D A M N É S (nouvelle version)

Chapitre trois

Mavrick l'avait attaché une nouvelle fois, il restait à côté d'elle tel un bourreau qui l'accompagnait jusqu'à la potence.
Son cœur palpita à la vue de cette grande estrade, a son centre, deux trônes y étaient disposés sur lesquels était assis, Priam et sur sa gauche un homme d'une beauté rare. Un brun, aux yeux verts émeraude la repéra au loin. A ce moment, elle su qu'elle était prise au piège, pour Eden aucun doute n'était possible, il s'agissait de Morgan. Elle avança, tremblante à petits pas vers sa nouvelle destinée. Il avait quelque chose de terrifiant et de rassurant à la fois. Peut être était-ce le fait qu'il paraissait sécurisant qui l'effrayait. Elle balaya discrètement son regard sur la gauche de ce bipède qu'elle ne pouvait de tout évidence pas qualifier d'être humain. Une dizaine de femmes, toutes aussi belles les unes que les autres y étaient installées sur de grand matelas de sol de couleur ocre. L'une d'entre elles se démarquait particulièrement par sa chevelure blonde, ornée de somptueux bijoux. Il s'agissait sans doute de sa favorite, se dit-elle. Alors qu'une allée se dessinait face à elle, des spectateurs formaient une haie d'honneur et la scrutait avec intensité et perversité.
Alors qu'elle avançait encore un peu plus, elle sentit ses membres inférieurs se dérober et son cœur s'accélérer, la chaleur lui montait aux joues et sa respiration devint saccadée.

- Avance ! Fit Mavrick.
- J...j...j'ai du mal à respirer. Tenta-t-elle de se reprendre.

Il la prit violemment par le bras, et sous le regard méprisant des sujets autour, elle se laissa traîner. L'estrade se rapprochait d'elle sans qu'elle ne puisse rien faire. Tétanisée sous ses deux diamants verts, pourtant encore si loin. Eden, encore parmi ce groupe recroquevillé, n'était pas encore assez prêt pour qu'il puisse la remarquer et pourtant, elle eut l'impression qu'il n'avait d'yeux que pour elle.

Le premier groupe de marchandise avancait et Priam vérifiait, palpait ce qui leur servira plus tard de nourriture, mais Eden reconnue, le premier visage qui l'avait accueilli dans la cellule, Marie.
Elle était là, en mauvaise posture, son visage submergé par des larmes qu'elle laissait coulées, pleines de désespoir.
Le groupe se decala et Eden se retrouva, gorge nouée, les jambes lourdes, les pieds collés au sol. Mavrick fit le pas espérant qu'elle suive, mais elle en était totalement incapable.
Elle déglutit, c'était son tour. Pleine d'incompréhension devant le visage de toutes ces femmes qui la regardaient comme une adversaire à évincer.
Elle réussit à baisser la tête pour tenter de s'isoler. Pétrifiée, tremblante comme une feuille, Mavrick la tira violemment d'une telle façon qu'elle fini par tomber les genoux en premier sur les pavés.

- Morgan, j'ai trouvé cette beauté parmi la marchandise qu'ils vendaient. J'ai pensé qu'elle te plairait.

Morgan, elle le savait depuis le moment de son arrivée dans cette salle et voilà que la vérité la balayait comme un vent glacial.
Mavrick s'agenouilla pour se soumettre à son chef.

La force dont elle faisait preuve était exemplaire, mais une larme réussit à s'échapper de cette carapace. La fatigue et les situations s'enchaînaient à n'en plus comprendre ce monde qu'elle connaissait pourtant si bien ou qu'elle pensait connaître.

Morgan se leva, descendit et arrêta sa marche juste devant ce petit bout de femme écorché.

Eden rassembla les derniers fragments de son courage avant de relever ses yeux. Elle fut impressionnée, désarmée et bien plus qu'envoûtée devant cette vision des plus enchanteresse. Son corps moulé dans un tee shirt à col V et d'un jean noir, était d'une musculature impressionnante, et d'une proportion parfaite, son visage reflétait la bienveillance et séverité, sa peau et ses cheveux semblait d'une douceur infinie et ses yeux étaient des diamants étincelants.
Elle entrouvrit la bouche de stupéfaction devant cette beauté inexplicable.
Sa respiration saccadé et son silence fit sourire les spectateurs.