Chapitre 25 : Ma raison de vivre.

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La vie me quitte, mais le visage angélique de ma femme me hante. Elle inonde mon cœur et mes pensées, et elle est la seule et unique image que je veux conserver de ce monde. Une larme de cristal s'échappe de mon œil rouge et tuméfier, m'arrachant quelques picotements. Je suis fatigué, et l'impression qu'un TGV m'a roulé dessus...

Mais je rouvre les yeux, roulant en dehors de cette fumée des plus toxique, inhaler de la sorte. Je ne peux pas me laisser crever là. Je tousse, en crachant presque mes poumons alors que du sang s'échappe de mes lèvres par gouttelettes. Je dois me battre, pour nous. Je dois te voir, Kiara, même si c'est une dernière fois, avant de sombrer. J'ai peur, mais pas pour ma vie. La seule peur que j'ai, c'est celle de voir le sourire de Kiara disparaître à jamais.

Je n'ai aucune idée de quelle sera sa réaction, mais je dois la retrouver... Je me relève douloureusement, le cœur battant de façon anarchique. Puis, je m'installe péniblement sur ma moto. La route, cette fois, est un enfer sans nom. Je veux tant la retrouver, et me perdre dans ses bras que la moindre seconde passée loin d'elle parait être une éternité. Une fois de plus, j'ai cru y passer, mais cette fois... Je suis intimement convaincu que c'est son amour qui m'a sauvé. Ma vision est trouble, et mon corps me lance. Je ressens mon cœur pulsé dans chacune de mes enflures, dans chacune de mes plaies. Mais mon cœur est guidé vers sa moitié. Comme un souffle de vie, j'ai besoin de la voir pour guérir...

J'arrive non loin de la maison, coupant le contact de ma bécane pour analyser qui s'y trouve... La R7 de Kiara est toujours là, ainsi que la voiture de ma mère. C'est un soulagement, car elle n'est pas partie sans moi. Elles semblent n'être que toutes les deux, alors je me gare rapidement après avoir utilisé mes dernières force pour pousser ma R1.

Je franchis le perron, en me cramponnant aussi fort à la rampe que je m'accroche à ma vie, pour elle. Je tangue, comme un putain de poivrot alors que je n'ai pas une seule goutte d'alcool dans le sang. Je sors mon trousseau de clés, en attrapant la plus petite pour ouvrir la porte... Je penserai à la laisser ici d'ailleurs, en me cassant définitivement de ce chaos. Je l'insère dans la serrure, avant de déverrouiller la porte, me languissant déjà du moment où je la trouverais là-haut, endormie. Où enfin, je pourrais toucher sa peau si douce. Putain, les escaliers vont me faire crever. Je pénètre dans la pièce sombre et éteinte, et alors que je pensais la pièce vide... J'entends un faible murmure et distingue du mouvement au niveau du canapé.

— Andy ? Mon amour, c'est toi ? Sa voix m'apaise instantanément, mais qu'est-ce quelle fiche encore debout ?

— Si tu m'entends, je suppose que je ne suis pas encore un fantôme, du coup... Ouais, c'est moi. Je sens qu'elle va me tuer dès qu'elle verra mon visage alors autant essayer de détendre l'atmosphère dès à présent...

Elle se lève et se précipite vers moi, puis, elle plonge violemment contre mon torse avant de venir agripper ses mains à l'arrière de ma chemise. Sa chaleur est réconfortante, et me libère d'une tension insupportable. Elle me sert de toutes ses forces, en pleurant alors que j'embrasse tendrement ses cheveux. J'essaie de l'enrouler de mes bras, mais le moindre de mes gestes m'envoie des foudroiements au cœur... Ils sont plus doux, depuis qu'elle est là. J'ai l'impression de revivre, dans son étreinte et j'aime tant ça que je pourrais m'y perdre pour le reste de ma vie... 

La faible lumière d'une lampe torche se répand dans l'escalier, coupant ce moment pour laisser ma mère apparaitre, prête à hurler, en voyant mon visage. Je pose un doigt sur mes lèvres, le regard suppliant, en lui faisant comprendre qu'elle ne s'inquiète pas. Puis je lui fais signe de remonter. J'ai juste besoin de Kiara, ce soir. Elle forme un cœur avec ses doigts, avant de remonter en essuyant ses larmes. Il va falloir qu'on discute, mais pour l'instant, tout ce que je veux... C'est retrouver une part de bonheur, dans les bras de celle que j'ai toujours eue horreur de voir pleurer.

Speedrain [Terminer]Where stories live. Discover now