𝐁𝐄 𝐇𝐄𝐑𝐄 (EN PAUSE)

10 - 𝓓𝐚𝐞𝐦𝐨𝐧

(TW : décès)

apologize - timabaland, onerepublic

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Présent, Liverpool.

Je me rappelle presque tous les jours de la mort de ma chienne. C'est arrivé quand j'étais plus petit ; elle a fait un arrêt cardiaque alors que nous étions en train de jouer dans le jardin.

J'ai vu pas mal de personnes décéder: ma grand-mère maternelle, mon cousin, mon serpent, mais la mort de Naya a sûrement été la plus traumatisante. En dépit de Willow et Camille, Naya était ma meilleure amie. Je l'avais depuis mes 2 ans, environ et elle m'a accompagné durant les moments les plus sombres de ma vie.

Quand j'ai vu ses yeux sans vie, mon cœur s'est précipitamment arrêté. Mon âme d'enfant innocent s'est transformée en une âme noire et brisée.

Willow et Camille étaient les seuls présents pour moi, lors de cette période. Mon père n'en avait rien à faire. Tellement, que nous avons enterré le corps de ma chienne dans le jardin de Willow et non dans le mien, ce qui en dit long.

Aujourd'hui, alors que je viens d'apprendre le décès d'Oliver Hamilton, mon cœur ne se brise pas, ma vue ne s'obstrue pas par mes larmes et ma cage thoracique ne se comprime pas. Bien au contraire, c'est une bouffée de soulagement que je peux enfin prendre.

C'est ma mère qui m'a appelé depuis New York pour m'annoncer la nouvelle.

Elle a dû m'appeler cinq fois depuis ce matin.

—...Daemon, mon chéri, pourrais-tu venir ici pour assister à ses funérailles ? me demande-t-elle, pour la seconde fois.

Et je l'entends essayer de retenir ses sanglots.

Je me retourne vers Willow qui m'accompagne depuis 1 h. Je me souviens subitement que nous devons absolument nous rendre aux États-Unis pour Camille. Mon père passe après.

Je m'étais résigné à ne pas y aller, mais cela va détruire ma mère.

Elle a besoin de moi.

— Bien sûr, maman. Tout ce que tu voudras, lui dis-je à contrecœur.

— Merci infiniment, mon amour. Je t'envoie ton billet par mail.

Je hoche la tête et raccroche sans prendre le temps de lui dire au revoir. Mes relations avec ma mère ont toujours été très compliquées ; je lui en ai toujours voulu d'être restée auprès de mon père jusqu'à maintenant, alors qu'elle avait bien assez d'argent pour disparaître.

Elle, elle m'en veut de ne pas les avoir suivis jusqu'à New York.

Pathétique.

— Qu'est-ce qu'il se passe ? me questionne Willow après deux minutes de silence.

— Mon père vient de mourir d'une overdose, osé-je dire. Il faut que j'aille à New York, ma mère m'a pris un billet d'avion.

Mon attention se reporte entièrement sur la jeune femme aux cheveux blonds vénitiens. Elle entrouvre la bouche et fronce les sourcils d'incompréhension. Je ne lui ai jamais parlé de mon passé, elle ne comprend donc pas pourquoi j'ai l'air si peu triste du décès de mon paternel.

C'est peut-être le moment de lui expliquer ?

— Merde, D...je suis désolée.

— Il ne vaut mieux pas que tu le sois, crois-moi.