Chapitre 9

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Dans la chambre d'Alya...

J'ai passé encore quelques minutes à discuter avec Alya et son mari. Leur présence m'apporte un réconfort immense. Si seulement je pouvais rester avec eux éternellement, je l'aurais fait. Mais hélas, ils ont leur vie, et j'ai la mienne, aussi merdique qu'un excrément d'éléphant. Je me lève et m'étire.

– Je crois que je vais vous laisser, je reviendrai plus tard, dis-je.

– Oui, nous allons te laisser. À tout à l'heure, mon cœur, répond Ruben.

– Bye les moches, ajoute Alya, s'allongeant et se couvrant jusqu'à la tête.

Je ne connais personne qui dort plus qu'elle. Pour elle, tous les endroits sont bons pour dormir. Et maintenant qu'elle est enceinte, je crois que ça va être pire.

Nous sortons tous les deux. Ruben se dirige vers sa voiture, et moi vers la mienne.

J'étais sur le point de faire une marche arrière lorsque je vois le diable debout derrière ma voiture. Je verrouille toutes mes portières.

Il vient se positionner au niveau de ma portière. Je fais une manœuvre risquée et prends la route pour rentrer chez moi.

Je n'ai pas envie de lui parler. Même si c'est pour cette histoire de mariage, il peut inviter des clowns ou je ne sais quoi, ce n'est pas mon problème.

Après avoir conduit comme une criminelle poursuivie par la police, j'arrive enfin à la maison.

Lorsque je rentre, je trouve plusieurs personnes dans la maison. Qu'est-ce que ces gens font là à cette heure ? Je me demande.

Je continue néanmoins ma route vers ma chambre. Sur le chemin qui mène à ma chambre, je me sens tirée vers les toilettes pour les invités.

– Qu'est-ce que tu veux ? lui demandai-je.

C'est Andrea, la benjamine de la famille.

– Je... Je... En fait, maman compte organiser ton mariage traditionnel aujourd'hui, finit-elle par dire.

– Pardon ? rétorquai-je, surprise.

– Je sais que toi et moi, nous n'avons jamais eu la relation entre sœurs que j'ai toujours rêvé d'avoir. Mais je... ça me fait de la peine que tu vives ça, et... et... je veux que tu saches que si tu as besoin de moi, je serai là.

Je la vois littéralement trembler et essayer de le cacher, sa voix instable trahit son émotion. Et je me dis, soit c'est une bonne actrice, soit elle le pense vraiment.

Je l'observe pendant quelques secondes, préférant ne pas me laisser avoir comme une débutante. Je ne comprends pas pourquoi, quelqu'un qui ne m'a jamais calculée voudrait tout d'un coup mon bien.

– Si tu veux vraiment m'aider, ne t'approche pas de moi, ordonnai-je.

Elle s'éloigne, me regardant avec des larmes aux yeux.

– Je te dis de garder la même attitude qu'avant, pour que tu puisses être comme une taupe pour moi.

– D'accord, acquiesce-t-elle, la voix tremblante.

– Tu me tiendras au courant de tout, n'est-ce pas ?

– Oui, mais comment je vais faire si je ne dois pas te parler ?

–Si tu veux vraiment m'aider comme tu le prétends, tu trouveras un moyen.

– C'est vrai, concède-t-elle.

– Maintenant sors d'ici avant qu'on ne te cherche.

Elle me fait un dernier sourire et s'en va. Je m'assois sur les toilettes et j'essaie de comprendre ce qui m'arrive. Mon mariage traditionnel a lieu aujourd'hui et mon père n'est même pas au courant, il ne sera même pas là.

Mariée de force  à un monstre ( en réécriture) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant