𝙿𝚁𝙾𝙻𝙾𝙶𝚄𝙴 ✧

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"Une seconde d'inattention, et tout bascule..."


Novembre 2001

​​𝐕𝐀𝐋𝐄𝐑𝐘𝐀

La pluie est presque torrentielle. Mes cheveux sont complètement humides, ma robe noire est sûrement bonne à jeter, mais je m'en fiche. Mes larmes se mélangent aux gouttes tombant du ciel, le temps est gris, tellement gris qu'on se croirait presque en pleine milieu de la nuit.

Pourtant, la soirée vient à peine de commencer.

— Tu n'es pas responsable de ce qu'il s'est passé, Valerya.

— J'étais avec lui dans la voiture, papa.

— Ton frère mériterait sa place en tant que chef. Malheureusement, cela ne pourra jamais aboutir, continue-t-il.

Est-il sérieux d'employer le travail en plein deuil ? Mes dents viennent mordre ma lèvre inférieure, pour tenter de ne pas dire quelque chose que je pourrais regretter par la suite.

— Valentino sera à jamais dans mon cœur. Mon fils aîné... soupire mon père, avant de détourner les talons et de partir du cimetière.

Les quelques membres du cartel suivent mon paternel, abrités sous un parapluie sombre. Matt, le plus jeune, me tend une de ses protections, que je refuse d'un bref geste de la main.

— Tu sais que j'appréciais ton frère, Val.

Je hoche la tête, aucun mot n'ose franchir la barrière de mes lèvres. Pourtant, qu'est-ce que j'aimerais être aussi forte que tous les membres de la bande.

— Ton père m'a proposé sa place de chef, elle me sera attribuée dans une année maximum.

— Papa t'a donné la place de Valentino ? rétorqué-je, la gorge nouée.

C'est quoi, cette histoire ? La règle est de ne pas transmettre la place de chef à quelqu'un qui n'est pas de la famille par sang, alors pourquoi la proposer au meilleur ami de mon frère et pas à son deuxième enfant. En l'occurrence, qui n'est d'autre que moi.

— Va savoir, il m'a proposé et... j'ai accepté.

— Tu connais très bien la règle sur la donation du pouvoir, pourquoi avoir accepté ?

En guise de réponse, il hausse les épaules et pince ses lèvres. Il pose sa main sur mon épaule et me salue rapidement avant de partir aussi vite qu'il le peux, me laissant seule face à la pierre tombale de mon frère.

Je ne comprends pas le choix de papa, pourquoi avoir fait ça ? OK je suis une femme, mais ça ne veux pas dire que je n'ai pas les épaules pour affronter tous les devoirs et obstacles d'un chef de la mafia.

— Qu'est-ce que tu aurais fait à ma place, Valentino ? murmuré-je.

Le silence me répond, je m'en doutais. Une tombe ne parle pas.

Alors, je me contente d'embrasser la pierre gelée et tourne le dos à la photo de mon frère qui souriait, innocent de son funeste destin.

La nuit s'installe progressivement, tout autour de moi n'ai plus que pénombre. Heureusement, la lune a réussi à se dégager des nuages et m'aide à me repérer jusqu'à la sortie du cimetière.

Les rues de Seattle sont peu bondées, la pluie à repris de plus belle et tous les gens censés d'esprit son abrité dans un bar, sous un abribus ou encore dans des boutiques. Pour passer d'un quartier à un autre, je décide de passer dans une ruelle, le genre sombre et que très peu éclairer.

HERMÈSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant