Chapitre 38

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Je passe une bonne partie de la nuit à bosser sur mon ordinateur, la luminosité au minimum pour ne pas déranger mon colocataire. Vers trois heures du matin, je finis par disposer d'un texte potable et d'un diaporama montrant les photos que j'ai prises lors de notre expédition. Je peux alors aller m'écrouler sur mon lit sans même retirer mes chaussettes.

Le réveil sonne ce qui me semble cinq minutes plus tard.

— Je suis sûr que ça va bien se passer, essaie de mon conforter Jérémie sur le chemin.

— Humm, je lui réponds, trop fatigué pour articuler une phrase.

Mes yeux se ferment tout seul tandis que j'avance dans le couloir le dos courbé comme un zombie, le cerveau en veille. Je ne vois pas Auguste venir et lui rentre dedans.

— Salut, garçon fée ! me lance-t-il joyeusement.

Jérémie marmonne quelque chose et s'empresse de nous laisser seul.

J'utilise mes dernières forces pour enfoncer ma clef USB dans la main du loup.

— Voilà notre diaporama, je grogne. Et ton texte. Tu n'auras qu'à le lire.

J'agite mollement une série de feuilles sous son nez.

Le loup les prend avec une petite moue.

— Tu as tout fait tout seul ? Je croyais qu'on allait travailler ensemble ce midi ?

Je fulmine, trouvant tout juste assez d'énergie pour m'indigner.

— En seulement une heure ? Tu crois que c'est ainsi qu'on élabore un exposé correct ?

Auguste enfourne les feuilles dans son sac à dos sans grand soin, ce qui me fait froncer les sourcils.

— Tu te mets trop de pression sur toi-même, garçon fée. Ce n'est pas très sain. Pas étonnant que tu envisages d'exploser.

Je bâille, trop épuisé pour me préoccuper de ma maginélose. Je me ferai du souci à ce sujet demain.

— Je n'envisage rien du tout. C'est juste quelque chose qui va m'arriver indépendamment de toute volonté.

— Bon, bon, conclut l'alpha. Si tu le dis... Je dois filer à un entraînement de combat. On déjeune ensemble pour répéter ?

Je suis trop épuisé pour l'envoyer bouler ou trouver une réplique intelligente.

— OK.

Il me sourit, ce qui ne se révèle jamais très bon pour mon rythme cardiaque.

— À plus, garçon fée.

Et je n'ai alors plus qu'à courir pour rattraper Jérémie qui ne m'a même pas attendu.

C'est fou lorsque la journée passe vite lorsqu'on s'approche d'une échéance stressante. Nous arrivons soudain à l'heure du cours d'artéfacts comme si le temps avait fait un bond en avant pour le simple plaisir de me contrarier.

Morgane vient m'infliger une tape dans le dos.

— Bonne chance avec ton chat, p'tit frère.

— Hmph... Finalement... pas un chat..., je rectifie.

Mais je n'ai pas parlé très distinctement et je ne suis pas certain qu'elle m'ait entendu.

M. Marlin nous fait entrer dans la salle de classe.

— M. Koch, M. Guyonvarc'h, la place est à vous !

Je reste pétrifié tandis qu'Auguste se lève avec grâce. Il a le temps d'atteindre le tableau et de lancer le PowerPoint avant que je ne le rejoigne lentement, mes mains crispées sur mon texte. Je manque me faire un croche-patte avec mes propres pieds.

Le lycée des Surnaturels (bxb)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant