GHAPITRE 16

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Après avoir rejoint la Mercedes de Jessi, ma tête s'est reposée contre la vitre avec ennui, les mots d'Elone et son toucher ont déjà commencé à se dissiper, je n'aime pas ça, vraiment pas. Jessi reste silencieux tout en jetant quelques coups d'œil dans la direction, sûrement pour s'assurer que des pulsions suicidaires ne se sont pas infiltrées dans mon esprit.

— Je sais que tu ne voulais pas le voir, je suis désolé que ça se soit passé.

En réalité il n'est pas désolé, le ton trop doux qu'il emploie prouve à quel point il ne l'est pas, pourtant je ne lui en veux pas.

— D'accord.

Je pense que " d'accord " est devenu le mot favori de mon propre vocabulaire, c'est une faible manière de dire, je n'en ai rien à faire et en même temps je suis tout à fait d'accord avec la personne.

— Emire..

Il attend quelques minutes avant de soupirer, signe de : putain, tu m'énerves, j'essaie de te réconcilier avec ton amour de jeunesse.

— C'est bon. J'ai compris.

Je dégage les boucles blondes qui se trouvent sur mon front en évitant son regard, Jessi ne lâchera pas l'affaire tant que je n'aurais pas totalement pardonné Elone, malgré le fait qu'il n'est pas prêt de redevenir proche de lui. Quand mon front se pose contre la vitre, je sens mon téléphone vibrer.

E NASCIMENTO. Pardon de t'avoir déçu. Encore.

Je soupire avant de le ranger dans ma poche et de me concentrer sur la route, je ne mérite pas ça. D'être traité comme celui qui n'a pas le moindre sentiment entre nous.

— Regarde dans la boîte à gants, Kelly me la confier.

Réticent, je me penche lentement avant de déverrouiller la boîte à gants et d'en sortir une chaîne, ma chaîne.

— C'est un complot entre vous ?

Il ricane quelques secondes en secouant les épaules, les parents doivent sûrement être dans le coup également, ça ne m'étonnerait pas que Dirksen et Axle le soit aussi.

— Non. Elone à estimer que ça t'appartenait.

Après un énième soupir de ma part, je finis par acquiescer et reposer le collier au centre de ma paume de main, l'envie qu'il orne à nouveau mon cou commence à me démanger.

— Tu as envie de le mettre.

— Non.

Le rangeant sur le côté de la portière, je pose ma tête sur la vitre en espérant que mon cerveau cesse de m'envoyer de mauvais signaux.

Pardonne Elone.

Fais le payer.

Barre-toi de cette ville.

Quand mes yeux se posent sur un embarquement au port, mes doigts se posent instantanément sur ma nuque, sauf que je n'ai plus de bijou à triturer désormais. Les bateaux qui partent en direction du nord me font vaguement penser à mon escapade avec Elone, je veux la revivre. Encore et encore.

The Shade Of SosthèneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant