Chapitre 44 - La dernière sardine

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Bonjoooour ! 

Les vacances sont déjà finies pour Remus et Sirius, eh oui, on a du pain sur la planche ! 

Bonne lecture :) 

23 juin 1995

Planté au milieu de la clairière débarrassée du campement, Remus se tenait la main, les doigts enroulés dans un mouchoir teinté de rouge. Incapable d'aider les autres à fermer les sacs et replier les tentes, il ronchonnait, histoire d'apporter sa pierre à l'édifice.

- Ça saigne toujours ? s'amusa Mark en passant devant lui.

Remus ôta son mouchoir et constata que son doigt était toujours perlé de rouge.

- Ouais, marmonna-t-il.

Mark eut un rire et Sirius lança :

- J'espère que tu ne perdras pas l'usage de tes doigts !

- Ça serait dommage pour toi, railla Ella.

- Je saurai être imaginatif, répliqua Sirius avec un sourire railleur.

- Je vous dérange pas ? aboya Remus.

Ils éclatèrent de rire.

- Je savais que tu n'avais pas l'âme d'un campeur, dit Evan en passant près de lui et en lui tapotant sur l'épaule.

- Je sais très bien camper ! répliqua Remus.

- Et pourtant, tu dois être le premier humain sur terre à te blesser en arrachant une sardine.

Remus bougonna une dernière fois pour la forme et hissa son sac sur son dos de sa main intacte.

- À quelle heure est votre bus ? demanda-t-il.

- Dans quarante minutes, dit Micaela en fermant sa valise.

À court d'excuses pour justifier qu'ils ne prennent pas le bus avec eux, Remus avait tout bonnement annoncé qu'ils rentreraient par leurs propres moyens et, contre toute attente, personne n'avait rien dit. Remus ne savait pas si les autres avaient discuté entre eux pour ne pas poser de questions, mais, de toute évidence, décision avait été prise de les laisser faire des cachotteries. Dans un sens, cela facilitait les choses, même si Remus doutait que ça dure longtemps.

- Quand est-ce qu'on se revoit ? demanda Ella en faisant la moue.

- Je travaille lundi, si tu veux vraiment me voir, tu sais où me trouver.

- Et toi, Sirius ?

Sirius haussa les épaules.

- Bientôt, j'espère.

Il avait feint la nonchalance. La suite des vacances, après les événements du premier soir, s'était bien déroulée. Le petit groupe avait marché en forêt, dîné autour du barbecue de fortune, discuté jusqu'à ce que la nuit engloutisse les tentes. Ils avaient joué au football, fait des batailles d'eau, subtilement ôté l'alcool de la glacière et discuté de l'avenir. Ils avaient raillé Evan et Mark qui continuaient à se cacher pour s'embrasser, raillé Remus et Sirius qui ne se cachaient jamais pour s'embrasser, et raillé Ella et Micaela qui contemplaient tout cela avec une lassitude feinte.

Ç'avaient été de bonnes vacances, en somme.

Remus n'avait aucune envie de retourner à son quotidien, mais il ne pouvait pas s'en plaindre devant Sirius.

Ils dirent au-revoir aux quatre autres et les regardèrent prendre la direction du village, tentes sur les épaules. Sirius poussa un bref soupir et lança :

Les temps perdusWhere stories live. Discover now