Nos cœurs décryptés [Dark romance soft]

Chapitre 3

Myla

Je suis brutalement réveillée par mon portable qui vibre rageusement sur ma table de nuit. Je le cherche à tâtons et l'anxiété me gagne tandis que je vois le mot « Papa » s'afficher sur l'écran. Pourquoi m'appelle-t-il en pleine nuit ?

-Allô, Papa ?

-Mademoiselle Davis ? Répond une voix féminine à l'autre bout de l'appareil.

-Oui ?

-Vous êtes la fille d'Henry Davis ?

-Oui, c'est bien moi.

-Je suis l'agent Lanson de la police de Miami, votre père a été victime d'un cambriolage et a été blessé, vous êtes apparemment son contact d'urgence.

-Oh mon dieu, est-ce qu'il va bien ? Dis-je en me levant aussitôt de mon lit.

-Il est conscient et est entre de bonnes mains, pouvez-vous nous rejoindre chez lui ?

-Oui, bien sûr, j'arrive au plus vite !

J'enfile en vitesse ma tenue de travail que j'avais laissée sur ma chaise la veille et fonce à ma voiture.

Il est 5 :00. Les rues de Miami sont presque vides de monde et j'arrive à destination en moitié moins de temps que d'habitude. Lorsque je gare ma voiture devant sa maison, je m'attends à voir des voitures de police mais rien et les volets de sa maison sont fermés, ce qui n'est pas dans les habitudes de mon père. Je l'appelle sur son portable mais personne ne décroche. S'était-il déjà rendu au poste de police ? Je sors de ma voiture et me dirige à pas prudents vers la porte d'entrée. J'insère les clés dans la serrure mais une résistance m'indique qu'elle est déjà déverrouillée.

-Papa ? Appelé-je en pénétrant dans le hall d'entrée.

Mais seul le silence me répond. La maison est plongée dans le noir et je m'empresse d'appuyer sur l'interrupteur pour allumer la lumière avant de me diriger vers la cuisine.

-Papa, tu es là ? J'ai reçu un appel de la police et...

Je me fige sur place lorsque je vois mon père ligoté à une des chaises de la table à manger et bâillonné par un bout de scotch argenté. À côté de lui se tiennent deux silhouettes entièrement vêtues de noir, au visage masqué et l'arme au poing. Avant même que je ne puisse crier, je sens une main recouverte d'un gant en cuir se plaquer contre ma bouche et me tirer vers l'arrière. Je veux me débattre mais l'homme m'entraine avec force dans le salon attenant à la cuisine avant de fermer la porte sur le visage hagard de mon père. Puis il finit par me lâcher et se plante devant moi, pointant le canon d'une arme dans ma direction tout en maintenant son index sur sa bouche pour me faire signe de me taire. J'ai envie de le repousser et de lui hurler de partir mais je suis comme pétrifiée.

-Tourne-toi. M'ordonne-t-il.

Sa voix grave et étouffée par la cagoule résonne en moi comme un coup de tonnerre et, de peur de représailles, je m'exécute. L'homme m'agrippe les poignets pour les attacher à l'aide d'un collier de serrage avant de me forcer à m'asseoir sur le canapé et se poster face à moi. Mon cœur bat à mille à l'heure. Que font ces braqueurs chez mon père ? Et qu'allaient-ils faire de nous ? Je tente d'écouter ce qui se trame dans la cuisine mais ne perçois aucun bruit. L'homme qui m'a entrainée dans le salon se tient debout, les bras croisés, son regard acéré posé sur moi. Il est clairement chargé de garder un œil sur moi. Après une longue minute de silence, je me risque :

-Qu'est-ce que vous nous voulez ?

-Ferme-la. Me somme-t-il aussitôt.

Son ton se fait tranchant mais je n'allais pas céder pour autant.