🌺🔎-23- Belles & secrètes !🌺

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Une petite demi-heure s'était évanouie déjà et l'Angélus du clocher de la ville tonnait ses douze coups habituels

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Une petite demi-heure s'était évanouie déjà et l'Angélus du clocher de la ville tonnait ses douze coups habituels. C'était l'heure du déjeuner pour tout le monde... Enfin, presque ! certaines personnes ne faisaient que finir leurs tâches ménagères et corvées et n'allaient passer à table qu'une heure plus tard... Et ce fut le cas pour ces vingt jeunes filles du domaine de café de monsieur Payet !

Epuisées, éreintées et fourbues, elles franchissaient une à une le petit portail de fer rouillé de la propriété avec dans leurs mains une gourde et un grand seau qui contenait une pèle et une petite pioche.

C'est ainsi que sous une petite pluie fine qu'elles s'apprêtaient à regagner la rue principale et attendre comme de coutume que la charrette de bœufs passe sur leur trajectoire et les dépose à leur domicile respectif.

Tandis qu'elles déambulaient la ruelle deux par deux en discutant tranquillement entre elles de choses et d'autres, les agricultrices ne durent pas attendre trop longtemps : en effet, à peine quelques mètres entamés, qu'elles perçurent au loin derrière elles le trot lent et tranquille de gros sabots qui se rapprochaient d'elles. Elles se retournèrent : c'était Ti'papa – le chauffeur – c'était un brave homme très gentil et chaleureux. Tous les gens l'appelaient ainsi pour sa grande générosité car il avait le cœur sur la main et n'hésitait pas à rendre service et à ramasser les passants sur son passage, dont aussi des clochards et des personnes âgées ou à mobilité réduite, surtout par temps de pluie. C'était un vieux paysan très apprécié dans la capitale pour son humour et aussi sa joie de vivre. C'était un homme du quartier de la Rivière des Pluies, et il avait coutume de transporter le maïs des champs pour l'emmener au Moulin de la ville de Sainte Suzanne plus à l'Est, or ce conducteur de charrette qui passait tous les jours devant la maison d'Ignace se proposait de récupérer les ouvrières après leur laborieux travail et de les déposer chez elles.

Ce paysan était assez vieux – environ soixante-quinze ans – c'était un vieux créole un peu chétif et gringalet, de type bronzé, coiffé d'une capeline, des petits yeux bleus et avec seulement deux dents qui s'affichaient sur son sourire. Il était assis du haut de la ridelle et était en train de faire ralentir le petit carrosse en bois en fouettant de temps à autre ses deux gros bœufs à coups de chabouc. Ces derniers avançaient doucement et paisiblement en traînant les sabots, faisant lever l'odeur étouffante de la poussière mêlée à l'humidité de l'air, faisant traîner avec eux ses grandes roues métalliques qui grinçaient doucement.

Tandis que la vieille carriole ralentissait de plus en plus, les agricultrices stoppèrent le pas et attendirent le tour pour monter. Le char était vide, il n'y avait personne aujourd'hui à part Ti'papa lui-même avec son habituelle cargaison de maïs . Une fois la charrette stoppée, après un chaleureux « bonjour » au conducteur suivi d'une bise, les demoiselles, les unes après les autres montèrent à bord et allèrent s'asseoir à l'arrière au fond du grand caisson de bois, puis, après un dynamique « Hue ! » qu'il cria après ses bêtes, accompagné d'un petit coup de fouet, Ti'papa fit redémarrer la carriole.

🌺🔎(Tome 1) TINTIN ET LA CAGE DOREE (+16 ans)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant