ESMERALDA

𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟐

Aiden

Il y a 14 ans :
Espagne, Madrid, chambre d'hôtel :

Deux jours s'étaient écoulés depuis notre arrivée en Espagne. Mon père avait des affaires importantes à régler ici et ma sœur avait réussi à le persuader de nous emmener avec lui. Pour moi, c'était une première expérience de voyage en dehors de l'Italie, et chaque instant était empreint de découverte et d'émerveillement. À travers la fenêtre, mes yeux buvaient avidement le paysage, capturant chaque détail, chaque nuance, chaque mouvement qui rendait ce décor si enchanteur.

- Dis, Sienna, on pourrait sortir un peu ? je lui demande en pressant mon visage contre la vitre.

Elle me lance un regard prudent.

- Tu sais bien que papa nous a dit de rester ici. Je ne veux pas prendre de risques.

Le soleil d'été baignait le paysage d'une lumière dorée, une invitation irrésistible.

- Regarde dehors ! Il fait tellement beau. On pourrait juste sortir un peu, s'il te plaît, je la supplie en me jetant sur elle.

Hésitante, elle se mordille la lèvre inférieure.

- Je ne sais pas...

Je sens que je pouvais la convaincre, alors j'insiste avec encore plus d'enthousiasme.

- S'il te plaît, je t'en prie. Ce sera notre petit secret. On reviendra avant que papa ne revienne.

Un soupir s'échappe de ses lèvres.

- D'accord, mais juste un petit tour rapide, d'accord ? On revient tout de suite après.

Mon cœur bondit d'excitation.

- Génial ! Merci, merci, merci !

Je me précipite vers la porte et enfile rapidement mes chaussures. Elle met ses chaussures et ouvre doucement la porte, en inspectant le couloir.

- Je suis sûr que papa a placé des gardes devant les escaliers, murmure Sienna en refermant la porte derrière nous.

Elle jeta un coup d'œil furtif vers le bas des escaliers.

- Et merde, il y en a trois, chuchote-t-elle en reculant.

Son regard balaie le couloir, à la recherche d'une autre sortie et une lueur d'espoir traverse ses yeux.

- J'ai une idée, suis-moi, dit-elle en me tendant la main.

Je sers sa main en la suivant, longeant le couloir éclairé. On arrive devant l'ascenseur emprunté par le personnel. Elle appuie sur le bouton et par chance celui-ci n'a pas besoin de clé. Les portes s'ouvrent alors qu'on entre à l'intérieur.

L'ascenseur est sombre et un peu petit. Sienna lève la tête pour s'assurer que personne ne nous suit pendant que les portes se referment lentement. Le bruit de l'ascenseur qui descend nous accompagne. Je serre fort sa main, un peu nerveux, mais aussi excité.

- On pourra manger une glace ? je chuchote en sautillant sur place.

Sienna esquisse un sourire.

- Bien sûr, pourquoi pas ? Mais on doit d'abord s'assurer de ne pas nous faire attraper ! répond-elle, mêlant prudence et amusement dans sa voix.

Mon cœur bat encore plus fort à cette idée. Une glace en guise de récompense pour notre audace ? Cela me semble être le meilleur plan du monde. Je hoche la tête avec enthousiasme, prêt à savourer chaque instant de cette escapade, même si c'est juste pour une glace.