Une porte s'ouvre...

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Proposition d'écriture:

A partir du poème de Robert Desnos, sur la partie qui suit :

Tu te retournes sur le gai paysage

Sans t'apercevoir que la porte s'est

Ouverte derrière toi

L'hôtesse se tient sur le seuil

La maison est pleine d'ombres.

Imaginer ce que vous voyez, la/une porte est ouverte...à la 2ème personne du singulier.

Tu t'immobilises surpris par la clarté qui t'aveugle.

Tu voudrais fuir mais tes semelles semblent collées sur la marche d'entrée.

Tu penses au goudron fondu par la chaleur étouffante.

Tu te dis que tu as une vie au ras du sol.

A l'intérieur, rien ne bouge,

Tout semble figé par le temps.

Les meubles sont d'une autre époque, et couverts de draps pour certains.

Cela leur donne un aspect fantomatique.

La vieille horloge fait résonner son tic-tac inexorable

Qui tombe comme un couperet dans ce silence de mort.

Le coucou ne chante plus, il est mort de désespoir.

Tu crois te souvenir des gens qui ont vécu ici un quart de siècle plus tôt.

Tu remarques alors l'hôtesse qui s'approche.

Elle te scrute avec des yeux bienveillants,

Pourtant tu ne la reconnais pas.

Tu aimerais lui demander qui elle est, ce qu'elle fait là,

Des tas de questions se bousculent dans ta tête,

Les mots s'entrechoquent et forment un magma incompréhensible,

Alors, tu restes muet et paralysé.

Tu songes que tu vas passer pour un simple d'esprit.

Tu t'es enfin habitué à la lumière et tu as cessé de cligner des yeux.

Les odeurs qui affluent sont envoûtantes,

Odeurs de lilas, lavande, citron et romarin.

Tu imagines qu'à quelques mètres de là, mais c'est hors de ta portée,

Un magnifique jardin s'étend en une végétation luxuriante.

L'hôtesse remue les lèvres mais tu ne saisis pas ce qu'elle te dit.

C'est un langage qui t'est étranger et obscur.

Tu es déjà parti dans un ailleurs.

Tu planes, bienheureux, parmi les étoffes blanches comme un spectre.

Tu oublies la grisaille du monde d'où tu viens.

Le temps a cessé son cycle monotone.

L'espace d'un instant, le rire te monte à la gorge,

Mais tu n'émets qu'un faible gargouillis.

Où es-tu tombé ?

Ce monde est-il bien réel ?

L'hôtesse te tend la main, des doigts fins qui paraissent si doux.

Tes bras restent pendus le long de ton corps.

Tu es l'objet d'un sortilège à n'en pas douter.

Elle est si belle, cette femme qui t'observe depuis tu ne saurais dire combien de temps.

Elle semble te connaître, et pourtant tu as l'impression de la voir pour la première fois.

Un tel visage, ça ne devrait pas s'oublier et cependant...

Ce doit être la première fois que tu la regardes vraiment...

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