CHAPITRE 31 : Regrets.

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ISAAC



Mes pieds s'actionnent rapidement faisant ce que je sais faire le mieux depuis qu'elle est réapparue le mois dernier : courir.

Le vent froid me happe et entre en collision avec mon visage, anesthésiant mes sens mais pas ma volonté.

Je cours et Dieu merci, parce que je suis déjà venu, dans ce brouillard, à travers ces tombes, je sais où je vais.

Je puise dans ces poumons fatigués et malgré l'essoufflement je ne m'arrêterai pas.

Je ne peux pas.

Intérieurement je me mets à prier et ça me fait doucement rire d'être un hypocrite pareil. Parce qu'il n'y a que pour elle, que je me retourne vers ce Dieu, que je me rappelle de son existence, que j'implore ce ciel... et étrangement à chaque fois je me suis senti épaulé, je savais que si je lui demandais de l'épargner, de la sauver une dernière fois, il me répondrait.

Mais là, je redoute.

J'ai ce doute dans la tête, la sale impression que je ne vais pas aimer ce que je trouverais.

Je sais qu'il y'a un truc qui cloche. Je l'ai su dès que j'ai appelé Eathen pour savoir si elle était toujours au club... Et qu'il m'a répondu qu'il lui avait conseillé d'aller au cimetière mais qu'ils s'étaient disputés.

Et puis il y a eu cet appel... Elle pleurait et je sentais qu'elle était déboussolée mais j'avais aussi l'impression de retrouver la fille qui s'était perdue dans ces catacombes.

Je...je voulais te-te dire que... il y a un moment où...où tu étais mes étoiles...et... et c'était le moment où ma vie était la plus illuminée.

Au loin déjà je la vois.

Et laissez-moi vous dire que ça m'a arraché quelque chose de voir ça.

J'ai un mouvement de recul qui m'arrête net dans mes pas.

Son cors est étendu par terre, dans une marre de sang, près des pierres tombales de sa famille.

-Izzy, je murmure comme si elle allait m'entendre.

Le souffle coupé, je redouble de vitesse et fonce dans sa direction en espérant que putain il soit pas trop tard.

Les souvenirs de la tempête se bousculent dans mon esprit. Lorsqu'elle était coincée dans cette salle de classe dans un sale état. Pourquoi j'ai l'impression d'être sans cesse tiré en arrière dans ce passé qui ne semble pas vouloir me laisser m'échapper.

Ce jour là, malgré tout, elle avait survécu...

...parce qu'elle le voulait...

...mais est-ce encore le cas ?

J'ai l'impression que des kilomètres me séparent d'elle alors que ce ne sont que des mètres.

-LUNE, j'hurle sans pouvoir le contenir plus longtemps.

Je tombe à genou près d'elle et la prends dans mes bras.

Elle est glacée. Trop glacée putain !

Frénétiquement, mes mains tremblantes la touche de partout à la recherche de la moindre blessure.

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