Scène 24

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𝕊𝕔è𝕟𝕖 𝟚𝟜 : 𝕃𝕦𝕞𝕚è𝕣𝕖𝕤, 𝕔𝕒𝕞é𝕣𝕒, 𝕒𝕔𝕥𝕚𝕠𝕟 !

Kenza
— Je peux les ouvrir maintenant ?

— Non ! Attends encore un peu... bientôt...

Je sautille déjà d'un pied à l'autre, les mains dissimulant mes yeux et l'impatience me picotant dans tout le corps.

— OK, tu peux les ouvrir.

Je retire mes mains de devant mon visage pour voir la robe de mariée d'Amar, celle qu'elle a finalement choisie, à quelques semaines seulement de l'évènement. Aucune de toutes les autres que sa mère et sa belle-mère lui ont proposées ne lui plaisait. Elle est très exigeante en termes de mode et avec raison. Je ne connais personne qui s'habille aussi bien d'Amar, qui plus est avec toute la modestie et l'élégance des femmes pieuses.

Je pousse un cri en la voyant dedans et, ravie par ma réaction, elle me rejoint dans les cris et vient sauter à pieds joints et mains dans les mains avec moi.

— Amar, elle est trop belle !!

— Avoue !! Je n'ai jamais vu de robe aussi belle !! Ça a couté si cher, surtout pour la faire venir dans la semaine, mais ne regrette pas. L'argent reviendra, je n'aurai pas d'autre chance d'être aussi belle !

Je suis d'accord. Cette robe vaut l'argent de toutes les économies qu'elle a fait en prévision de ce mariage depuis que Wadih a demandé sa main à son père. Et puis l'argent lui reviendra en dot j'en suis convaincue.

Je m'arme de mon téléphone pour la prendre en photo, comme si j'étais sa plus grande fan.

C'est la semaine dernière seulement que ma mère qui est parvenue à s'ingérer dans les préparatifs lui aurait déniché une robe somptueuse, importée de l'Oman. Elle l'a trouvée dans un catalogue, a passé la commande et toutes les deux sont parties la faire ajuster au corps d'Amar.

La robe lui va d'autant plus qu'elle est exactement comme elle. Blanche, sobre, élégante avec une beauté que la simplicité de son design ne parvient pas à effacer. Elle est recouverte dans toute sa surface de si petites broderies accompagnée de perles encore plus petites qu'il n'y a aucun doute qu'elle a été faite par des mains. Par des doigts de fée, avec le plus grand des soins par une ou un perfectionniste. Elle est légèrement cintrée au niveau de la taille, puis tombe magnifiquement vers le sol qu'elle racle. Les manches bouffantes et moins opaques que le reste viennent se resserrer au niveau de ses poignets, ne laissant apercevoir que ses délicates mains et ses longs doigts gracieux. Son voile de même couleur élève le de l'habillement.

Après avoir fait les hystériques quelques minutes encore et envoyé plus de photo à ma mère, Amar la retire pour retrouver ses vêtements confortables.

Oui, j'ai recommencé à parler à ma mère il y a peu. Grâce à Amar qui plus est. De ce qu'elle m'a dit, ma mère semblait si ravie d'être investie dans la recherche de cette robe, Amar lui a glissé que si nous ne nous réconcilions pas, elle allait manquer ça avec moi, sa fille ainée.

Oh, ne vous méprenez pas, ma mère ne m'a pas appelé le soir même pour s'excuser de m'avoir reniée pendant des mois ou même simplement prendre de mes nouvelle. Elle est trop fière pour ça non. Quand elle m'a appelé, avant même un bonjour, elle m'a demandé d'une voix dure :

Et toi, quand est-ce que tu te maries ? Tu n'as que deux ans de moins qu'Amar et elle se marie le mois prochain.

Et elle a commencé à me faire la leçon sur le fait que je joue dans des films profanes au lieu de lui présenter un mari convenable et de lui faire des petits enfants. Comme s'elle n'avait pas passé toute mon adolescence à me garder à l'écart des garçons, maintenant elle veut que je lui présente un mari et que je lui ponde un bébé. Comme si ce n'était pas déjà assez pénible, elle a recommencé à me comparer à Amar qui en plus d'être pieuse et d'avoir un « vrai diplôme » va avoir un mari pour l'accompagner dans cette vie et celle d'après.

Lights, Camera, Action!Où les histoires vivent. Découvrez maintenant