le réveil

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Pont de vu de Ben :

Deux longs mois s'étaient écoulés depuis que Pierre était tombé dans le coma, plongeant ses proches dans une angoisse constante. Chaque jour, je priais avec ferveur pour son réveil, espérant retrouver la lueur de vie qui animait autrefois son être si vibrant. J'avais sollicité l'aide de ses meilleurs amis, Fred et Guillaume, qui étaient présents à ses côtés jour après jour, comme des gardiens vigilants de son espoir de retour à la conscience.

Ce matin-là, comme à mon habitude, je me suis rendu auprès de Pierre à l'hôpital, prenant sa main dans la mienne avec un mélange de prière et d'espoir. Les machines qui le maintenaient en vie semblaient moins oppressantes à présent, car j'espérais ardemment que ce geste simple puisse être le déclencheur de son réveil. Je lui parlais doucement, murmurant des mots d'encouragement et d'amour, même si je savais qu'il ne pouvait pas les entendre.

"Salut Pierre, je ne sais pas si tu m'entends, mais si c'est le cas, sache que tu me manques. Ta joie de vivre, ton humour, tout cela me manque terriblement. Tu me manques, Pierre. Reviens, je t'aime", dis-je d'une voix empreinte d'émotion, mes yeux embués de larmes.

Alors que je m'apprêtais à me rassoir, une sensation étrange me fit hésiter. Une légère traction sur ma main, comme si Pierre cherchait à m'attirer vers lui. Je me retournai précipitamment et mes yeux s'emplirent de larmes de joie en voyant ses paupières battre faiblement, signe de son retour à la conscience.

"Ben...", chuchota-t-il d'une voix à peine audible, mais tellement précieuse à mes oreilles.

Je m'empressai de lui donner un câlin étroit, laissant mes larmes de soulagement couler librement. "Tu sais, j'ai eu tellement peur pour toi...", murmurai-je, incapable de retenir l'émotion dans ma voix.

"Ça va aller maintenant, je suis là", répondit-il avec un sourire fragile, mais empreint de gratitude.

Alors que nous partagions ce moment d'intense émotion, un bruit de frappe à la porte interrompit notre étreinte. J'ouvris la porte et découvris Fred et Guillaume, tous deux visiblement bouleversés par le réveil de leur ami.

"Oh, Pierre, tu es réveillé...", balbutia Fred, l'émotion étranglant sa voix.

"Oui, Fred, je suis de retour", répondit Pierre avec un faible sourire.

"J'ai tellement eu peur...", ajouta Guillaume, ses yeux brillant d'émotion.

Je les laissai entrer pour qu'ils puissent partager ce moment de retrouvailles avec Pierre. Alors que nous échangions des accolades et des sourires, une nouvelle visiteuse fit son apparition. Une femme, le visage marqué par l'inquiétude et l'anxiété, se dirigea vers moi avec détermination.

"C'est ici que se trouve Pierre ?", demanda-t-elle d'une voix tremblante.

"Heu, oui, qui êtes-vous ?", répondis-je, surpris par son arrivée soudaine.

"Sa femme", répliqua-t-elle, son regard cherchant désespérément une réponse.

Mon cœur se serra à cette révélation.  J'ajouta d'un ton ferme : "Alors il n'a plus de femme, car sa 'femme' l'a trompé. Maintenant, dégagez, c'est à cause de vous qu'il en est là, Pierre."

Je fus abasourdi par le manquede respect. Comment osait-elle venir du doigt ceux qui avaient été là pour Pierre dans son moment de besoin ? Avant qu'elle puisse articuler une réponse, elle tourna les talons et s'éloigna précipitamment, me laissant seul avec mes pensées tourmentées.

Je sentis la colère monter en moi face à cette intrusion impromptue et à l'audace de cette femme de blâmer les autres pour les choix de Pierre. Mais en cet instant de bonheur retrouvé, je choisis de mettre de côté mes propres émotions pour me concentrer sur le rétablissement de mon ami bien-aimé.

Nous avons partagé des jours d'espoir et de rétablissement, Pierre reprenant peu à peu ses forces et sa lucidité. Fred, Guillaume et moi étions toujours là, le soutenant de toutes nos forces. Malgré tout, une tension persistait en moi à cause des paroles de cette femme, réveillant des questions sur le passé de Pierre et sur ce que nous ne connaissions peut-être pas de sa vie.

Un jour, alors que nous étions seuls dans la chambre d'hôpital, Pierre me regarda avec sérieux. "Ben, il faut que je te parle de quelque chose...", commença-t-il d'une voix faible mais déterminée.

Cette phrase m'intrigua et m'inquiéta à la fois. Qu'allait-il me révéler ?

une histoire d'amour qui commenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant