CHAPITRE 18

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TW : scène (explicite) à caractère sexuel

〝𝙲𝙾𝙽𝚃𝚁𝙴𝙲𝙾𝚄𝙿 〞

NICK

J'entends mon cœur battre violemment, lorsque Lola s'empresse de s'enfermer dans la salle de bain. Ma première réaction est de la suivre pour lui parler, mais je tourne le dos à cette idée en entendant l'eau de la douche s'écouler du pommeau.

Depuis que nous sommes sortis du bureau de Liam, elle a occupé son temps en serrant l'ourlet de sa robe. Elle a gardé le silence depuis cet instant, fermant très fortement ses fines paupières comme pour se retenir de pleurer. D'une certaine façon, le bandeau que l'un des membres de l'Underground a placé sur nos yeux pour garder leur anonymat a été une véritable bénédiction pour elle.

Afin de nous éviter un autre état à moitié comateux, ils ne nous ont pas endormi pour nous raccompagner jusqu'au parc, se contentant de nous obstruer la vue avant de nous transporter en voiture.

En y réfléchissant bien, ils auraient pu opter pour cette méthode dès le départ. Lola n'aurait jamais réussi à trouver leur Quartier Général, juste en devinant quelques virages à gauche ou à droite.

Je crois qu'aucun de nous ne l'aurait pu.

Je suis assis au bord de mon matelas, les coudes sur les genoux, quand un frisson d'inquiétude me parcourt l'échine dorsale. Soudain, un bruit un peu étouffé par les clapotis du jet d'eau me fait bondir hors du lit. Il ne me faut faire que quatre pas pour entrer dans la salle de bain, mais je force l'allure.

Recroquevillée sur le sol de la douche, Lola se tient les cheveux, la tête entre les mains. Elle est toute mouillée et n'a même pas pris la peine de retirer sa robe avant d'ouvrir le robinet.

Je suis pendu à son mal-être. Mon cœur est dévasté, il n'est plus qu'un concentré de morceaux brisés qui tombe dans mon estomac, battant douloureusement à mesure que je m'approche d'elle.

— Lola ?

Aucune réponse.

Son corps est inerte, comme s'il avait perdu connaissance en heurtant le sol, mais sa peau grêlée par les frissons me met la puce à l'oreille. En passant rapidement ma main sous le jet d'eau, je comprends ce qu'elle est en train de faire endurer à son corps.

— Putain, Lola, l'eau est gelée !

Quand j'essaie de savoir pourquoi elle se fait subir ça, elle ne me répond toujours pas. La tristesse a emporté son esprit.

Ni une ni deux, je la soulève et l'emmène dans ma chambre. Je la pose sur mon lit et l'entoure de mon épaisse couverture.

Je ne l'ai jamais vu dans un état pareil. Son maquillage coule, ses mains tremblent, ses dents claquent et l'eau froide a collé ses cheveux contre ses joues. Je lève lentement la main vers son visage pour lui retirer une mèche qui lui barre la vue, prenant mon temps.

Elle n'émet aucun mouvement de recul quand je la touche.

— Tu veux une autre couverture ? Merde, il va falloir que tu retires tes vêtements. Il faut que tu sèches, mon cœur.

Je la force à river son regard sans vie dans le mien, en lui saisissant son menton. Ses yeux ne sont pas rouges en raison des heures de sommeil qui lui manquent, mais à cause des pleurs qu'elle s'évertue à garder au fond d'elle-même.

Je vois bien qu'elle cherche à me dire quelque chose, mais elle ne semble pas trouver les mots. Ça ne peut pas continuer comme ça éternellement, je sens qu'elle va craquer, et tant mieux. On ne fait pas diminuer la douleur en faisant comme si elle n'existait pas..

UNDERDOGOù les histoires vivent. Découvrez maintenant