Kaliora, la planète aux trésors T.1

Chapitre 1

    Il était environ quatorze heure, mais difficile de le dire puisque le réveille-matin à hologramme avait été projeté à travers la pièce. Les murs tremblaient encore lorsque Lyuri reprit connaissance. Elle toussa pour faire sortir le nuage de poussière qui s'était engouffré dans sa bouche et constata les dégâts. Les débris de la fenêtre et de la décharge étaient éparpillés partout à travers la petite chambre d'internat.

    Propulsée contre la porte, elle posa sa main sur le sol pour se relever, mais s'entailla la paume avec un morceau de verre. Elle grommela en se redressant et posta sa deuxième main au-dessus de ses yeux pour tenter de voir quelque chose dans la poussière retombante.

     « Tout ce ménage pour rien... pensa-t-elle encore sous le choc. »

     L'alarme de la décharge de l'autre côté du mur lança l'alerte en premier, suivie de près par l'alarme du pensionnat, puis retentirent les bruits plus sourds des bâtiments alentour. Quelque chose venait de franchir la Bulle.

     Lyuri avança en évitant les meubles abîmés jusqu'à sa fenêtre, ou du moins ce qu'il en restait. Elle posa ses mains sur le rebord et plissa les yeux pour essayer d'apercevoir quelque chose. Droit devant elle : de la poussière. Au sol : de la poussière. Plus loin : de la poussière. Une poussière ocre camouflait la décharge, les grands immeubles et les bâtiments toujours plus hauts couverts de néons, atteignant presque la délimitation de l'espace par la Bulle.

    Puis, en se penchant un peu, elle vit une masse noire se déplacer rapidement. Le bruit du grillage se faisant secouer violement parmi le son des sirènes d'alertes fit comprendre à Lyuri que quelqu'un ou quelque chose escaladait la frontière entre la décharge et le pensionnat.

    Elle plissa les yeux pour essayer de voir ce qui pouvait secouer le grillage comme ça. Une silhouette atterrit au sol et arrivait droit vers le bâtiment.

     Les battements de son cœur s'accélérèrent, le sang ne fit qu'un tour dans son organisme avant qu'elle ne recule d'un pas incertain vers la porte de sa chambre. Elle posait sa main sur la poignée de la porte quand une masse noire se hissa par la fenêtre habilement.

    La créature se précipita vers Lyuri, lui arrachant un cri de terreur. Des iris jaunes perçantes à quelques centimètres de son visage furent la seule chose distincte que l'adolescente pu voir avant que quelqu'un ne tambourine à la porte.

    « Lyuri ?! Tout va bien ? A trois, j'ouvre la porte ! hurla une voix rauque.

    L'humanoïde prit peur et recula de quelques pas pour se cacher derrière le lit mezzanine.

    — Où suis-je ? demanda-t-il.

    Lyuri ne répondit pas. Elle se retourna, tremblante, et ouvrit la porte. Elle avança vers un homme à la peau couverte d'écailles rouge vif, mais un bruit métallique attira son attention. Sa plaque d'identification était encore tombée. Elle se pencha pour la ramasser mais elle fut stoppée net.

    — Laisse ça là, t'entends pas l'alarme ? La Bulle vient de lâcher, va vite dans la salle B125, ordonna l'homme à la tête de poisson. «

    Lyuri jeta un dernier regard dans la pièce avant que le surveillant ne referme la porte. Ce n'est qu'à ce moment qu'elle constata l'ampleur des dégâts : alors que l'alarme lui brisait les tympans, des élèves en panique courraient, pleuraient, d'autres étaient blessés, allant du gros hématome à la fracture. Le couloir qui avait pour habitude de sentir la javel sentait à présent la saleté et le sang.