Chapitre III

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Au lycée

12 : 45

C'était vraiment chaud dans le bureau. Mes parents ainsi que ceux de Lara et l'oncle de Josh y étaient déjà. Ils avaient l'air déçu de nous après ce que le proviseur les avait raconté. Le bouc il se permettait de dire des choses du genre : « j'ai vu vos enfants se battre comme des bêtes juste pour une histoire de copinage ! » alors qu'il n'avait même pas assisté à toute la scène.

Ma mère n'avait pas vraiment apprécié qu'il nous compare à des bêtes, je voyais dans ses yeux qu'il y avait une certaine nuance de compréhension à mon égard.

Mais ce n'étais pas le cas de mon père. Il ne m'adressais même pas un regard. Il était certes silencieux et indifférent face au proviseur et aux autres parents, mais moi je voyais clairement qu'il avait honte de moi, qu'il était déçu et énervé. Je savais que de retour à la maison je n'allais pas m'en sortir indemne. Mais je ne regrettais rien, ces deux imbéciles avaient eu ce qu'ils méritaient.

Après une éternité dans cette pièce, on rentrait finalement à la maison. Le trajet en voiture était silencieux et il y avait une atmosphère glaciale très gênante.

Je ne me rappelle plus de la dernière fois où je suis montée dans cette voiture avec eux, ça faisait vraiment bizarre de les voir parce qu'ils sont toujours absents. Je ne savais même pas comment ils allaient réagir mais je m'attendais au pire venant de mon père.

Arrivés à la maison, mon père ordonna à ce que je le suive dans son bureau, je m'exécutai sans broncher suivie de ma mère.

En passant par la cuisine Clara me fit un signe de la main, ce signe qui, avec des mots serait : ''Qu'est ce qui se passe ?''. Je levai légèrement mes bras pour lui faire comprendre que moi même je ne savais pas, alors que si, je le savais parfaitement. C'était juste la suite qui m'était inconnue.

À présent dans son bureau, il me dit de m'asseoir avec un ton froid. Il se mit sur son fauteuil en face de moi et prit le temps de m'observer pendant un moment, et bien que j'arrivais à peine à soutenir son regard, je voyais bien son visage fermé et l'absence de lueur dans ses yeux.

- Et donc je t'envoies dans l'un des lycées le plus prestigieux du pays et toi tu ne penses qu'à te battre à cause d'un minable garçon !

Sa voix sonnait comme un grondement, un grondement qui pouvait pétrifier n'importe qui sur place. Je stressais ma vie et j'avais déjà les mains moites. Je me sentais à présent toute petite sur ce fauteuil face à lui, et je n'avais pas la force ni le courage de dire quoi que ce soit. j'étais comme... paralysée.

Le silencieuse dans la pièce fut réduit quand il reprit :

- Tu te rends compte que tu m'as humilié ! J'ai dû quitter une réunion importante à cause de tes bêtises ! Comment peux-tu te rabaisser à ce point pour un garçon hein ?! Tu fais vraiment preuve d'ingratitude Maddyson ! Après tout ce qu'on fait pour toi, c'est comme ça que tu nous remercies ?! Crie-t-il.

Je me sentais à présent mal à l'aise assise sur ce fauteuil. J'avais cette atroce sensation qu'on m'accusait à tord alors que tout ça n'était aucunement de ma faute.

Je me levai alors soudainement du fauteuil.

- ÇA SUFFIT ! Arrête ! Je hurle.

Vous ne pouvez pas imaginez le choque sur le visage de mon père. J'allais sûrement être morte après ça.

- Comment peux-tu dire que je suis ingrate ?! Oui vous m'offrez beaucoup de choses mais vous n'êtes jamais là quand j'ai besoin de vous, vous êtes toujours absents !! Vos réunions ont toujours étaient plus importantes que moi, JE NE SAIS MÊME PAS CE QUE C'EST L'AMOUR D'UN PÈRE ! En plus tu oses me crier dessus alors que tu ne sais même pas ce qui s'est réellement passé, tu préfères croire et écouter un stupide proviseur plutôt qu'à ta fille Putain !!

- TAIS-TOI !

Son grondement rempli de colère traversa mes tympans tel un poison. Un poison dangereux qui avait le don de faire disparaitre tout le courage qui me restait pour l'affronter, pour ne faire place qu'à la crainte et le chagrin.

Et comme si cela ne suffisait pas, il reprit :

- Crois-tu que t'entretuer avec cette fille à été la bonne solution à prendre peut-être ? Et puis quoi ? Tu voulais que je t'applaudisse et que je sois fier de toi juste après ?! Et si tu veux tant que j'abandonne mon travail pour que je te donne l'amour que tu cherches, QUI VA SUBVENIR À TES BESOINS, HEIN ?! Comment peux-tu être une West et penser de la sorte ?

- Mason ! S'offusque ma mère. Tu n'es pas obligé d'être aussi dur avec elle.

Je sentis des lames glisser le long de mes joues. J'arrivais pas encore à digérer les mots que mon père venait de me lancer à la figure sans se soucier que cela pouvait me blesser ou me faire souffrir.

Il ne m'écoutait jamais et ne voulais jamais rien savoir. Et ça, ça me faisait très mal.

- Laisse moi régler ça Dianne. Il se retourne vers moi. Et je vois que pour cette jeune fille l'exclusion de trois mois n'est pas assez suffisant.

Il soupire et allume l'ordinateur qui était devant lui. L'agacement dans sa voix était évidente quand il m'annonce :

- Tu es privée d'argent de poche, d'internet et de sortie jusqu'à ce que je le décide. Sur ce, sans discuter.

- QUOI !? Mais tu ne peux pas faire ça ! M'opposais-je en me rapprochant de son bureau.

- Oh que si je le peux. Et aussi pour éviter que tu te battes encore pour un autre imbécile tu seras scolarisée à domicile, point. Tu peux partir maintenant.

- Mason tu y vas un peu trop loin je pense.

- Je te déteste ! Crachais-je.

Je sors en trombe de son bureau et me dirige en sanglots dans ma chambre pour m'y enfermée.

Je ne voulais voir personnes, surtout pas cet homme que j'ai pour père. Il y a même des fois où j'ai l'impression qu'il ne m'aime pas ou qu'il s'enfiche de ce que je ressens.

Je détestais ma vie et tout le monde. Pourquoi personnes ne m'aime ? Pourquoi tout le monde me fait souffrir ?

Je crois que j'ai pleuré toute la nuit avant de sentir mes paupières s'alourdir et de m'endormir.





Les Chroniques De MaddysonWhere stories live. Discover now