Chapitre 16 : La contrariété de Lorenzo

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Mozart et Salieri entrèrent dans le palais. Après quelques jours de repos, enfin plus ou moins, bien mérités, le blond avait laissé Salieri à reprendre le travail, mais sans en faire trop et ils avaient quitté le manoir de l'italien ensemble pour se rendre au palais. Dès qu'ils furent dans le hall principal, un serviteur vint leur annoncer que l'empereur les demandait, ils allèrent donc dans le grand salon, où Joseph II attendait tranquillement. Les deux hommes s'inclinèrent, et l'empereur parla le premier.
- Ah, vous voilà. Salieri, j'aimerais vous confier un dossier qui me préoccupe, au sujet d'un banquet que je compte donner.
- Bien sûr, à vos ordres, votre majesté.
- Mozart, reprit l'homme, je voudrais vous commander un opéra. j'ai conscience que vous avez déjà un projet qui va bientôt être en représentation, mais d'ici quelques semaines, pourriez-vous vous consacrer à ma commande ?
- Bien entendu, votre majesté.
- Parfait, parfait. Je vais aussi réfléchir à une nouvelle opportunité de vous voir travailler ensemble.
Si Mozart sourit à l'idée, Salieri se dandina légèrement sur ses pieds, détournant les yeux. L'empereur le fixa attentivement, il le connaissait bien étant donné leur proximité passée. Il eut alors un grand sourire.
- Alors, ça y est Mozart ? Vous avez réussi ?
Wolfgang comprit aussitôt la référence, et il sourit aussi.
- Ce fut ardu, votre altesse, mais oui !
Il entremêla ses doigts à ceux de Salieri, qui le laissa faire, rougissant simplement, gardant son regard fuyant.
- Ne soyez pas si gêné voyons, rigola doucement Joseph II, vous le méritez enfin. J'espérais bien vous voir trouver la personne qui vous comblerait.
Salieri pinça ses lèvres.
- Je vous remercie pour votre attention à l'égard de mon bien être, votre majesté.
Il s'inclina, et recula pour sortir, entraînant avec lui Mozart qui tenait toujours sa main, et qui n'avait aucune envie de la lâcher, bien qu'il le fit quand ils furent à l'extérieur.

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Lorenzo souffla, contrarié. L'opéra était terminé depuis une vingtaine de minutes, et le librettiste ne parvenait pas à trouver Mozart, alors que la foule l'attendait pour le féliciter à l'entrée du théâtre. Il parcourait les couloirs, demandait aux techniciens, mais personne ne savait lui dire où était passé l'autrichien. Il décida d'aller vérifier les loges, bien que les acteurs lui aient affirmé qu'ils avaient été les derniers à quitter les lieux. Lorenzo da Ponte était un homme patient, et il le fallait bien quand on travaillait avec Wolfgang Mozart, il s'amusait même de son comportement taquin, assez enfantin et parfois provocateur, mais il était aussi souvent dépité par son manque de tenue, particulièrement quand ils travaillaient, et de plus pour la cour de Vienne. Toutefois, malgré ça, il adorait Mozart, et l'estimait profondément. Il ouvrit la porte d'une loge au fond du couloir et se figea, il y a avait de forts gémissements, semblables à des couinements aigus, signe d'une perte de contrôle, et un rire léger. Un rire qu'il reconnut rapidement. Le son venait de derrière le paravent.
- Diantre ! Lâcha Lorenzo. Au nom du Seigneur, veuillez m'excuser, Wolfgang.
Si la voix qui gémissait sembla se couper net face à son intervention, le rire lui reprit de plus belle.
- Lorenzo, c'est vous qui jurez ainsi ?
Il semblait hilare et pas du tout dérangé par son intrusion.
- Oui c'est moi. je vous cherchais, mais je ne savais pas que...
- Que ?
Lorenzo soupira.
- Enfin, Wolfgang, vous auriez pu attendre avant de... Enfin bon, ce n'est pas raisonnable d'emmener une courtisane pour ce genre d'activités dans la loge.
- Une courtisane ?
- Ne me prenez pas pour un idiot, mon ami, toute l'équipe est sortie et il ne manque que vous. Ce n'est pas une actrice avec qui vous vous amusez actuellement. Prenez garde à ce que Rosenberg n'entende pas parler de cette affaire, il serait ravi de l'utiliser pour vous discréditer. En attendant je vais dire à la foule qui vous attend que vous êtes déjà parti, je suppose que vous en avez pour un moment.
- Je prends note de l'information, merci Lorenzo. Et oui, en effet.
Il rigola et Lorenzo referma la porte. Son ami ne savait décidément pas se tenir.


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La porte se referma, et derrière le paravent, Mozart baissa les yeux vers la personne qui se trouvait sous lui. Les bras relevés au dessus de sa tête, attachés par des rubans issus de costumes, un autre tissu dans la bouche pour le museler, bien que ça n'empêche pas les gémissements d'être audibles, ses longs cheveux bruns éparpillés sous le sol et ses vêtements retirés et balancés sur le côtés pour laisser à l'autrichien un accès complet à son corps. Wolfgang rigola une nouvelle fois.
- Une courtisane alors ?
Salieri fronça les sourcils, vexé par la moquerie, mais aussitôt, le blond reprit ses caresses de sa main habile sur son sexe tendu, et le visage d'Antonio se décrispa dans la seconde, tandis qu'il gémissait et rougissait en même temps. Mozart embrassa son cou, susurrant.
- Ne vous fâchez pas... Même si j'ai une confiance aveugle en lui, il vaut mieux que la cour continue de croire que je suis frivole avec de nombreuses femmes, ça vous permettra la discrétion, maestro....
Il embrassa ensuite son torse, jusqu'à venir sucer ses tétons, puis il descendit encore ses lèvres brûlantes le long de ses abdos. Salieri, malgré lui, ondula son bassin, pour accompagner les gestes de son amant, et surtout approfondir le contact.
- Quel impatient, s'amusa Mozart en réponse à ses gestes.
Son souffle chatouilla Antonio, qui sentit sa respiration se couper. Son cœur aussi s'arrêta quand la bouche brûlante et experte du blond atteignit son entrejambes pour lécher avec lenteur. Sa tête bascula en arrière tandis qu'il gémissait, et Wolfgang agrippa brusquement les cuisses de son aîné pour avaler son sexe et l'entraîner entre ses lèvres dans un rythme effréné. Après de longues minutes, il le relâcha, le laissant respirer, et introduisit sa langue en lui, le faisant doucement gémir. Il remplaça sa langue par l'un de ses doigts, puis un deuxième, dilatant l'espace. Bientôt, Salieri ondula des hanches pour approfondir lui même inconsciemment les mouvements, désirant plus, et Mozart se délecta de cette vision érotique qui l'excitait encore plus. Il lui écarta les jambes, et s'enfonça en lui, tous deux gémissant de délice. L'autrichien accéléra progressivement, encouragé par les sons de son amant, qui n'en voulait que davantage, toujours plus, même muselé d'un ruban. Le visage rougi d'envie, il ne pouvait pas parler mais il savourait chaque mouvement qu'il endurait. Et à force de ce rythme brutal en lui, l'italien atteignit l'orgasme dans une convulsion maintenue par le corps qui l'écrasait, et cette vue magnifique acheva Mozart, qui se libéra en lui à son tour. Essoufflé, il chuchota à son oreille.
- Vous êtes le bienvenu dans ma loge quand vous voulez....


Mozalieri - Le charme du compositeurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant