OS Seventeen

Ma famille...

/!\ disclaimer : violences parentales, insultes /!\

PDV Chan

20 heure et demi, c'est l'heure du repas du soir. Après une dernière inspiration sensée me donner du courage j'éteins mon téléphone, le cache sous mon oreiller et sors de ma chambre. Je descends rapidement mais en faisant le moins de bruit possible pour rejoindre ma famille dans la salle à manger.

Dans un premier temps c'est le silence et des regards insistants qui répondent à ma présence puis une fois que je me trouve assit à ma place, face à ma mère, à la gauche de mon père et la droite de ma sœur ainée, ma mère se racla la gorge dans un tic de gêne que je connaissais bien. Je me tente à relever la tête mais je remarque que son regard est dirigé vers mon père. Je frissonne malgré moi et tourne mes yeux sur l'homme à ma droite. Je croise son regard dur et quelques peu haineux sur ma personne.

Moi-Il y a un problème ?

Père-Parle mieux que ça ! Et puis c'est quoi cette tenue encore ? Habille toi comme un vrai mec merde ! Tu aurais pu descendre plus tôt pour aider ta mère ! Mais non toi t'as toujours une bonne excuse pour pas aider !

Je baisse les yeux face à son avalanche de reproches insensés mais durs. Un petit silence lui réponds et cela semble l'énerver puisqu'il tapa du poing sur la table en bois. Ma mère hoqueta de surprise à ce geste mais ma sœur ne réagit pas, comme d'habitude, elle se fait oublier pour ne pas s'attirer les foudres de notre géniteur qui l'effraie plus que de raison. Je la comprends mais qu'est-ce que j'aimerais qu'elle prenne ma défense ne serait-ce qu'une seule fois...

Mère-Chéri, c'est bon, il n'a rien fait, aujourd'hui il est calme. Et puis il vient juste de reprendre les cours il devait avoir des devoirs. N'est-ce pas Chan ?

J'hoche la tête rapidement pour confirmer les paroles de ma mère qui tente de calmer la situation pour empêcher qu'elle ne dégénère avant même de commencer le repas. Mon père souffle bruyamment tout en se servant un grand verre d'un alcool quelconque. Nous commençons alors à manger dans un silence pesant mais habituel. Depuis mon coming-out s'est ainsi, mon père qui ne me portait déjà pas vraiment dans son cœur, abimé par les noirceurs de l'alcool et du tabac, m'a totalement renié devenant violent dans des paroles cinglantes et parfois cruelles. Et le pire arrivait lorsque nous n'étions que tous les deux : des coups brutaux et douloureux. Cela partait d'une simple bousculade pouvant paraitre enfantine à des gifles me faisant tomber au sol devant leur puissance. J'en suis fatigué mais je me dis qu'à la fin de l'année scolaire je quitte cette maison et je pourrais enfin assumer ma sexualité fièrement aux côtés de l'homme que j'aime. Même s'il ne partage peut-être pas mes sentiments... Le connaissant il ne me rejettera pas durement, c'est déjà ça de prit...

Je finis de mettre la dernière assiette au lave-vaisselle puis me mets en route pour rejoindre ma salle de bain qui se trouve dans ma chambre mais je suis stoppé par mon père. Il me regarde avec dégoût et je remarque sans mal à ses pupilles dilatées et son odeur qu'il est parti faire un tour dans le jardin pour fumer je ne sais quoi. C'est dans ces moments-là où il m'effraie le plus...

Père-T'es vraiment qu'un emmerdeur. Ta mère m'a reprit à table, tu as vu. Si elle me quitte ça sera de ta faute, tu le sais. Tu seras à l'origine des douleurs infligée à la famille. Si tu la pousses à me quitter tu le regretteras amèrement.

J'hoche la tête ne voulant pas prendre le risque de le contredire malgré la petite voix dans ma tête me répétant que le problème dans cette famille c'est lui, pas moi. Mon cœur bat vite d'appréhension, comme régulièrement face à lui et ma respiration se fait difficile.

Soudainement mon géniteur attrape mon bras et tire dessus pour me rapprocher de lui. Il pose son autre main sur mon épaule avec violence.

Père-Retourne dans ta chambre et je ne veux rien entendre, t'as compris ?