Chapitre 83 : Enfer

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Volpe

Volpe arriva au sous-sol du commissariat, à la réserve habituellement utilisée comme QG de la Garde.

L'Opéra avait explosé, mais quelqu'un était en train de tuer tous leurs alliés dispersés dans Fiore. Qu'est-ce qu'il avait manqué ? Quel détail lui avait échappé ? Il ne savait pas, lui qui aurait dû connaître du bout des doigts l'Opération Fleur.

Il repéra le Commandant qui fixait les plans, seul dans la pièce.

— Chef ! l'appela Volpe, essoufflé, la main sur sa poitrine. On a un problème !

Le Commandant leva la tête et fronça ses sourcils broussailleux.

— Fiston ? Que fais-tu là ? Ne devais-tu pas être à la chapelle avec ta fleur ?

— Il y a p-plus... Plus urgent que ça... ! Nos... Nos alliés ont été compromis ! Les Verratti connaissent leurs adresses !

— Leurs adresses ?

— Oui ! Ce n'est qu'une... Qu'une question de temps pour qu'ils remontent à vous ! Vous... Vous êtes en danger ! le pressa-t-il.

Toutefois, le Commandant resta immobile avec ses mains croisées derrière le dos et ses yeux rivés sur la carte de la ville, comme s'il ne l'avait pas entendu et Volpe aurait aimé le secouer.

La Garde pouvait uniquement continuer si le Commandant restait en vie. C'était lui qui avait inspiré les quelques policiers encore intègres à se joindre à lui et à ses convictions. C'était lui qui avait connu les alliés en ville.

Il était le cœur de la Garde.

— Commandant... !

— J'ai entendu une explosion plus tôt. Est-ce que Vito Verratti est mort ?

— Pardon ?

— Vito Verratti. Est-il mort ? demanda-t-il plus sèchement.

Le Parrain ? Comment pouvait-il savoir s'il était mort ? Il était venu directement au commissariat !

— Je ne sais pas. Oui. Probablement. Mais avez-vous entendu ce que je vous ai dit, vieil homme ?!

— « Probablement »... N'est pas une réponse satisfaisante, marmonna le sexagénaire.

— Alors dites-moi ce que je dois faire ! Mais par pitié, vous devez dissimuler tout ce qui touche à la Garde ! Il suffit qu'un allié ait craché le morceau pour que les Verratti débarquent ici !

Le Commandant hocha finalement la tête et gratta sa barbe, pensif.

— Tu as parfaitement raison, fiston. Mon petit renard. Tu as toujours été très malin d'ailleurs, comme ton insupportable père qui ne pouvait s'empêcher de mettre son nez là où il ne fallait pas.

Comme s'il venait de prononcer une formule magique, le Commandant venait de lui dissiper toute panique qu'il avait pu ressentir depuis qu'il avait retrouvé les cadavres des alliés.

Mais l'esprit de Volpe devint de plus en plus confus, et rares étaient les moments où il cessait de réfléchir.

Ça avait été le cas à l'instant.

Lui qui avait toujours eu l'habitude de courir par-ci par-là, avec son corps ou sa tête, réfléchissant constamment, se stimulant dans une course contre la montre où sa fin était imminente, Volpe avait cessé de fonctionner, telle une machine qui tombait en panne.

Sous le choc.

— Il fallait bien que je me débarrasse de lui tôt ou tard.

— Qu'est-ce que... Qu'est-ce que vous racontez... ? souffla-t-il, pâle comme un linge. Les Verratti o...

LA FLEUR DU MAL [MAFIA ROMANCE] - TERMINÉEWhere stories live. Discover now