix. J'étais l'une des seules qui regardait avec lui, d'une manière assidue, du début jusqu'à la fin car mes cousins eux, allaient jouer dehors au ballon. Alix, restait en cuisine avec notre grand-mère et nos mères. Et depuis que papy est parti, c'est moi qui perpétue cette tradition et personne ne dit rien à la maison, au contraire, maintenant mes cousins regardent avec moi lorsque nous sommes réunis en famille, les dimanches.

Aujourd'hui, je me créé un nouveau souvenir de ces dimanches de Grand Prix et c'est pas avec n'importe qui, c'est avec ce garçon qui me plaît, qui m'a embrassé hier soir, avec qui j'ai passé la nuit enlacé dans ses bras et avec qui, je suis allongée, collé l'un à l'autre dans ce canapé. Ses bras forts m'encerclent, son souffle chaud s'échoue contre ma joue. Sa main chaude et le froid de ses bagues se baladent doucement sur la peau de mon ventre, qu'il a glissé sous son pull que je porte, après avoir eu mon autorisation. On ne fait rien d'extraordinaire, en étant allongés comme ça tous les deux, enlacés l'un à l'autre mais je sais déjà qu'à l'avenir, j'aimerais regarder d'autres Grand Prix de la plus simple des manières avec lui.

– J'ai l'impression que c'est la merde cette année chez Mercedes, souffle-t-il juste derrière moi.

Un petit soupir m'échappe.

– Ce n'est pas qu'une impression. Depuis la saison dernière, on loupe le coche, Red Bull possède une voiture supérieure à la nôtre.

– Tu es pour l'écurie Mercedes depuis longtemps ?

– Depuis que je suis petite, lâché-je avec un rire dans la voix. Mon papy m'a transmis sa passion pour cette écurie. Malgré que j'avais tendance à être fan de Schumacher alors qu'il était encore chez Ferrari, puis quand il est venu chez Mercedes...

– Je ne pensais pas que cette passion était aussi lointaine et ancré pour toi.

Je hoche doucement la tête avec un sourire qui étire déjà mes lèvres.

– Tous les souvenirs que j'ai avec mon grand-père sont grâce à ce sport. Aujourd'hui dans la famille c'est un peu moi qui a repris le flambeau de tout ça, dis-je en ricanant. Alors si un jour j'ai l'opportunité de travailler dans un des paddocks de F1, ça sera pour mon grand-père, pour le rendre fière.

– Tu dois déjà le rendre fière, sans ça.

Je hausse doucement les épaules avec toujours un sourire sur les lèvres. Je sens ses lèvres chaudes déposer un baiser sur mon épaule, ça me fait frissonner mais il ne s'arrête pas qu'un seul baiser, il en dépose une multitude dans mon cou et jusqu'à ma gorge, j'éclate de rire car sa barbe me chatouille. Je pose ma paume de main sur sa bouche, il me regarde en haussant les sourcils, le regard joueur.