Oublie ça...

Chapitre 14 : Evan

Après avoir raccroché, je fixe le plafond. Sa voix enjouée a laissé place à un silence pesant dans ma chambre. Pourtant dans mon esprit, c'est tout autre. Je repense à aujourd'hui, à sa voix, à son sourire, à ses mains qui ne cessent de bouger lorsqu'elle parle. Elle est naturelle, c'est pour ça qu'elle attire les regards. Elle semble incarner la pureté.

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Evan

Je me lève assez tôt aujourd'hui, vers 7h. Je n'arrive jamais à dormir plus le samedi et je dois être habituée vu que je me lève à 6h toutes les semaines.

- Coucou, ça va ? me demande ma mère lorsque j'entre dans la cuisine.

- Ça va et toi ?

- Super, continue-t-elle tout en sirotant son café.

Mon père est également levé, il est assis sur le canapé et lève à peine les yeux.

Je me sers un jus de citron avant de retourner dans ma chambre et d'ouvrir les volets.

Il fait gris dehors. Un temps à rester chez soi sous la couette et à regarder des films.

Je pars me doucher pour tenter de me réveiller.

Lorsque je sors, j'entends mon téléphone sonner au loin. J'attrape une serviette à la va-vite et j'essaie d'aller décrocher mais trop tard, alors, je rappelle.

- Coucou ! dit mon grand-père, comment vas-tu ?

- Coucou, ça va super et toi alors ? je réponds en souriant

- Très bien, très bien, tu sais, je suis content d'entendre ta voix ça fait longtemps qu'on ne s'est pas parlé.

- Seulement 7 jours Papi, je rigole.

- Oui, mais t'es mon petit soleil, la maison est vide sans toi.

Alors, je n'ai même pas besoin de réfléchir que ma décision est déjà prise.

- D'accord, j'arrive vers 12h, ça te va ?

- C'est vrai ? Bien sûr que ça me va !

- D'accord, à tout à l'heure alors !

- A tout à l'heure !

Je l'adore, on ne s'ennuie pas une seule seconde avec lui, c'est un enfant dans le corps d'une personne de 72 ans. Ma mère le lui reproche souvent, elle n'a jamais été vraiment proche de son père, c'est pourquoi je vais souvent le voir seule. Il n'y a qu'aux grandes occasions comme Noël ou encore Pâques que ma famille fait le trajet.

Je prends un sac et y mets le nécessaire : une brosse à cheveux, une tenue pour demain et forcément ma peluche. Alors oui, je suis en première mais je n'y peux rien, je dors mal sans elle. C'est un petit poulpe rouge et orange, je l'ai depuis toujours et je suis incapable de m'en passer.

Je pense que je vais rester jusqu'à dimanche soir donc normalement j'ai tout, le reste, type brosse à dent est déjà là-bas puisque j'y suis souvent.

- Maman ? je demande en arrivant dans le bureau.

- Mmh ? souffla-t-elle, les yeux happés par son travail.

- Je vais chez Papi jusqu'à demain soir.

- D'accord ma chérie, fais attention sur la route et pas de bêtises, je vous connais hein.

Je rigole doucement et vais au garage pour retrouver ma moto. Il habite à plus d'une heure de chez nous mais je peux emprunter les grands axes donc le temps passe relativement vite.

Je me gare dans le garage qui est déjà ouvert. Lorsque je retire mon casque, j'aperçois mon grand-père et je le prends dans mes bras.

- Ça a été la route ? me demande-t-il

- Oui, sauf que les gens ne savent toujours pas conduire mais ça a été.

- C'est bien pour ça que je prends la voiture seulement lorsque je suis obligé, rigole-t-il, bon viens, rentre.

La maison se situe en ville, près de petits commerces. Elle est en pierres et il y a un petit jardin rempli de plantes. Ma grand-mère adorait jardiner et depuis qu'elle n'est plus là donc peut-être 7 ans, c'est mon grand-père qui s'en occupe. Lui qui détestait faire du jardinage pourtant, mais pour elle il aurait déplacé des montagnes si elle le lui avait demandé.

Il se sont mariés très jeune et après, ils ne se sont plus jamais quittés. Je les admire tellement pour leur amour, c'est si beau.

- Va donc ranger tes petites affaires, je vais mettre la table.

Je monte alors à l'étage. Ma chambre n'a pas bougé depuis la dernière fois. Le lit est fait, tout est parfaitement propre et il y a un bouquet de roses blanches sur le bureau. Mes fleurs préférées. Il est vraiment adorable.

- Tu as nettoyé la chambre ? je demande en descendant

- Possible, murmure-t-il.

- C'était pas obligé tu sais.

- Je sais mais ça m'a fait patienter jusqu'à ton arrivée.

Je souris.

- Le bouquet est magnifique d'ailleurs, merci.

Il me fait un clin d'œil.

- Bon à table ! J'avais pas grand chose au frigo, donc je suis sorti acheter des pizzas ! Une au saumon et l'autre chèvre miel, je sais que tu aimes bien les deux ! Mais alors, continue-t-il tout en commençant à manger, parle-moi un peu de toi. Du lycée, des tes amis, de la famille, comment va Benji d'ailleurs ?