Chapitre 10 : Nous sommes colocataires.

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Hey bonjour <3

. . .

Mercredi 19 janvier (19h56):

Ange était chez sa grande sœur Lisa depuis 4 jours lorsqu'Alonzo lui avait enfin envoyé un message pour prendre de ses nouvelles, lui demandant par la même occasion s'il avait été inscrit sur la feuille de match en vue de la rencontre face à l'Aviron Bayonnais qui aurait lieu le surlendemain.

Cependant l'italien n'avait pas répondu tout de suite. Car durant ces quelques jours qui visaient à prendre un peu de distance avec Alonzo, il n'avait pu nier l'évidence : le plus jeune lui manquait. Et c'était agaçant, car il n'arrivait pas à se comprendre lui-même.

Le fait que son colocataire gay et ivre de 18 ans lui ait dit qu'il était sexy, n'était pas un problème en soi. Le problème était que cela lui plaise autant, que l'image d'Alonzo l'embrassant chaudement sous l'oreille hante son esprit d'une manière bien plus agréable que nécessaire et que malgré cela, sa seule préoccupation était de savoir si l'espagnol allait bien, s'il avait digéré sa dispute avec Stéphane Glas et s'il s'était bien remis de sa cuite.

Mais il ne pouvait pas le savoir... Car il avait fui chez sa sœur aussitôt, comme si Alonzo allait lui sauter dessus dès son réveil et que le risque que cela lui plaise l'avait fait fuir directement.

"Je suis trop stupide..." soupira-t-il en reposant son téléphone sur la table du salon de sa sœur.

Sœur qui apparut d'ailleurs soudainement par-dessus son épaule -le faisant sursauter- pour aussitôt lui poser une question sans nul doute indiscrète.

"Qui est "Aloncito" ? Et surtout, pourquoi tu ne lui réponds pas ?" demanda-t-elle en appuyant ses deux coudes sur le dossier du canapé, un air réprobateur sur son joli visage.

Ange soupira brièvement avant de se retourner vers elle.

"C'est mon coloc." marmonna-t-il, se retenant alors de lui faire une remarque sur le fait qu'elle ait lu ses messages par-dessus son épaule, jugeant qu'il aurait alors l'air sur la défensive.

Lisa fronça légèrement ses sourcils bruns et eut comme une illumination.

"Le garçon qui était avec toi à ton dernier match ?" fit-elle avec un sourire léger, presque sûre de sa supposition.

"Celui-là même..." il acquiesça, puis réfléchit quelques secondes. "Attend... comment peux-tu savoir ça toi ?" marmonna-t-il finalement, perplexe.

Elle haussa les épaules et répondit simplement.

"J'ai regardé ton match à la télé, et les commentateurs ont parlé du fait que le mec à tes côtés était un ancien joueur du FCG dont la blessure avait prématurément arrêté la carrière, Alonzo Gonzalez qu'ils l'ont appelé, alors Alonzo/Aloncito, j'ai pu faire le lien." expliqua-t-elle avant de finalement s'assoir à côté de lui sur le canapé. "Mais alors pourquoi tu ne lui réponds pas à ce pauvre garçon, il demande de tes nouvelles non ?"

Ange souffla et posa machinalement sa tête sur l'épaule de sa grande sœur. Il ne savait pas vraiment s'il avait envie de lui expliquer toute l'histoire, alors il choisit bêtement une explication quelque peu maladroite et incomplète -voire carrément incomplète-...

"Il aime les hommes."

Ce fut tout ce qui put sortir de sa bouche avant que sa sœur ne vienne lui flanquer une claque à l'arrière de son crâne.

"Et alors ?! En quoi ça te pose un problème ?!" s'agaça-t-elle dans le même temps.

-Une chose à noter sur les Capuozzo, était que Lisa avait toujours eu le sang chaud et qu'elle pouvait s'énerver rapidement si la raison en valait la peine. Ce qui contrastait d'ailleurs totalement avec son petit frère, qui gardait plutôt ses ressentis pour lui et n'explosait que lorsqu'il était à bout de nerfs.-

Si te vas, yo también me voy.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant