Scène 17

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𝕊𝕔è𝕟𝕖 𝟙𝟟 : 𝕃𝕦𝕞𝕚è𝕣𝕖𝕤, 𝕔𝕒𝕞é𝕣𝕒, 𝕒𝕔𝕥𝕚𝕠𝕟 !

Levi

Hier, j'ai eu mon premier faux rendez-vous avec Kenza.

Après avoir réalisé que si nous n'agissions pas comme un vrai couple le ferait, soit les gens n'y croiraient pas et découvraient la supercherie, ce qui me désavantagerait, soit ils se désintéresseraient de notre couple, ce qui handicaperait Kenza qui bénéficie grandement de la publicité que notre pseudo-union lui fait.

Alors après un court appel, nous avons organisé une date, averti les magazines de notre localisation de manière anonyme et joué les célébrités encombrées et excédées de s'être fait déranger en plein moment d'intimité.

Au départ, Kenza voulait qu'on fasse un pique-nique...

Bref, n'en parlons même pas, j'ai refusé. Je déteste les pique-niques, trop insipides. En plus, il allait faire chaud et l'idée de manger de la nourriture faite par cette barge, de la nourriture qui a été trop près de la terre et des insectes... ma phobie.

Moi je voulais dîner dans un restaurant dans lequel j'ai l'habitude d'aller, là où je sais que la nourriture est bonne et raffinée. Puisqu'il se trouve au dernier étage d'un gratte-ciel, il offre une vue magnifique sur la ville. Comme ça, j'aurais eu quelque chose d'agréable à regarder, faute de mieux.

Nous avons fait un compromis et avons dîné dans la terrasse d'un restaurant étoilé spécialisé en cuisine française. Ainsi, elle pouvait profiter de l'air frais de la soirée et du « si romantique coucher de soleil » et moi je n'avais pas à partager mon espace avec des vers de terre. En plus, la terrasse rendait l'accès plus facile aux paparazzi qui ont répondu présents.

Les photos qu'ils ont prises hier sont en train d'enflammer la toile ce matin. Assis dans le salon de mes parents, je les parcours, moi-même étonné que nous les ayons aussi bien bluffés. Sur les photos, on ne peut pas deviner les piques que nous nous lancions, on n'y voit pas la manière dont nous nous empressions de rompre les contacts dès que nous nous savions hors des objectifs. On ne l'entend pas me dire combien Blake est le seul et unique homme qui compte pour elle.

Non, sur ces photos, nous sommes le parfait couple, encore dans une phase de l'une de miel et tout le monde n'y a vu que du feu.

Adèle n'y a vu que du feu.

À peine venais-je de déposer Kenza chez elle qu'elle m'a appelé pour me questionner sur les photos que les magazines n'ont pas tardé à poster avec des titres exagérant l'amour qu'on se porterait.

Elle a encore essayé de me convaincre que Kenza n'est pas une fille pour moi, qu'elle cache quelque chose, que c'est louche la manière dont il y a peu, elle semblait obsédée par Blake et que soudain ce soit moi qu'elle aime.

Si elle n'avait pas été aveuglée par sa jalousie envers Kenza qu'elle estime inférieure à elle, elle aurait peut-être compris que tout ceci n'est que mise en scène. Que la relation que j'entretiens avec Kenza est presque contractuelle, que c'est elle que j'ai toujours voulue.

Moi qui pensais que me mettre en couple avec Kenza la rendrait jalouse, assez pour s'y opposer et me réclamer sien. Seulement, ce qui dérange Adèle dans mon union avec Kenza, ce n'est pas la possibilité que j'aime quelqu'un d'autre qu'elle, mais que Kenza soit aimée par moi et le public. Son problème c'est qu'on aime Kenza, pas que Levi aime Kenza.

Je ne suis rien pour elle.

« Personne ne t'aime. »

Je fixe la photo où Kenza et moi nous tenons la main, écoeuré par cette scène. Au départ, j'ai menti à tous sur notre relation pour rendre Adèle jalouse, pour qu'elle me considère enfin comme un homme. Mais si même ça, ça ne marche pas, je ne vois plus l'intérêt de jouer les amoureux avec cette fanatique.

Lights, Camera, Action!Où les histoires vivent. Découvrez maintenant