Splatch !Je suis arraché de mon sommeil lorsqu'un véritable déluge s'abat sur moi. L'eau s'écrase sur ma tête et se met de là à se répandre sur mon haut de pyjama, mon oreiller et mon matelas.
J'ouvre grand les yeux et les referme aussi sec devant l'afflux excessif de lumière qui me brûle la cornée.
- Qu'est-ce que... ? je bredouille en me redressant.
Quelques gouttes glacées en profitent pour couler de mes cheveux à ma nuque. Je frissonne de la tête aux pieds en réprimant un glapissement. La peau nue de mes bras se couvre de chair de poule.
- Debout Vivien ! s'écrie une voix au-dessus de moi.
Je lève aussitôt la tête si vite que je me fais mal à la nuque. Mélusine, mon abominable petite sœur, me fixe depuis le plafond, des gouttelettes au bout des doigts. Évidemment. C'est à elle que je dois cette douche impromptue.
Je pousse un grognement excédé en mettant une main devant mes yeux, toujours ébloui.
- Mélu !
Flop flop flop flop flop.
La petite peste se met à voltiger au-dessus de moi, très contente d'elle-même. Ses ailes s'agitent dans tous les sens et elle va même jusqu'à effectuer un looping aérien, un exploit étant donné l'exiguïté de l'espace disponible.
- Maman a dit que je devais te tirer du lit, braille-t-elle avec enthousiasme, la tête en bas.
Je cligne plusieurs fois des paupières, mal réveillé, et essuie d'un geste de la main mon visage trempé. J'ai horreur d'être réveillé en sursaut, surtout pendant les vacances. Et encore plus le dernier jour du mois d'août, soit la veille de la rentrée, quand c'est le moment ou jamais de faire le plein de grasse matinée.
Je pointe le sol du doigt.
- Redescends ! j'ordonne à ma petite sœur de mon ton le plus sévère. Tu ne dois pas utiliser tes ailes ici. Et si un voisin te voyait ?
Bien entendu, elle m'ignore, trop occupée à rire comme une folle.
Je lance mon oreiller en l'air et le frappe comme pour réaliser un service au volley. Un couinement satisfaisant m'apprend que j'ai atteint ma cible. Mélusine prend tout juste le temps de me jeter un regard indigné avant de filer à tire d'aile hors de ma chambre en laissant derrière elle une traînée de gouttes sur mon parquet, à la manière d'un gros escargot.
- Maman ! s'époumone-t-elle à travers la cage d'escalier. Maaaaman, Vivien m'a lancé un coussin dessus !
Flop flop flop flop.
Je me laisse tomber sur le dos pendant que la voix lointaine de ma mère s'élève.
- Mélusine, je t'ai déjà dit cent fois de ne pas voler dans la maison.
- Mais Maman ! Il...
Quelqu'un doit ensuite fermer une porte, car je n'entends pas la suite des récriminations de ma petite sœur.
Je m'étire en poussant un grognement. Impossible de me rendormir, avec mon matelas trempé. En plus, la lumière estivale entre à grand flot dans ma chambre parce que je ne pense jamais à fermer mes volets.
Je me redresse à nouveau et me masse le dos soudain douloureux. Ces derniers temps, je ressens parfois de curieux pincements au niveau des omoplates. J'ai beau me contorsionner devant mon miroir, je ne vois rien qui puisse les justifier. Ils disparaissent d'ailleurs toujours très vite, comme à présent.
Je prends un moment pour pousser un long soupir. Puis, une jambe après l'autre, je m'extirpe de mon lit, de mauvaise humeur.
Je retire mon haut de pyjama trempé pour enfiler un autre pas trop sale que je trouve balancé sur une chaise. C'est mon préféré, celui sur lequel est imprimé la tête de Geralt de Riv, le héros de The Witcher. Maman me l'a offert pour mon dernier anniversaire. Il est trop cool et collector puisque la petite boutique dans laquelle elle l'a trouvé lui a affirmé qu'il n'avait été produit qu'en un petit nombre d'exemplaires.
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Le lycée des Surnaturels (bxb)
FantasyPas facile d'être le seul garçon fée jamais né ! Presque dépourvu de don magique, Vivien Guyonvarc'h ne s'attendait pas à briller en entrant au lycée secret des Surnaturels réservé aux créatures magiques. Il était en revanche loin de se douter qu'il...