𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟐

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Owen

Trois heures plutôt :
Au Hive, bureau de Aiden:

- Ils sont là ? demande-t-il en se redressant.

- Ti stanno aspettando di sopra.

( Ils t'attendent à l'étage. )

Il se lève en prenant ses affaires et les range dans son sac, je lève les yeux vers lui et le fixe. Il prend son sac et le met sur son épaule en me dévisageant. On reste ainsi un long moment, le temps semble s'étirer. Il s'écoule et on reste face à face sans savoir comment rompre ce jeu de regards. J'ai un rictus au coin des lèvres qui le fait craquer.

- Qu'est-ce qui t'arrive encore ?

- Tu pourrais être plus sympa avec elle, je déclare en allant me servir à boire.

Dans son stock privé.

Il me regarde me servir en fronçant les sourcils, sort son arme de sa poche et vérifie qu'elle soit bien chargée. Voyant qu'il ne compte pas me répondre, je soupire en m'avançant vers lui. Je passe mon bras autour de ses épaules pour l'inciter à se tourner. Il reste immobile quelques secondes, fixant son arme avant de me frapper discrètement avec son coude, me faisant sursauter en retour en faisant une grimace.

Il déteste vraiment le contact physique, je le sais mais pourtant j'adore l'embêter avec ça. Chaque fois que je suis près de lui, je ne peux pas résister à l'envie de mettre mon bras sur son épaule ou de lui donner une tape ludique dans le dos. Ce n'est pas que je cherche à le mettre mal à l'aise, je trouve juste amusant de voir son agacement.

Je me souviens de la première fois que j'ai essayé de le serrer dans mes bras, il a reculé comme si je l'avais frappé. Ce n'est pas qu'il soit impoli ou quoi que ce soit, il se sent juste très mal à l'aise lorsque les gens le touchent. Je ne sais pas s'il a toujours été comme ça ou si cela a un rapport avec son passé.

- Je dis juste qu'au vu de la situation, la mettre contre nous n'est pas la meilleure idée du siècle.

- Ah, parce que tu suggères quoi, toi ? Que je devienne ami avec elle ?

Je lève les yeux au ciel et cherche quoi répondre avant de le regarder en souriant.

- Oui ?

Il pointe son flingue vers moi avant que je ne me mets à courir en rigolant, il s'avance derrière moi et soupire en fermant son bureau. Je sors mon téléphone de ma poche et branche mes écouteurs, lançant du The weeknd. On entre tous les deux dans l'ascenseur, je fredonne les paroles de la musique qui passait pendant qu'Aiden frappe frénétiquement son pied sur le sol. Cet entrevue est important, il le sait mieux que quiconque. Il ne faut pas que ça parte en couilles sinon tout ce qu'on a fait pendant des mois n'aura servi à rien.

Une fois les portes ouvertes, on s'avance le long du couloir sombre de l'étage. Le sol est recouvert d'un tapis décoloré qui absorbe presque tout le bruit de nos pas. Les murs sont ornés de tableaux hors de prix représentant plusieurs étoiles.

Ce mec a un sérieux problème avec l'espace.

De faibles lumières clignotantes illuminent le couloir et émettent des ombres mystérieuses sur les murs.

- Il faudrait régler les problèmes de lumière, on se croirait dans un film d'horreur, déclarais-je en retirant mes écouteurs.

Alors que nous entrons dans la salle de réunion, Aiden replace une mèche de cheveux et laisse échapper une profonde inspiration avant d'ouvrir la porte. Le froid soudain dans l'air est palpable, et je peux sentir la tension dans la pièce avant même que nous prenions place. Nous nous asseyons en face d'un groupe d'hommes rassemblés sur l'un des canapés et une entente tacite semble passer entre nous. Les hommes dégagent un air d'hostilité, leur langage corporel signalant un front uni. Ils restent silencieux, les yeux fixés sur nous. Je peux presque sentir la suspicion et le malaise qui flottent dans l'air autour de nous.

ESMERALDAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant