👧🚉👦 Partie 3 (2 minutes)

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Mercredi

Ce matin je n'ai pas revu le garçon. Il doit sûrement être dans un autre compartiment. Sinon, il devait être en vadrouille hier, pour la journée, rien de plus. Mais comme jamais personne ne fait attention à moi, le fait que son regard est traversé le mien, me perturbe.

J'ai aperçu madame Bigoudi, pas pimpante pour un sou et sans le moindre bigoudi, les yeux bouffis. Mauvaise nouvelle ? Rupture amoureuse ? Je penche pour la deuxième option.

Hier soir, dans la wagon du retour, elle se trouvait de dos. J'aurais pu déceler un indice, si elle avait été dans mon champ de vision. Le problème c'est qu'elle ne téléphone jamais dans le train, comme miss Barbie par exemple, une jeune adolescente aux cheveux rose, qui mâchouille un chewing-gum H24, tout en téléphonant avec ses copines. Il se passe assurément des choses incroyables dans son lycée. Côté notes, elle semble en grande difficulté, les remontrances de ses parents semblent terribles. D'ici la fin de l'année, je saurai si elle redouble ou non.

Mais je reste convaincu que madame Bidougi a essuyé une rupture.

Chose inhabituelle pour moi, je me décide à quitter mon siège. Le train compte quatre wagons. Je devrais repérer le jeune garçon, s'il est là, rapidement. Je commence par le wagon numéro quatre. Il est pratiquement vide. Il n'est pas là.

Je remonte, traverse ma rame, vérifie que personne n'a pris ma place et entre dans le wagon numéro deux. Il y a plus de monde. Le contrôleur est là. Il interroge quatre passagers en face les uns des autres, une table les séparant. Je m'approche et je le vois. Le visage tourné contre la vitre. Il ne semble pas avoir vu et entendu le contrôleur. Une femme à côté de lui est même obligée de lui tapoter l'épaule pour le faire réagir. Le contrôleur lui demande son titre de transport.

Il sort une carte de la poche avant de son sac noir, la même que la mienne. Il est donc un habitué du train. Il n'a pas de billet à composter comme les passagers occasionnels. Mais comme moi, il doit toujours s'installer dans la même rame. Ainsi, je n'ai donc jamais pu le croiser. Il la tend au contrôleur, le jeune homme sans dire mot, hoche la tête. Encore une fois je le fixe. Il capte mon regard. Je fuis, d'un pas rapide vers mon wagon. Deux contacts visuels en deux jours, c'est déjà trop pour moi. Quand j'observe les autres voyageurs, jamais ils ne pointent le regard sur moi. Le bruit, leurs pensées ou l'objet dans leurs mains les détournent de moi. Lui, si. Pourquoi ? On dirait qu'il n'a que faire du bruit assourdissant autour de lui.

Cette fois, je sais la couleur de ses yeux. Marrons. Il m'obsède pour je ne sais quelle raison. Plus que tous les gens dans le train. Je me rassois à ma place et commence à imaginer pourquoi il est ici. Un étudiant ? Un jeune travailleur ? Non, son sac est un sac à dos. Il s'habille sobrement, il semble avoir mon âge, c'est un étudiant.

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Le Garçon du TRAIN - Nouvelle - TERMINÉEWhere stories live. Discover now