Chapitre 17

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Pov Jessie

« La maison n'est pas d'où vous venez, c'est là que vous trouvez la lumière quand tout devient sombre » Pierce Brown

La sonnerie de mon réveil me permet d'avoir un réveil en fanfare et surtout deux tympans en moins. J'avais probablement oublié de régler le volume sonore. Je me retourne de l'autre côté, pour pouvoir l'éteindre d'un mouvement brusque. Rien n'y fait, il continue de sonner. Je finis par redonner un coup et mon réveil se fracasse au sol, le faisant taire. Bonne nouvelle la chambre était redevenue silencieuse, mauvaise nouvelle je n'avais plus de réveil.

J'entrouvre les yeux, et sens le soleil me brûler les yeux. Quelle heure est-il? La lumière me paraît aveuglante. J'essaie de me remémorer pour quelle heure, j'avais mis mon alarme. Je crois bien que c'était 9 h. Je tends la main vers mon téléphone sur la table de nuit, et regarde l'heure s'affichait: 10h45. QUOI? Et zut, je me lève d'un bond et fonce dans la salle de bain pour me préparer. J'avais promis à mon frère que je me lèverais plus tôt pour m'occuper de mon neveu.

Je prends une douche rapide, sans prendre la peine de me sécher les cheveux. Je préfère me faire une natte serrer qui me descend jusqu'au milieu du dos. J'adorais mes cheveux. C'était bien l'une des seules choses que j'aimais dans mon physique, peut-être aussi mes yeux, mais ils me rappelaient trop mon père. Malheureusement on ne choisit pas sa génétique. Par contre j'avais hérité des cheveux de ma mère, blonds, longs, et fins comme la soie. J'y avais mis quelques couches de couleurs il y a 8ans pour montrer mon désaccord avec mon paternel, et depuis j'avais gardé cette touche de fantaisie. Je me contentais de changer la couleur de ces quelques mèches tous les quelques mois chez le coiffeur, qui me proposait toujours des couleurs extravagantes. J'adorais ça. La dernière fois il y avait mis un soupçon de bleu clair, qui se mariait à la perfection avec de blond. D'ailleurs je devrais me refaire une coupe, enfin bon je ne pourrais probablement plus le faire pendant un moment, au vu de la situation actuelle.

Ma belle-soeur avait eu la gentillesse de me prêter quelques affaires de rechange, et un set de toilette. Même si nous ne faisions pas la même taille, ces pantalons plus larges me conviennent, ainsi que certains de ces t-shirts. Je n'allais décidément pas faire la fine bouche alors qu'ils m'accueillaient si chaleureusement à chaque fois.

Je ne pris pas la peine de me mettre une couche de maquillage, de toute façon je n'en avais pas ici. Mon frère travaille dans une ferme, pas besoin de se faire belle. J'enfile une tenue décontractée, qui me permet d'être libre de mes mouvements pour jouer avec les enfants: un pantalon large avec un bord élastique, et un pull à manches longues assez moulant. Et je fonce en direction de la cuisine.

Arrivée en bas des marches, je ne vois personne dans le grand salon, avoisinant une cuisine ouverte. Je croque dans une pomme, et mange tranquillement mon petit-déjeuner en faisant le tour de la maison pour essayer d'y trouver ses habitants. Ne voyant personne, je me rends compte qu'ils doivent tous être dehors à travailler. J'enfile mes bottes hautes adaptées à la boue et me dirige vers la sortie. Après 10 min de recherches supplémentaires, je vois mon frère dans le pré avec mon neveu. Ma belle-soeur n'est pas en vue. Peut-être qu'elle donne à manger aux poules, avec ma nièce de 18 mois. Je me remémore le moment de ma venue, il y a trois jours. Mon frère avait été surpris, c'est le moins qu'on puisse dire, mais il m'avait accueilli sans poser de questions, de même que le reste de sa famille.


Flashback

Après les quelques heures de trains, puis la prise d'un bus pour une bonne quarantaine de minutes, et quelques kilomètres de marche à pied, j'étais finalement arrivée chez mon frère. Je m'avance dans son allée, dont les fleurs multicolores ensoleillent la demeure en été. Je respire profondément, et sens une odeur de campagne. Certains me trouveront étranges car j'adorais la ferme. Certes, les odeurs n'étaient pas toujours des plus agréables, mais j'adorais m'occuper des animaux, pouvoir faire quelque chose de mes mains. Pas de maisons collées à moins d'un mètre de ma chambre à coucher. C'était le plein air, une sensation de liberté.

Je toque à la porte de sa maison. Dans mon dos, je sens le soleil perdre en intensité. La nuit serait bientôt là. J'espère que mon frère est à la maison, sinon je devrais passer la nuit dans sa grange. Perdu dans mes pensées, je ne remarque pas tout de suite que la porte s'ouvre en grand. Je sens des bras se refermer sur moi, et ma tête se presse contre une épaule bienveillante:

- Tu m'as manqué petite soeur. Rentre, tu es frigorifié.

Je relève la tête pour poser mes yeux pleins de larmes sur mon demi-frère. L'homme qui m'a sauvé la vie. Je m'essuie le coin des yeux avec ma manche, et rentre dans leur grande maison. Celle-ci était dans un style ancien, avec quelques touches de nouveau, comme par exemple les meubles, ou les lampes.

Mon frère me fait assoir sur leur gigantesque canapé. Je m'attends à ce qu'il me pose des questions. J'aurais dû l'appeler avant de venir. Il serait venu me chercher à la gare. Je sais qu'il n'aurait jamais dit non à ma présence, c'est pourquoi je m'étais précipité ici sans penser aux conséquences. Du bruit provient de la cuisine, et je vois ma belle-soeur s'approchait avec un plateau dans les mains. Elle me tend un thé bien chaud. Mes larmes coulent de plus belles sur mes joues déjà rosies par le froid. Ils finissent par s'asseoir tous les deux sur le canapé, chacun d'un côté de moi. Ils attendent une explication. J'essaie plusieurs fois de leur répondre sans succès. Que pourrais-je leur dire? Que je me suis fait agresser par deux types louches, puis que deux autres sont venus à mon secours, mais que je croyais qu'ils étaient des hommes de mon père? Et que malgré cela ils m'attiraient inexorablement? Je voulais pas les attirer dans mes problèmes. Je me rends compte que c'était une idée stupide de venir chez eux, car si ces hommes étaient bien les hommes de main de mon paternel, ils sauraient où me retrouver. Mon père avait lâché son emprise sur mon demi-frère, car il préférait jouer au chat et à la souris avec moi. Après quelques minutes de silence qui me semblent interminables, mon frère jette un coup d'oeil à sa femme en hochant la tête avant de dire:

- Tu sais que tu seras toujours la bienvenue dans cette famille. Peu importe ce que tu cherches à fuir. On ne te demandera pas d'explications. Mais sache que si tu veux parler, on sera là. Reste aussi longtemps que tu le souhaites. Tu connais déjà ta chambre. On l'a laissé dans le même état que la dernière fois que tu es venue.

Mon frère me prend dans ses bras et monte mon minuscule sac que j'avais emporté avec moi jusque dans la chambre d'amis. En fait cette pièce ne servait qu'à moi. Elle ne changeait pas d'un pouce. Je savais qu'elle m'était réservée et que j'avais donc toujours un endroit où me rendre quand je me sentais perdu.

On finit notre soirée devant une série criminelle avec des chips et d'autres apéritifs, et je finis par partir me coucher.


Fin Flashback

Mettant fin à mes souvenirs, je fais un signe à mon frère et mon neveu. Celui-ci se précipite en courant vers moi:

- Bien dormi Tata Jessie? Tu as pris du temps pour sortir. Papa ne voulait pas que je vienne te faire des câlins pour te réveiller, car il a dit que tu devais dormir. Mais maintenant on peut jouer ensemble dit?

- Bien sûr mon ange, va attraper ton ballon. On va se faire quelques frappes, puis on aidera tes parents avec la ferme.

Mon neveu pousse un cri de joie et se précipite à l'intérieur pour chercher sa balle.

Mon frère me fait un mouvement de la main de loin et se remet au travail dans ses champs. L'hiver était presque là. Il devait finir ses dernières récoltes, et préparer le champ pour les 3 prochains mois. Mon regard se lève vers le ciel, et je vois des nuages apparaitre à l'horizon. Mes pensées étaient encore perdues dans les yeux de ces deux hommes. Pourquoi je n'arrivais pas à me les sortir de la tête... Ils hantent mes nuits, mais pas de cauchemars comme cela aurait dû être le cas. Non, mon esprit préfère les rêves érotiques. J'étais vraiment une idiote de penser encore à eux. Ma main tremble depuis trois jours, depuis que je les avais vu à l'hôtel. On aurait dit un junkie en manque de sa dose, ridicule. Je secoue la tête, et fait demi-tour vers mon neveu, sortie de la maison avec sa balle.

J'avais comme un mauvais pressentiment. Ma vie allait bientôt changer du tout au tout. 

Meute Rainblood: La légende des bêtasDonde viven las historias. Descúbrelo ahora