-13-

114 10 17
                                    

05h12, Loft de Derek, Beacon Hills.

— Oui madame, je comprends, j'arrive tout de suite.

Je raccroche les mains tremblantes, comme il m'est devenu coutume de me noyer dans mes émotions, j'essaie d'ignorer le mélange de tristesse pure et d'anxiété sévère que je ressens en ce moment.

— Le cœur de mon oncle s'est arrêté ce matin. Je brise le silence, le cœur lourd.

« Je suis vraiment désolée, Willow. » Stiles  compatissant pose sa main sur mon épaule, se voulant réconfortante.

— Il n'est pas.. mort. Je corrige, réalisant le sous-entendu dans mes paroles, il est en état critique mais il tient bon.

Je n'arrive pas à croire que notre histoire, à mon oncle, Dave et à moi, puisse se finir dans les mêmes circonstances tragiques qu'elle a commencé.
Le feu ne peut pas m'enlever la dernière personne à qui je tiens.

— Il faut que j'y aille, j'ai besoin d'être près de mon oncle.

Stiles propose de me ramener à l'hôpital et je lui en suis infiniment reconnaissante, c'est vrai qu'à pieds, ce n'est pas la porte à côté.

Nous quittons le loft en silence et prenons la route. Je m'en veux de ne pas être restée avec lui, mais en même temps, je suis soulagée de ne pas avoir assisté à la scène. Mon cœur se serait arrêté en plus du sien.

— C'est Jenna qui t'héberge ?

— Nope, à vrai dire on ne se parle plus.

— Je suis désolé de l'apprendre. Du coup, tu vas aller chez qui ?

— Franchement.. Aucune idée.

Être sans domicile est le dernier de mes soucis, pour l'instant je me concentre sur mon oncle et après on verra. J'attaque un problème à la fois.

— T'inquiète pas, on va trouver une solution.

Je me tourne vers lui et son sourire sincère me réchauffe le cœur, c'est toujours bon de savoir que j'ai au moins un ami dans tout ce bourbier.

« Merci beaucoup, Stiles, pour tout. » Quand on arrive à l'hôpital, je confie mes affaires à Stiles, c'est-à-dire mon cadre et mon livre, pour éviter de me balader toute la journée avec. Je me dirige vers les portes avec un poids immense sur les épaules.

Il est temps d'être forte, Willow. Tu n'as plus personne qui pourra l'être à ta place.

Arrivée à la porte de mon oncle, je suis réticente à entrer. Je trouve le courage tout de même de presser la poignée.
La scène qui se joue à l'intérieur m'arrache quelques larmes, il est dans un état plus terrible que quand je l'ai laissé. S'ajoutant à la machine aux bipes réguliers, mon oncle respire désormais grâce à un tube.
Peut-on revenir après ça, je l'espère vraiment.

Je m'assois sur la chaise près de son lit, sans avoir le courage de le toucher, j'étouffe quelques sanglots. Qui sait ce qu'il peut entendre ou pas, je n'aimerais pas qu'il sache que je pleure, il se ferait une mauvaise idée et se mettrait dans un état encore pire.

De nombreuses minutes passent avant qu'Anna ne déboule dans la pièce, un sac à dos sur l'épaule.
Elle me prend dans ses bras avant de me tendre le sac : je t'ai mis les essentiels : des sous-vêtements et des vêtements propres ainsi que quelques produits d'hygiène.

— Merci beaucoup, ça compte énormément pour moi.

Elle reste quelque temps avec moi, m'aidant notamment à remplir les formulaires fournis par l'hôpital. Elle finit par s'en aller après avoir reçu un appel de son époux.

19h53, Beacon Hills Memorial Hospital.

Je me réveille en sursaut à cause du mouvement autour de moi, la position dans laquelle j'étais favorable au torticolis, j'ignore la douleur et me concentre sur la personne qui se trouve avec moi dans la chambre.

— Je suis Mélissa McCall, infirmière et maman de Scott. Je passe vérifier les constantes de ton oncle, tu peux te rendormir.

Je hoche la tête et le réinstalle plus confortablement sur la chaise, observant les gestes qu'elle fait.

— Je réajuste son coussin de temps à autre, vous n'avez pas à vous en faire.

Elle hoche la tête en souriant gentiment en continuant ce qu'elle avait à faire. En sortant, elle m'invite à aller prendre à manger dans la cafétéria de l'hôpital et je décline poliment.
La bouffe d'hôpital n'est pas connue pour être gourmande.

Quelque temps après, je reçois un message sur mon téléphone, dont la batterie est presque morte.

De Stiles Stilinski :                              
Je suis sur le parking, descends.               
                                           

Je ramasse mon sac à dos, j'aime pas laisser mes affaires traîner, et m'exécute de suite, les horaires de visite sont sans doute passés, et il a peut être des informations à me donner.

« Du nouveau ? » Je demande à quelques mètres de lui.

— Monte, j'expliquerai quand tout le monde sera là.

Le trajet passe rapidement et nous arrivons devant une maison dans la réserve, ce n'est qu'en sortant de la voiture que je reconnais le lieu.

— C'est la maison dans mes rêves !

— Je sais, Stiles déclare simplement et ouvre la voie.

À l'intérieur, nous retrouvons Scott, Derek et Peter, qui se cache dans un coin sombre.

— Il serait grand temps de t'expliquer cher ami, je t'écoute.

— J'ai passé les dernières heures à étudier le bestiaire de ta mère. Bon, je me suis focalisé sur le phœnix, plus qu'autre chose.

La plus mystérieuse créature, étant donné les circonstances actuelles, j'aurais fait pareil à sa place.

— Le phœnix est la seule créature dans tout le bouquin qui a été traitée différemment. Comme-ci elle racontait une histoire.

Peut-être que ma mère ne croyait pas à l'existence du phœnix et que c'est pour ça que c'est la seule créature qu'elle a traité de cette manière, en écrivant une légende.

— Enfin bref, ce n'est pas pour ça que je t'ai amené ici, Willow. Il inspire profondément et continue : je te la fais courte, je pense que tu es le phœnix, ça me semble logique.

C'est vrai que ça semble logique, je suis la seule survivante à l'accident de voiture, l'incendie de la maison ne m'a presque rien fait et plus récemment, mes cicatrices qui n'étaient pas censées guérir ont tout bonnement disparu.

— Maintenant si tu es d'accord, il y a un moyen de vérifier cette hypothèse.

— Je suis partante, tout ce qu'il faudra.

Stiles fait un signe de tête à Derek qui prend un outil bizarre en main.

— Tu n'as pas envie de voir ça, le brun déclare en allumant le machin et une flamme beaucoup trop puissante en sort.

— Rassurez-moi, vous ne voulez pas faire ce que je pense que vous voulez faire, je panique.

— Je comprends si tu changes d'avis, mais c'est le seul moyen de savoir. Ne t'inquiètes pas, si ça ne se passe pas comme prévu, Derek aspirera ta douleur.

Je dégluti difficilement : ok, ça ne me rassure pas vraiment mais.. je vais le faire.

Willow The Wisp | TEEN WOLFOù les histoires vivent. Découvrez maintenant