THE SCOTTISH DEAL ( en contrat d'édition chez collection&h numérique)

27. 𝙎𝙤𝙪𝙫𝙚𝙣𝙞𝙧𝙨 𝙧𝙚𝙫𝙚́𝙘𝙪𝙨

Ace

Les yeux rivés sur le plafond de la chambre plongé dans le noir, éclairé à peine par les traits de lumière extérieurs entre les stries des volets, je me rends compte, pour de bon, qu'aujourd'hui est le grand jour.

Je repense à toutes ces années en tant que Prince, tout ce que j'ai appris, ce à quoi je me suis préparé, juste pour ce moment-là.

Pour cette étape que je vais franchir, pour ne jamais revenir en arrière. Je ne serais plus jamais le petit Prince qu'on appel de temps en temps pour un avis rapide, afin de l'entrainer à prendre les décisions quand le moment viendra.

Je suis dans le moment venu. A partir de quatorze heures, je serais celui qui prend les décisions, celui qui gère un royaume et un peuple entier.

Suis-je réellement prêt à ça, à seulement vingt-trois ans ?

Les questions sans réponses se battent au fond de moi, impatientes, apeurées, qui remuent l'angoisse que j'ai essayé de gérer toute ma vie pour ce moment-là. Il fallait que je sois sûr, que je sois prêt, et je pensais l'etre, jusqu'au moment fatidique ou tous les doutes remontent à la surface.

Toujours dans mes pensées, j'entends tout de meme le drap bougé à mes côtés, plusieurs fois.

Rubia se redresse, et malgré le sombre de la chambre, je sens pertinemment son regard sur moi.

-Et beh, qu'est ce qui t'arrive ? demande-t-elle avec sa voix matinale.

-Je suis Roi dans six heures, dis-je simplement.

-Mmmh, oui, c'est prévu depuis que tu es venu au monde, non ?

-Je commence à vraiment me chier dessus.

-Carrément.

Rubia n'est pas vraiment du matin, sa tête enfoncée dans l'oreiller, elle passe son bras autour de ma taille pour un semblant de caresse qui se veut plus présente qu'elle.

Il lui faut son petit temps de réveil avant de parler, qui me laisse encore dix bonnes minutes à fixer le plafond sans avoir la force de bouger.

-Comment tu te sens ? finit-elle par me demander en se redressant pour poser sa tête sur mon torse.

-Ça va. J'angoisse juste à mort pour le couronnement.

-Je ne parle pas de ça.

Cette fois, je me détache du plafond pour la regarder elle, sans vraiment comprendre.

-Tu sais, tu ne m'as pas laissé le temps de parler, la dernière fois.

-Quand ça ? je demande.

-Quand tu t'es excusé d'avoir fui, car tu avais eu peur après cette nuit-là. Quand nous avons couché ensemble.

Oui.

J'ai passé ma vie entière à fantasmer sur Rubia Wilson, à rêver d'avoir le droit de la toucher et de lui faire tout ce dont je rêvais. Pour moi, mes doigts ne se poseraient plus jamais sur elle, depuis le soir ou tout a explosé.

Pourtant, j'ai fini par retrouver ce droit, et après avoir passé, enfin, la plus belle nuit de ma vie, j'ai pris peur. Ma pire ennemie s'est réveillée, pour me renvoyer au visage tous mes complexes que j'essaie de tasser pour oublier. Elle m'a rappelé que je ne suis pas le plus beau, que je n'ai pas un corps d'athlète, que mon ventre n'est pas plat et remplis d'abdo que j'ai pourtant essayé d'avoir, mais malheureusement, le sport est loin d'etre ma tasse de thé. Elle m'a rappelé que c'était ma première fois, alors que Rubia Wilson a du coucher avec un nombre incalculable d'autre homme, et que comparé à eux, je n'étais surement pas à la hauteur.