HERMÈS

𝚅𝙸𝙸𝙸 ✧

Papa se trouve là, face à moi. Ses iris sombres ne cachent pas son étonnement. Jamais il n'a pu imaginer un jour me voir en compagnie de celui qui à déjouer tous ses plans autrefois.

Même nez, même yeux, même couleur de cheveux...

Je suis dans la merde. Une belle merde.

Il ne faut pas être aveugle pour voir qu'il est mon géniteur, pourtant, Hermès ne le perçoit pas une seule fois.

— Bonjour, Monsieur Mancini. Heureux de vous voir, commence Hermès avant de tendre la main.

Papa l'imite, empoignant leur paume pour une poigne ferme et sèche.

— Je vous présente ma femme, Vénus, enchaîne-t-il.

J'avance d'un pas, un sourire crispé aux lèvres tandis que je tente de laisser échapper un mot ou je ne sais quoi. Mais rien ne sort, comme si c'était bloqué. Alors, mon paternel saisit ma main et embrasse le dos de celle-ci.

Mais que fait-il ? A quoi il joue ?

— Ravi de vous rencontrer, mademoiselle Vénus, sourit-il.

— De... De même, bredouillé-je.

— Venez donc vous asseoir avec nous !

Mon père nous guide vers la grande salle à manger, une table des dizaines de chaises surplombe l'immensité de la salle éclairer et décoré de blanc et de doré.

Je m'assieds aux côtés de papa, alors que Hermeès est installé face à moi. Mes paumes se frottent entre elles, ma respiration se fait plus irrégulière. C'est quoi ce bordel ? Depuis quand Hermès et mon père se donnent des rendez-vous pour parler affaires ?

Depuis quand... tout ce charabia ?

Qu'est-ce qui s'apporte entre eux, sachant que papa désire voir le mafieux mort, ou alors réussir à lui faire subir tout ce qu'il lui à fait auparavant...

Et Hermès ? Il est au courant qu'il détient Pénélope... Comment arrive-t-il à garder son sang froid ?

Trop de questions se bousculent dans ma tête, je ne vais pas tarder à avoir une migraine à force.

— Mademoiselle, désirez-vous du vin rouge pour accompagner votre repas ? résonne la voix de mon père.

Mon visage se dirige vers lui, je dois sembler livide et mon teint doit être si pâle que je pourrais faire de la concurrence avec Casper...

— O... Oui, merci...

Il hoche la tête, puis sert mon verre à la vue de Hermès qui étire lentement ses lèvres pour former un sourire.

J'ai l'impression que tout ça s'agit d'un rêve, que ce n'est pas la réalité... ou peut-être bien que si ? L'envie de me pincer me prend et je n'hésite pas à le faire en dessous de nappe, la douleur me fait grimacer mais rien ne se passe.

Je suis bel et bien dans la réalité... la triste et vraie.

— Bien. Vous savez quelle est la raison de ce dîner, monsieur Mancini ? dit soudainement Hermès, faisant porter tous les regards sur lui.

C'est vrai que dans tout ce monde, beaucoup de personnes me sont inconnues, bien qu'elles connaissent mon père. En scrutant un peu plus l'endroit, je devine que Matt n'est pas là non plus.

Était-il au moins au courant de cette soirée ?

— Oui, je le sais très bien. Vous désirez un de mes bâteaux pour conduire vos marchandises en Espagne, c'est bien ça ?