Chapitre 22

118 10 0
                                    

PDV Neteyam :

Je ne cessais de me demander s'il s'agissait d'une bonne idée, s'il n'était pas préférable que je fasse demi-tour. Mais tout en me questionnant, je ne faisais qu'avancer, encore et encore sans jamais parvenir à me décider. Cela devait signifier que j'avais pris la bonne décision, et qu'il ne fallait en aucun cas que je me rétracte. Sauf que plus, je me rapprochais de cette montagne et plus, j'avais l'impression qu'elle ne m'accueillerait pas à bras ouverts.

Depuis que j'étais arrivé dans la large zone qui entoure le pied de la montagne, je n'avais cessé d'apercevoir des ombres passer au-dessus des arbres. Comme si, non loin d'ici, se trouvait un nid d'ikrans et qu'ils ne pouvaient pas arrêter leurs déplacements incessants dans les environs. Au niveau du nouveau campement Omaticaya, on ne les voyait pas du tout traverser les airs et j'avais seulement commencé à les remarquer depuis peu, lorsque la montagne est redevenue imposante et effrayante.

J'appréhendais beaucoup ce que j'allais y voir. Et si je me faisais repérer ? Seraient-ils capables de m'éliminer comme ça, sans réfléchir ?

Malheureusement, je n'avais aucun doute à ce sujet. Ils nous avaient bien prouvé à quel point ils pouvaient être sanguinaires. Je me devais alors de rester sur la défensive, du début à la fin. Et de toute façon, il s'agissait pour l'heure d'une mission de repérage. Mon objectif était donc simple : je devais comprendre l'ennemi pour un jour espérer le prendre par surprise. Mais cela allait être long, car la zone de recherche pour mettre la main sur leur campement était vaste. En plus de ça, je ne pouvais pas me permettre de me précipiter et de risquer alors de me faire repérer. La discrétion allait devenir mon outil le plus précieux.

Tandis que je m'étais assis contre un arbre, en attendant de trouver le courage de continuer mon tour, une nouvelle ombre est passée au-dessus des arbres. Celle-ci était plus grande que toutes les autres que j'avais pu croiser depuis quelque temps. Tout simplement par ce qu'elle volait beaucoup plus bas que le reste de ses camarades. C'était donc la première fois que j'arrivais à apercevoir autant de détails sur l'un de ces animaux. Il ne s'agissait pas d'un ikrans comme nous avions l'habitude de monter chez les Omaticayas. Il s'agissait de la plus grande version que je n'avais jamais d'un ikran en vol. Les ailes déployaient, il devait être deux fois plus grand que Tsawke.

Je devais être suffisamment camouflé par les arbres puisqu'il n'a pas eu l'air de s'intéresser à moi. Il est simplement passé, si près des feuilles que j'en ai senties le courant d'air qui avait suivi ses battements d'ailes. J'ai compris que si je ne daignais pas me lever pour le suivre des yeux, il disparaitrait aussi vite qu'il m'était apparu. Alors, je me suis redressé et courant comme un enfant beaucoup trop curieux, je l'ai suivi des yeux jusqu'à ce que je ne puisse plus le retenir.

Contre toute attente, il s'était posé au sommet de la montagne avant de se laisser tomber à l'intérieur, comme si un puit s'y trouvait en son sommet. Et j'ai compris qu'il ne s'agissait pas d'une montagne et que le camp que je cherchais depuis des heures entre les arbres était en réalité très loin d'être à terre.

*

Gravir un volcan tout en voulant être discret était un drôle de défi, mais comme toujours, j'avais très vite réussi à le relever. J'avais su improviser une cachette efficace lorsqu'un ikran était soudainement apparu dans le ciel, après celui-ci, je n'en avais plus recroisé. Leurs déplacements n'étaient pas réguliers et ça je l'avais remarqué depuis mon arrivée dans la zone. Il pouvait donc en apparaitre un autre à n'importe quel instant, ce qui s'ajoutait à mon stress.

Finalement, après m'être suffisamment battu pour atteindre le sommet, j'ai réalisé que ça n'avait pas été pour rien. D'en haut, caché par des pierres tièdes au bord du gouffre du volcan endormi, j'observais un nouveau paysage plus qu'époustouflant. Lorsqu'on a grandi comme moi dans la forêt, sans jamais voir autre chose que des arbres ou de la mousse, découvrir l'océan ou la cheminée aménagée d'un volcan était quelque chose d'unique. Une expérience aux sensations étranges. Car elle mêle la stupéfaction et la crainte.

Avatar : La danse des flammes (Tome 2)Where stories live. Discover now