Chapitre 22 - La seconde mission

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Bonjour ! 

On est toustes d'accord pour ne pas souligner le fait que je poste avec 24 heures de retard ? Je crois avoir entendu un "oui" au fond de la salle, et on va rester là-dessus. 

Bon, je commençais à trouver que Remus tournait un peu en rond depuis ses retrouvailles avec Sirius. Trop tranquille. Mais on peut toujours compter sur Dumbledore pour mettre un peu de piment dans tout ça ! 

Bonne lecture ! 

*

Décembre 1994

Harry n'avait pas été éliminé lors de la Première Tâche. Malgré ce que Remus et Sirius avaient espéré ardemment, il avait réussi à vaincre le dragon qui lui avait été attribué et avait raconté tout cela dans une longue lettre que Sirius avait reçue dès le lendemain de la tâche. Ils n'avaient pas pu se réjouir de son succès, bien sûr, bien qu'il semblât lui-même très satisfait de sa performance. Remus était retourné voir Dumbledore. Ce dernier n'était pas revenu sur ses positions.

Il s'était mis à geler sur Pré-au-Lard. Malgré les supplications de Remus, Sirius avait catégoriquement refusé de chercher une autre solution (ladite solution étant indéniablement de se cacher au Square Grimmaurd) et il continuait à dormir dans la grotte humide et glaciale. Malgré le froid, Remus avait continué à dormir régulièrement avec lui, rechignant à le laisser seul. Passer des nuits avec Sirius lui avait permis de constater que l'homme faisait des cauchemars. Il n'aurait pas dû en être étonné, en réalité : après avoir vécu ce qu'il avait vécu, il était difficile d'imaginer pouvoir passer des nuits paisibles. La première fois que c'était arrivé, cependant, Remus avait été réveillé en sursaut par les cris et les agitations de Sirius, et il avait sérieusement cru qu'ils s'étaient fait démasquer. Sirius avait été trempé de sueur, tremblant, et il s'était excusé, refusant d'en parler, se tournant sous les couvertures comme si rien ne s'était passé. Il n'avait pas voulu dire à Remus de quoi il avait rêvé. Cela s'était reproduit plusieurs fois depuis et, chaque fois, Sirius s'évertuait à faire comme si de rien n'était.

Remus s'était confié à Ella, qui lui avait dit de laisser le temps à Sirius de lui parler, et il avait suivi ses conseils. Il culpabilisait parfois d'ennuyer la jeune femme avec ses histoires de coeur, après ce qu'elle lui avait confié sur ses propres questions existentielles, mais elle ne semblait jamais en être contrariée et était toujours disponible pour l'écouter. Il avait fait quelques sorties avec le petit groupe - Ella, Micaela, Mark et Evan - mais il avait dû refuser plusieurs fois, de peur de laisser Sirius tout seul trop souvent.

La pleine lune de décembre était arrivée à pas de demi-géant et elle s'était accompagnée, de manière inattendue, d'une nouvelle boule d'angoisse. Remus en avait été surpris - il n'avait jamais été très détendu à l'approche de sa transformation, mais il avait tout de même fini par s'y habituer - mais il avait mis cela sur le compte de la responsabilité qu'il ressentait vis-à-vis de Dumbledore. Il aurait dû se réjouir d'avoir ramené à l'homme des informations importantes, mais cela allait de pair avec un plus grand poids sur ses épaules : Dumbledore en attendait beaucoup de lui, désormais. Et Remus savait qu'il aurait pu faire plus, si seulement il s'y était consacré un peu plus ardemment, s'il avait fait plus d'efforts face à Finn, s'il avait dépassé son introversion pour le bien de la cause. L'angoisse s'accompagnait donc aussi de culpabilité (mais ce sentiment-là ne lui était en rien étranger).

L'inquiétude redoubla quand, au soir du dix-huit décembre et alors qu'il l'avait attendu toute la fin d'après-midi, Remus comprit que Finn ne viendrait pas. Vers dix-huit heures (la nuit tombait vite en cette saison, ils étaient donc enfermés particulièrement tôt), Remus et les autres furent conduits dans leurs cellules, et le jeune homme n'était toujours pas là. Remus savait qu'il n'avait pas pu le rater, car l'endroit n'était pas si grand et, surtout, il était arrivé tôt et avait pris soin de s'asseoir près du guichet d'accueil pour écouter les noms de ses camarades. Il était arrivé au ministère avec une certaine détermination, prêt à tirer de nouvelles informations de Finn, à lui laisser entendre qu'il avait réfléchi à ses propositions, qu'il voulait en savoir plus sur ces groupes militants... Son absence l'inquiétait. Il ne s'était pas attaché à Finn, pas véritablement, mais il avait été attendri par le fait qu'on l'ait cru coupable alors qu'il ne l'était pas. Cette méprise, cet acharnement injuste avaient suscité sa sympathie, son empathie, même, et désormais, il craignait qu'il ne lui soit arrivé quelque chose. Remus avait craint que le ministère ait trouvé une raison quelconque de l'arrêter, mais il comprit vite que ce n'était pas le cas. En effet, au moment où on le conduisait vers sa cellule en compagnie de ses deux colocataires d'une nuit, un employé gradé du ministère vint récupérer la liste d'émargement auprès de sa collègue et cette dernière mentionna le nom de Finn Evert. L'homme fronça les sourcils, l'air sévère, et griffonna quelque chose sur un morceau de papier mauve qu'il plia en un avion, d'un coup de baguette magique, et qui fila dans le couloir. De toute évidence, l'absence de Finn ce soir-là n'était pas attendue par le ministère, à moins que les choses ne se jouent plus haut dans la hiérarchie et que nul n'en soit au courant, ce qui n'était pas plus rassurant.

Les temps perdusWhere stories live. Discover now