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Ce matin, ou plutôt cette nuit... vu l'heure qu'il est, une légère pression me réveille.

5h30.

— Alba ? Qu'est ce qui se passe ? Je me redresse face à la jolie espagnole en tailleur devant moi.

Elle se tient fermement les tempes et ferme les yeux.

— Est-ce que tu pourrais...

— Aller te chercher un Tylenol ?

Elle expire longuement en acquiesçant et en laissant paraître un léger sourire dans ma direction.

— Désolée de te réveiller pour ça-

— Tu as bien fait girl. Ne t'en fais pas, je ne dormais pas de toute manière. Je la coupe en lui mentant pour la rassurer.

Mes pieds froids touchent le parquet en bois blanc. Il a fait très chaud aujourd'hui et Léa a mis la clim à fond... parfait pour attraper un rhume !
J'attrape mon gilet posé sur le dossier de la chaise près de la coiffeuse et me faufile entre nos habits éparpillés par terre. La luminosité de la lune est suffisamment forte pour m'éclairer jusqu'en bas, dans la cuisine.

Je fouille dans quelques placards avant de trouver la boîte de médicaments. En me relevant, mon regard se pose brusquement sur une silhouette, assise dehors sur la terrasse.
Thomas.

Tous les articles que Léa m'a montrés me reviennent en tête. Je n'arrive toujours pas à y croire. C'est tellement gros comme information. Ce n'est pas comme si cela faisait un mois que nous vivions ici ! Et ce n'est pas non plus le genre d'information qu'on oublie de dire... Mais après tout, il doit bien avoir une bonne raison de ne pas nous l'avoir dit. Il a peut-être peur de notre réaction ? Ou peut-être qu'il a quelque chose à se reprocher ? Je ne sais pas si je devrais lui dire que nous sommes au courant. C'est sûrement inutile vu que nous partons dans seulement quelques jours. Mais d'un autre côté j'ai tellement envie d'en savoir plus.

Il est le genre de personne à être trop mystérieuse. Tellement mystérieuse que cela devient addictif d'aller à la chasse aux réponses.

D'ailleurs, il est encore dehors alors qu'en temps normal, les humains dorment à cette heure-ci...
Et il doit faire froid en plus, car l'océan a l'air d'être agité.
Je me dirige donc vers la baie vitrée et je remarque qu'il s'est assoupi. La brise me frappe légèrement les genoux, ce qui me fait frissonner immédiatement.
Comment a-t-il pu s'endormir en étant assis sur un canapé d'extérieur, en short et en t-shirt ?
Il va attraper froid lui aussi.

— Thomas ?

Ma main vient se poser sur son épaule.
Ses yeux s'ouvrent légèrement, il se réveille doucement tout en regardant autour de lui puis en plongeant son regard dans le mien.

— Rentre, tu vas tomber malade. Je lui souffle.

Il prend un petit temps avant de me répondre. Ses mains viennent frotter son front puis un sourir se forme sur ses lèvres.

— Tu as raison Aguilar, ce serait dommage que tu doives rester avec moi parce que je le suis. Une fois, mais pas deux.

Même à 5h30 du matin, dehors, par tous les temps; il n'est jamais sérieux.
Mes sourcils se relâchent et je prends un air blasé mais légèrement amusé.

— Aucune envie de passer mes derniers jours ici, enfermée à te porter compagnie effectivement. Je lui rétorque ironiquement.

Son sourire s'élargit et il se lève pour se placer à ma hauteur.

— Qu'est ce que tu fais dehors à cette heure-ci ?

— Je pourrais te retourner la question miss.

ÉPHÉMÈRE | prochainement chez Hachette Romans +Où les histoires vivent. Découvrez maintenant